Si vous suivez ce blog depuis le début, vous n’êtes pas sans savoir que je me trimballe une liseuse électronique généreusement offerte pour mon anniversaire par des amis Toulousaings. Dans un moment d’euphorie et de confiance absolue dans le progrès, j’ai acheté le Lonely Planet « Inde du Sud » en format électronique, ce que j’ai amèrement regretté une fois sur place. A Pondichéry et Chennai, j’ai bien tenté de trouver un Lonely Planet « Vietnam » en version papier mais sans succès. C’est d’autant plus rageant que je suis tombé sur des exemplaires du guide pour la Thailande et le Cambodge dans une librairie de Chennai, en anglais. Mais il faut croire que les indiens ne s’intéressent pas au pays des chapeaux coniques. Je me suis donc une nouvelle fois rabattu sur la version électronique du guide, avec les crises de nerfs qui vont avec.
Arrivé à Hanoi, je me suis donc décidé à partir le plus tôt possible en chasse du guide pour l’Australie. En réalité, il m’a fallu quelques jours, et surtout une conversation avec Werner (mais si, Werner, ce sympathique cinquantenaire munichois rencontré à la baie d’Ha Long), pour que je me décide. Que vient faire un allemand mature dans cette histoire, qui plus est responsable des ventes d’une entreprise de composants électriques ? Et bien il m’a éclairé sur un phénomène très courant au Vietnam : la copie pirate de livres.
Si vous vous arrêtez dans un de ces grands magasins pour touristes (ce qui ne manquera pas de vous arrivez si vous prenez un bus vers la baie d’Ha Long) vous trouverez, à côté des poteries, vêtements, peintures et cartes postales, un rayon bouquins en anglais (voir en français) comprenant les plus grand auteurs – Stephen King, Mary Higgins Clark, Michael Crichton – mais également des Lonely Planet, le tout à des prix défiant toute concurrence puisque vendus à 50% du prix recommandé par l’éditeur (ce qui est facile à vérifier vu que le prix en dollar est indiqué sur la couverture à côté du code barre).
Néanmoins, si vous les feuilletez (ce que je vous recommande de faire) vous noterez quelques éléments étranges. En premier lieu, la qualité de l’imprimerie laisse un peu à désirer sur les éléments en couleurs. Ensuite, le papier semble étonnamment léger et fin. Finalement, avec un peu d’attention, il n’est pas impossible de tomber sur des fautes de frappe ou d’orthographe. Tout ceci est tout à fait normal puisqu’il s’agit (mais vous l’aviez deviner) de copies pirates vendus de manière tout à fait officiel.
Je me suis donc offert le Lonely Planet « Australie » pour la modique somme de 10$ (contre 22$, prix recommandé) et je n’en suis pas particulièrement fier. D’ailleurs, une fois remonté dans le mini bus en route vers Hanoi, je me suis empressé de contrôler la véracité des informations du guide : capitale de l’Australie ? Canberra. Me voilà rassuré.