Trinidad

Il faut arrêter de fantasmer à propos de la météo californienne. Le soleil il se cantonne surtout dans le sud, Los Angeles jusqu’à San Diego. Au nord de San Francisco, le long de la côte, c’est beaucoup moins glamour, la faute, sans doute à ce fameux courant froid qui longe toute la côte de Vancouver jusqu’à la Basse-Californie, provoquant de nombreuses brumes maritimes. Accessoirement, ça implique également que l’eau est en moyenne entre 8-10° en cette saison, ce qui même en présence d’un franc soleil, refroidi considérablement mes ardeurs de faire du surf, combinaison ou pas.

Maintenant que je suis totalement démotivé pour m’initier à la joie d’attendre une vague parfaite des heures dans de la flotte glaciale, il me reste encore à réaliser mon autre projet nord-californien, partir à la recherche des Goonies. Un matin, je demande donc au jeune homme à l’accueil de ma guest house (je vous en parlerai dans le prochain billet) ce qu’il y a de chouette à voir aux alentours, notamment en matière de petite ville côtière adossée à de sombres collines de pins californiens. Il commence à me vanter les marais au sud d’Arcata, sachant que j’apprendrai plus tard qu’il est étudiant en biologie ce qui introduit un sérieux biais dans son jugement de choses « intéressantes » à voir, puis me parle de Trinidad, petite bourgade un peu plus au nord, très jolie d’après lui. Je part donc l’après midi aller voir ce lieu-dit (oui, car le matin, j’avais bossé, histoire de vous prouver que je ne suis pas tout le temps en train de me balader).

DSC_8444_DxOTrinidad, c’est vraiment tout petit. Quelques petits tapotements sur mon clavier plus tard, j’apprend que la population tourne autour de 350 personnes ce qui me permet sans trop d’erreur d’employer le terme « village » pour cette commune. Est-ce que c’est un charmant village colonial aux bâtiments de bois peints, façon les sorcières d’Ipswich ? Non, pas du tout. A vrai dire, lorsqu’on tourne le dos au Pacifique et qu’on jette un œil à l’agglomération, ce n’est franchement pas reluisant, juste quelques maison accrochées en pente douce à une colline adossée à une forêt. En tout cas, ça correspond assez à l’ambiance recherchée.

Par contre, tout l’attrait du site porte sur la petite anse et la plage, séparée entre les deux par une petit colline sauvage que l’on peut parcourir le long d’un chemin qui s’élève au dessus de l’océan. Un petit phare surplombe cette anse où sont amarrés quelques bateaux de pêcheurs. Commencez donc par vous plonger dans l’ambiance sonore.

DSC_8414_DxO DSC_8420_DxO DSC_8428_DxO DSC_8434_DxO DSC_8438_DxOD’ailleurs, la ballade autour de cette colline sauvage permet d’admirer au loin quelques îlots isolés d’où parviennent, malgré le vent, les aboiements des lions de mers. Quand à la plage, malgré le temps maussade mais tempéré, j’y croise un surfeur solitaire, une adepte du yoga effectuant ses exercices fasse aux vagues océaniques (ce doit être particulièrement bon pour le karma) ainsi que quelques promeneurs comme moi.

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Avec le ciel bas, la brume s’accrochant aux forêts et les rochers en forme de dents acérées qui bordent la côte, on est tout de suite plongé dans une ambiance inquiétante. Alors que je prend des photos, trois femmes habillées de longues robes noires remontent la rue. L’une d’elle porte un grand chapeau pointu de sorcière, sans doute en route vers un sabbat satanique new age où on grignoterai des biscuits au quinoa tout en sirotant comme des folles des jus de légumes. Avec le soleil qui décline, je suis à deux doigts de verser dans une paranoia Lovecraftienne.

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PS : En regardant sur Wikipédia, je viens de découvrir que le film « Les Goonies » se situe à Astoria, encore plus au nord… en Oregon. Mince.

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