Ce chemin du retour vers Melbourne, je le fait en tentant de coller au plus près de l’océan. Plus ça va, plus je crois que j’aime la mer. De plus, histoire de me narguer, maintenant que je m’éloigne de Wilsons Promontory, le temps est de nouveau clément et le ciel dégagé, bien que de lourds nuages de pluie flottent au dessus de l’eau.
Qu’est ce que je pourrais bien vous raconter de cette dernière portion d’aventure routière, pour mes dernières 24h au volant de ma fière petite Toyota Corolla ? Je pourrais vous dire que les images parlent d’elles même mais finalement, force est de constater que je me trouve à apprécier cette partie de l’Australie. Sans doute est-ce parce qu’elle est relativement verte et européenne par son échelle. Le moindre petit village côtier, à défaut d’une architecture exceptionnelle, possède également un charme, un art de vivre que je trouve agréable, même si j’ai du mal à vous expliquer pourquoi. En l’absence de photo, ma cause est d’ailleurs totalement perdu.
Un début d’explication pourrait être que la proximité de Melbourne implique qu’un certain nombre de ces bourgs abritent des résidences secondaires de citadins plus ou moins fortunés, havres pour des weekends hors de la ville. En tout cas, à part quelques exceptions, j’ai l’impression de communautés encore vivantes et dynamiques, contrairement à certains villages côtiers en France que je découvre tout les hivers, morts et apathiques (ce qui va souvent de paire, je le concède).
Ce soir là, je campe d’ailleurs au village d’Inverloch, au nom bien écossais. Il n’y a pas de mystère, les immigrants de ce pays ont été nombreux au dix neuvième siècle. Et bien, pour le coup, c’est un trou paumé totalement mort et apathique, hormis le pub local. Je suis en pleine contradiction d’avec moi même.
Tenez, pour finir, et puisque les images en disent plus long que mille mots (surtout si ce sont majoritairement des adverbes et des digressions), voici quelques photos prises sur cette côte entre Wilsons Promontory et la banlieue sud-est de Melbourne. Puisque je vous sait avides d’anecdotes afin d’enrichir vos conversations au bureau, sachez qu’il existe un petit village côtier à l’entrée de l’île nommé Phillip Island qui porte le nom de San Remo. Je crois qu’on peut en conclure sans trop d’hésitation que s’il y a bien quelque chose en commun entre tout ces immigrants, c’est bien leur très faible imagination lorsqu’il s’agit de nommer des lieux, à égalité avec une infinie nostalgie.