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Jour de marché

Pour ceux qui auraient raté un épisode, je me trouve actuellement au 21° parallèle sud (soit quasiment directement sur le tropique du Capricorne) et au 159° longitude ouest (soit pas très très loin de la ligne de changement de date). Il est bon parfois de rappeler que la Terre est une sphère et que je ne suis pas loin de me retrouver à l’opposé de mon point de départ.

Ce matin, je me lève frais, dispo et bien loin de ces considérations astronomiques dans ma grande chambre temporaire. J’ai la matinée de libre avant que la gérante du Paradise Inn vienne de nouveau me récupérer pour me transporter vers l’hôtel où je resterai définitivement. Enfin, jusqu’à mon nouveau départ en avion, malheureusement.

Aujourd’hui, c’est exceptionnel car c’est le jour du marché à Avarua, la bourgade principale de l’île. En tout cas, c’est ce que me vante Trip Advisor et la gérante du Paradise Inn. Je reprend donc le bus, cette fois ci dans le sens anti-horaire, et descend vingt minutes plus tard en compagnie d’une petite douzaines d’autres touristes à l’arrêt du marché. Cette fois-ci je tombe sur un chauffeur beaucoup plus taciturne.

Le marché d’Avarua, c’est un grand terrain vague entre la route et la mer occupé par des cahutes permanentes en bois. Imaginez un marché de Noël en plein été, tout en longueur, aux cabanes beaucoup plus aérées et vous aurez une bonne idée de la nature du lieu. On y croise en majorité des touristes reconnaissables à leur peau cramoisie bien qu’il attire également des gens du coin pour le côté « fête au village ». En sortant du bus, je parcourt en premier une série d’étals de fruits et légumes, certains m’étant totalement inconnus. Plus loin, un grand nombre de commerçants proposent des paréos ou des babioles pseudo-artisanales. Au centre, une estrade couverte abrite une petite animation musicale autour de jeunes filles dansantes. Autour, quelques autres personnes proposent de quoi manger sous la forme de hot-dogs, fish’n’chips et brochettes de bœuf ou poulet. Je craque pour les derniers. L’ambiance est plutôt souriante et carrément détendu.

Je suis toujours autant estomaqué par la quantité de vendeurs d’habits, ici surtout représentés par des paréos et des t-shirts aux couleurs saturées. J’ai la désagréable sensation d’un marché très orienté vers le touriste de base. C’est bien dommage car je suis à la recherche d’un étal de poissonnerie. La gérante du Paradise Inn m’a vanté le poisson local, frais et peu cher, notamment du thon de la meilleure qualité (manifestement pas en voie d’extinction, ici) et le mahi-mahi, un gros poisson tropical. De ce côté-ci, c’est choux blanc.

Après avoir atteint l’autre extrémité du marché, je retourne aux vendeurs de fruits et légumes. Il est certes sympathique ce marché, mais on ne peut pas dire qu’il soit extrêmement varié. Finalement, j’achète quelques petites oranges mais surtout des patates douces locales, les fameuses kumaras emportées par les premiers colons maoris. Longues et un peu tordues, elles ont la chaire rosée. Ce sera une première expérience culinaire.

DSC_8190_DxOJe repart à pied vers le Paradise Inn en traversant Avarua, le long de la mer. C’est vraiment tout petit et le centre ville se résume à quelques magasins, restaurants ou bars ainsi que deux ou trois bâtiments officiels. L’agglomération est tout en longueur, comme partout sur l’île, les reliefs étant très montagneux et couverts d’une dense végétation.

Je rejoint de nouveau ce qui aurait du être mon hôtel et retrouve la gérante à l’accueil. Elle est marrante car elle est totalement dans le rythme insulaire tout en donnant l’impression d’être stressée. J’attends donc quelques minutes qu’elle finisse ses occupations en cours avant que l’on monte, de nouveau avec son chien, dans sa petite voiture japonaise.

« Ça vous dérange, Oliver, si je passe acheter du poulet pour midi ?

  • Euh, non. Pas du tout.

Décidément, il n’y a pas de formalités ici. On repart donc en direction du centre d’Avarua pour se garer deux ou trois minutes plus tard devant le CITC Shopping Center, le petit supermarché du centre ville. Je l’accompagne à l’intérieur et la suit jusqu’au rayon rôtisserie. Elle finit par me convaincre et je prend également un volaille rôtie. Tant que j’y suis, je fait également quelques autres petites courses pour la semaine, sel, poivre, etc. C’est l’occasion de constater que la majorité des produits proviennent de Nouvelle-Zélande, notamment la viande congelée et même certains fruits et légumes.

Après avoir payé à la caisse, je retrouve la gérante et, alors que nous repartons en voiture, je l’interroge sur le peu de produits locaux. D’après elle, la majorité des fruits, légumes et viandes locales sont produits directement par les familles sur leurs terres. Ils sont donc destinés à la consommation des ménages et non pas à la vente. Seule une petite proportion se retrouve en vente sur le marché. La plupart des familles élèvent des poules et possèdent quelques porcs. Dans la foulée, elle me déconseille le poulet local, à la chaire trop ferme. D’ailleurs, nos poulets rôtis son néo-zélandais.

En continuant de discuter autour de l’argent, elle m’apprend également que les îles Cook bénéficient du niveau de vie le plus élevé des îles polynésienne. Voilà, qui me surprend. En même temps, il est vrai que les locaux que je croise m’ont l’air heureux et sains. Ce n’est pas non plus Dubaï mais j’ai la première impression d’une île paisible et humblement prospère. Nous en venons à parler de Tahiti, la plus grande île polynésienne (après la Nouvelle-Zélande). Une de ses amies tahitienne, installée à Rarotonga depuis quelques années, est repartie dans son île natale, le coût de la vie y ayant sérieusement chuté. J’étais resté sur l’image d’une île hors de prix, notamment à Papeete. Il semblerait que ce ne soit plus le cas. Ça mériterait d’être approfondi.

Enfin, après un nouveau quart de tour de l’île, nous nous arrêtons au Muri Beach Resort. A l’accueil, elle me présente à l’employée qui me confirme que tout est arrangé. Je sert la main à mon ancienne gérante qui s’excuse une nouvelle fois de son erreur. Non, non, ce n’est rien.

C’est vrai. Ce n’est rien, surtout lorsque je vois sur quoi je suis tombé. C’est carrément beaucoup plus sympa.

L’arrivée à Rarotonga

Lorsqu’on arrive à Rarotonga, île principale de l’archipel des Iles Cook, on revient en arrière dans le temps. Peut être était-ce un temps fictif, mais en tout cas je parle du temps où tout était plus humble, chaleureux et à taille humaine.

L’aéroport international, tout d’abord, est aussi grand qu’une gare de ville moyenne (et pas nécessairement bourguignonne, pour changer). On descend de l’avion par un escalier, on traverse le tarmac, et on entre dans le bâtiment où la douane et l’immigration se résument à un portique de sécurité et deux employés qui regardent votre passeport. Chose très agréable, je ne suis même pas assommé par la chaleur, un idéal petit 27°C sous un ciel aux quelques gros nuages.

Notre vol Air New Zealand déverse son lot de touristes qui font patiemment la queue, la plupart avec déjà des caisses de bières dans les bras, achetés directement au magasin duty free, avant même le passage devant les deux employées de la douane, pour cause de législation spécifique. Il y a même quelqu’un du magasin pour nous prévenir que c’est la seule occasion pour payer moins chers les alcools. Manifestement, pour beaucoup de touristes, c’est quelque chose de connu et un passage obligé.

Pendant que je fais la queue, je profite pour compulser la vingtaine de flyers vantant les différentes activités sur l’île. Location de voitures, scooters, vélos, plongée, soirée spectacle à thème polynésien, restaurant de fruits de mers, trek en quad à travers l’île, le ton semble donné, il s’agit ici de divertir un maximum. Seul sort du lot un prospectus vantant les célèbres randonnées guidées à travers l’île d’un certain « Pâ », polynésien cinquantenaire en photo avec des dreadlocks, portant la mention « vu à la télé ». Je l’empoche.

Ce séjour dans une île du Pacifique, je l’attend impatiemment depuis la fraicheur de Melbourne. C’est également pour moi le seul moment, une semaine, où je vais rester à peu près sédentaire depuis Pondichéry. Accessoirement, c’est également l’endroit où je crains le plus de m’ennuyer. On verra bien. Et puis, passer une semaine dans une île polynésienne, c’est toujours ça de coché dans la liste des choses à faire avant de mourir.

Sans surprises, la plupart de mes co-touristes sont néo-zélandais ou australiens. L’archipel est plus ou moins indépendant mais administré par la Nouvelle-Zélande dans un mode qui semble similaire aux Territoires d’Outre Mer français. La monnaie ayant cours est le kiwi dollar avec sa variante à taux de change équivalent frappée localement. Plus dépaysant, le personnel local a la bonne bouille souriante polynésienne, les hommes ayant pour la plupart un physique de rugbymen et certaines femmes des fleurs dans les cheveux. On y vérifie sans peine l’origine ethnique des Maoris. C’est d’autant plus frappant que chacun parle anglais avec ce même accent néo-zélandais si amusant, quoique peut-être plus chantant.

Finalement, je me débarrasse des formalités, récupère mon sac à dos et sort du petit hall pour me retrouver directement sur le parking, à la recherche de l’arrêt de bus. D’après ce que j’ai compris sur internet, l’île possède deux lignes de bus. Les deux empruntent le même parcours, c’est à dire quasiment l’unique route qui fait tout le tour de l’île. L’une la parcourt en sens horaire et l’autre en sens anti-horaire. Il est à peine 16h et j’ai tout mon temps pour rejoindre le Paradise Inn où j’ai loué une chambre / studio pour la semaine. Des navettes proposent des billets plus chers pour aller directement à son hébergement mais moi, je trouve ça plus amusant de prendre le bus local, sans parler que c’est moins cher.

Je me dirige donc rapidement vers une dame de l’aéroport et je lui demande où se trouve l’arrêt du bus. Suivant ses indications je traverse le parking, traverse la route qui est à peu prêt aussi importante qu’une départementale française et me retrouve sur un dégagement en gravier devant un restaurant bar. Comme je vous l’ai dit en début de billet, ici, tout est plutôt simple. Je retrouve un petit peu l’excitation aventureuse de l’Inde. N’étant pas totalement débile, je me met du côté de la route correspondant au sens horaire, l’aéroport étant au nord-ouest de l’île et mon hôtel plutôt au nord-est, pas très loin du centre ville de la principale bourgade de l’île, puis je patiente sous le soleil. C’est également l’occasion d’admirer les rudes montagnes volcaniques couvertes de jungle du centre de l’île alors que derrière moi et le bar, à une vingtaine de mètres, j’entraperçoit l’océan.

Je suis d’un naturel patient lorsqu’il s’agit de faire la queue. Je patiente donc une demi heure. Je vois passer devant moi à intervalles régulières des voitures, des scooters et des vélos, certains portant des employés de la douane et de l’immigration quittant l’aéroport. Tout laisse à croire que le trafic aérien est suffisamment clairsemé pour s’autoriser quelques pauses. D’ailleurs, depuis notre arrivée, aucun avion n’a décollé ou atterri.

Finalement, j’aperçois un vieux bus à moitié rouillé arrivant dans la bonne direction. Je lève donc un bras et attrape mon sac à dos alors que le véhicule se range sur le gravier dans un couinement de freins. A l’intérieur, quelques touristes en t-shirt, short et coups de soleil occupent les bancs en skaï verts parmi quelques autochtones. Le chauffeur, un souriant polynésien me dit bonjour et je lui achète un ticket avant de m’asseoir derrière lui.

Il s’en suit alors une bonne heure de trajet dans ce bus cahotant, temps pendant lequel je peux avoir un premier aperçu de la totalité de l’île, avant de revenir à mon point de départ, devant l’aéroport. Que c’est-il passé entre temps ? Et bien, tout d’abord, je n’ai pas bien compris au début qu’il fallait que j’avertisse le chauffeur du nom de mon hôtel afin qu’il s’y arrête. Toute la périphérie de l’île est constellée d’hôtels, complexes, resorts et restaurants (même si on est très loin de la côte varoise) dans une sorte de continuité en pointillé sans qu’il en ressorte de véritable ville hormis la capitale, Avarua, grande comme un village. Ensuite, j’étais en état de semi-somnolence en train de profiter du trajet. Finalement, le chauffeur s’est avéré être principalement un comique, se moquant gentiment de chaque nouvel usager avec des blagues récurrentes (au bout d’une heure, j’avais compris le principe, moi qui pensait au début qu’il improvisait) ou racontant des blagues parfois incompréhensibles (sauf pour les néo-zélandais à bord) sur les maoris (qui ont l’air d’être les belges du coin). Bref, je profitai du spectacle dans tout les sens du terme sous 27°C, température que nos politiciens devraient imposer par la loi.

Après un tour complet de l’île, je me dit qu’il est peut être temps de me poser, surtout que j’ai déjà vu le spectacle. Je me penche donc vers mon chauffeur et lui demande s’il peut me déposer au Paradise Inn. Je m’en sort bien, il ne cherche pas à m’humilier devant tout le monde en se fichant ma tête. Ceci dit, il est bien sympathique, et prend même la peine d’avertir son patron qu’un des clients a oublié son iPhone, ce que moi, personnellement, je n’aurai pas fait.

C’est donc vers les 18h que le bus s’arrête de nouveau devant mon hôtel et je quitte mon chauffeur-comédien-humoriste en le remerciant. L’hôtel est un bâtiment en bois blanc, sorte de grande maison tout en longueur, entre la route et la mer comme il se doit pour la plupart des hébergements pour touristes de l’île. A l’accueil je pose mon sac et cherche un être humain pour interagir. J’aime bien ça, moi, l’interaction. Personne. Bon, bon. J’attends un peu, étant encore une fois plutôt stoïque. Rien. Je cherche une sonnette. Echec.

Finalement, après dix minutes, je décide de faire le tour de la grande maison pour croiser quelqu’un. Je longe le bâtiment où donnent les chambres et pénètre dans le salon commun donnant sur la plage. Sur la terrasse, une bonne vingtaine de personnes sont confortablement assises en rond, un verre à la main, écoutant attentivement une dame anglo-saxonne d’âge moyen en paréo. A mon arrivée, tout le monde se retourne et la dame se tait. J’ai l’impression que je dérange.

« Bonjour, je cherche quelqu’un pour l’accueil ?

  • Euh, c’est moi, répond, un peu surprise, la dame en paréo. Quel est votre nom, s’il vous plait ?
  • Olivier Prat, j’ai réservé pour une semaine sur Agoda.
  • Ah, répond-elle après quelques secondes de blanc. Euh… je vous rejoint et je m’occupe de vous dans quelques minutes.

Je me replace donc à l’accueil et attend donc qu’on s’occupe de moi. Quelques minutes plus tard, la dame me rejoint avec un petit chien blanc et un air interrogatif.

« Alors, à nous maintenant. Vous pouvez me rappeler votre nom, s’il vous plait ?

  • Olivier Prat, j’ai réservé par Agoda.
  • Bon, voyons voir, dit-elle en se penchant sur son ordinateur. Je vous avoue être perplexe car nous sommes complet et je n’attendais plus personne. Ceci dit, votre nom me dit quelque chose.

C’était donc cela. Effectivement, après quelques minutes de recherche sur son ordinateur, la vérité éclate au grand jour : ma réservation est passée à la trappe. Avouez tout de même qu’il y a de pires endroits au monde où se retrouver sans toit qu’une île paradisiaque où la température ne descend pas en dessous de 25°C. Je n’éprouve donc même pas de colère ou de panique, mais plutôt un certain amusement.

Fort heureusement, après des explications au sujet d’ordinateur en panne et de disque dur changé, la tenancière m’assure gentiment qu’elle va s’occuper de moi en appelant les autres hôtels de l’île, à sa charge bien sur. En attendant qu’elle trouve une solution, elle m’invite à me poser confortablement sur la terrasse avec une boisson offerte par la maison. Chic.

Quelques secondes plus tard, me voilà donc assis en terrasse sur une chaise face à la mer, au dessus d’une petite plage, en train de profiter des premières gorgées d’une bière bien fraîche. De la vingtaine de personnes à mon arrivée ne restent que deux jeunes hommes à une table, également munis de leur bouteille de bière.

Assez rapidement, la conversation s’engage, suite à mon arrivée un peu surprise. Je leur apprend ma situation en rigolant et très facilement, nous commençons à parler d’autres choses. L’hôtel est au complet car il héberge pendant un mois une vingtaine de jeunes instituteurs stagiaires australiens, venus ici pour parfaire leur formation dans le cadre d’une convention avec le gouvernement des îles Cook. Ils interviennent dans les écoles primaires de l’île tout en profitant d’un cadre plus qu’agréable. Alors que le soleil décline rapidement, comme c’est légitime sous les tropiques, nous sommes rejoint par un troisième larron de la bande, un grand gaillard blond et costaud.

Une bière à la main, un couché de soleil dans le dos, une température idéale et une conversation agréablement intéressante, voilà ce qu’il faut pour bien finir une journée de voyage. Les trois gars viennent de la région de Melbourne et nous parlons fatalement de la ville et de sport. C’est eux qui m’apprennent qu’une grande partie de la population de leur région est férue de sport et qu’il n’est pas rare d’aller voir des matchs de toutes les compétitions au stade plusieurs fois par semaine. On plaisante également sur le caractère un peu « snob » et « trendy » de Melbourne, tel qu’il est perçu par les gens habitant la campagne autour.

En cours de route, du balcon, deux jeunes femmes, toujours institutrices stagiaires, participent à la conversation. Elles m’apprennent qu’elles doivent, en plus de leurs cours, rédiger un mémoire, ce qui bien entendu, vu les conditions, est bien la dernière chose qui leur fait envie. Je suis d’ailleurs surpris par l’âge de ces stagiaires qui vont de 20 à 30 ans. Certains ont d’ailleurs déjà pratiqué des métiers et sont venus à l’enseignement après coup, bénéficiant des bourses octroyés par le gouvernement australien. Sans vouloir conclure trop hâtivement, je trouve ça assez rafraichissant par rapport à tout les instituteurs et professeurs français, directement sortis des études, sans autre expérience professionnel. Mais peut être suis-je tombé sur un lot très particulier. Déjà, ils sont en stage sur une île paradisiaque.

Alors que je fini de bien sympathiser avec cette dynamique bande, la responsable de l’hôtel revient et m’annonce avoir trouvé une solution. Elle s’est arrangé pour m’héberger cette nuit dans un autre hôtel et les nuits suivantes dans un troisième. Elle me rassure, j’y serai beaucoup mieux qu’ici. C’est peut être vrai d’un point de vue purement fonctionnel et luxueux, mais j’avoue déjà regretter ces jeunes australiens et l’ambiance détendu de l’endroit. Je les quitte donc en les remerciant et en leur souhaitant un bon stage, alors que le blond barbu m’invite à les rejoindre boire un verre si on se recroise. Sait on jamais avec cette île tout en cercle.

Nous nous retrouvons donc à trois, la gérante, son chien et moi, dans sa petite voiture japonaise en route vers ma prochaine étape. Enfin, pas tout à fait. Elle me propose d’abord de s’arrêter en route pour s’acheter un fish’n’chips. Elle meurt de faim et il 20h, il est vrai. Soit, allons-y, je ne suis pas pressé. Je discute donc un peu avec elle et j’apprend qu’elle est néo-zélandaise, installée ici depuis quelques années. Elle loue le bâtiment de son hôtel car la loi des îles Cook interdit la vente de terrain aux étrangers. A vrai dire, c’est même plus simple que cela car la terre n’est pas réellement une propriété privée. Elle appartient aux familles élargies et ne peut être vendue sans l’accord d’un comité. D’après elle, c’est une bonne chose qui a permit de contenir le prix des logements tout en préservant l’hébergement des habitants locaux. Aux îles Fidji, qui suivait jusqu’ici une loi similaire, il a été décidé de libéraliser le marché de l’immobilier, à la mode occidentale, avec pour résultat une inflation terrible et des autochtones mal logés.

Elle se gare alors sur un parking en gravier et nous descendons en laissant le chien, placide à l’arrière. D’après elle, ici se font les meilleurs fish’n’chips de l’île et pendant qu’elle part se chercher sa portion, je m’approche de habitués. Le lieu s’avère être une sorte de bar / restaurant en plein air et ce soir, l’affluence est plutôt importante. Sur un écran géant, un match de rugby du championnat néo-zélandais est diffusé, suivi passionnément par les clients. Je tente de suivre.

Régulièrement, je surveille ma chauffeuse, occupée à avaler son plat avec les doigts tout en discutant avec des connaissances. Finalement, une demi-heure plus tard, elle me retrouve dans la foule et nous remontons en voiture. On peut dire qu’elle a attrapé le rythme des îles, elle.

Enfin, quelques minutes et un petit quart de tour de l’île plus tard, nous nous arrêtons une nouvelle fois, cette fois-ci devant un hôtel plutôt luxueux en bord de mer (mais est-il besoin de le préciser), le Pacific Resort. La gérante du Paradise Inn résume la situation à la préposée de l’accueil et cinq minutes plus tard, après avoir remercié la première de ces efforts, je suis la seconde vers ma chambre, à l’étage d’un bâtiment isolé, de l’autre côté de la route.

Pour ce soir, j’ai le droit à une grande chambre classieuse avec une belle salle de bain et une petite kitchenette. Pour ne rien gâcher, la gérante de mon ex-hôtel m’a même offert le diner. Je fini donc ce périple au restaurant soigné et lounge du Paradise Inn, à l’air libre, entouré d’une végétation tropicale et bien entendu, toujours sous 27°C.

Côté conversation, par contre, c’est beaucoup moins agréable.

Auckland

Finalement, une semaine dans un pays ça file vite. Po, po, pop. Avant que vous vous mettiez à hurler comme des putois, je prend les devants. Oui, la plupart d’entre nous n’avons qu’une semaine pour visiter un pays, pour qui se prend-il ? Je ne dis pas le contraire. N’empêche que j’ai déjà fait une semaine dans d’autres pays (notamment l’Ecosse) où ça passait moins vite. Finalement, le fait de se balader seul en voiture, c’est certes pratique mais on passe beaucoup de temps à rouler.

Me voilà donc de retour à l’aéroport d’Auckland où j’ai déposé ma voiture. Dans trois jours, j’y retournerai pour m’envoler pour la destination suivante mais, en ce moment, je prend le bus pour le centre ville. De nouveau, j’ai réservé un lit dans un dortoir sauf que cette fois-ci c’est dans un endroit rendu mondialement célèbre par une bande d’énergumènes chantant en playback sur une musique disco et habillés chacun dans un costume représentant un métier plutôt physique (oui, je constate à chaque fois qu’il n’y en a pas eu un déguisé en cadre supérieur ou en professeur d’université). Si vous avez un minimum de culture, vous aurez reconnu les Village People et leur célèbre tube, YMCA. Ouaip, je peut maintenant annoncer fièrement que j’ai dormi dans un YMCA à Auckland. Mais assez parlé, logement, car je détaillerai cela dans un billet suivant.

Toujours est-il, qu’avant d’arriver à destination, j’ai l’occasion d’avoir un premier aperçu de la capitale économique du pays. Tout d’abord, c’est assez vallonné. D’ailleurs le centre ville où se situent la majorité des immeubles, le reste se contentant de bâtiments relativement bas, comme cela semble être la norme dans ces pays neufs où chacun s’étale, et bien ce centre ville est entouré de collines. La colline la plus haute, le mont Eden, au sud du centre ville, héberge un parc. Le seul endroit plat se situe en toute logique proche du port, au nord. D’ailleurs, on se pâme devant la baie de Sydney (moi même, j’ai cédé à ce travers) mais vu sur une carte, la baie d’Auckland elle n’est pas à vomir non plus. Elle est même à placer dans la même catégorie, je trouve. Là où la ville néo-zélandaise se démarque, c’est que, techniquement, elle est au bord de deux baies, l’une au nord, que borde le centre ville, donc, et qui donne sur le golfe d’Hauraki et l’autre, au sud, sur le port de Manukau. Avouez que c’est assez exceptionnel, tout de même ?

C’est encore plus amusant lorsque l’on constate que la ville d’Auckland occupe toute la largeur de l’isthme à la pointe nord de l’île du nord. Au delà, c’est le Northland et si vous souhaitez y aller du sud, il n’y a pas d’échappatoire, vous êtes obligé de traverser l’agglomération. Mais assez de considérations géographiques qui, j’en suis sûr, n’intéressent que moi et les autres passionnés de cartes.

DSC_8123_DxOQue vaut Auckland d’un point de vue touristique ? Encore une fois, l’état d’esprit dans lequel on se trouve au moment de la visite compte pour beaucoup. Il fait frais, il pleuviote par intermittence et comble de malchance, j’ai des petits soucis de paiement (je consacrerai d’ailleurs un prochain billet vert et pas mûr sur mon banquier). Je ne suis donc pas dans les meilleures dispositions mentales. J’ai même d’ailleurs plutôt l’esprit tourné vers l’étape suivante, comme c’était le cas des derniers jours dans mes précédents pays. Disons que c’est une agglomération moderne, assez classique et similaire à Wellington, mais en un peu plus vaste. Grâce à Wikipédia, j’apprend que l’agglomération concentre un quart de la population néo-zélandaise. Mazette. Si le verre est à moitié plein, on peut dire que ça fait beaucoup de monde mais s’il est vide, j’affirme que c’est le désert en dehors, dans ce cas.

DSC_8110_DxOJ’aurai bien voulu visiter la baie en bateau et même m’arrêter sur une des îles pour une demi-journée, mais mes moyens de paiement ne me le permet pas. Je me contente donc de marcher et de prendre des photos. Au dessus du YMCA, le quartier est plutôt agréable et humble. La rue rejoignant Queen’s Street, la grande artère qui plonge vers le port, est vivante et commerçante. De multiples petits restaurants de toutes les cuisines du monde proposent des plats pour pas trop cher.

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DSC_8151_DxOLe centre ville, et bien, c’est beaucoup de hauts immeubles. A part cela, il ne m’a pas transcendé. La seule chose notable qui m’y soit arrivé est que deux dames portant foulard m’ont offert une rose pour la journée de sensibilisation à l’islam. C’est donc la fleur en boutonnière que j’ai arpenté ces rues à la recherche de quelque chose de particulièrement original. Fort heureusement, j’aime beaucoup les immeubles en verre qui reflètent le ciel bleu, comme je vous l’ai déjà dit. Malheureusement, le ciel bleu se fait un peu rare ces temps-ci. J’y ai tout de même une révélation. Attention, vous allez me traiter de naïf, mais… est-ce que c’est moi où les immeubles des centre villes de grande villes appartiennent tous à de grandes institutions financières ou multinationales?

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Du coup, je quitte assez rapidement l’endroit pour une des collines autour. Le quartier de Parnell est, d’après Trip Advisor, un quartier résidentiel sympathique aux jolies maisons et magasins d’artisans, le tout dans une ambiance tendant vers le bourgeois bohème. DSC_8134_DxOEffectivement, le long de la rue principale en montée, astucieusement nommée Parnell road, sur deux cent mètres, de jolies petites maisons abritent des magasins de décoration ou des galeries d’art bien propres sur elles. Tout ceci est un peu trop lisse, je trouve. Sur les rues parallèles, je constate quelques vieilles maisons en restauration mais le quartier n’est finalement pas bien grand. Je m’arrête dans un salon de thé pour lire un peu au chaud en avalant une pâtisserie afin de faire durer l’expérience. Parnell, c’est un poil décevant, en réalité.

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DSC_8152_DxOLe jour suivant, toujours à pied, je vais à la découverte du quartier de Ponsonby, également situé sur une colline de l’autre côté du centre ville à l’ouest. Le quartier est plus vaste que Parnell et dans un dédale de rues perpendiculaires on y constate un grand nombre de vieilles maisons aux ferronneries travaillées. D’ailleurs la plupart sont en piteux état hormis certaines en restauration, signe d’une gentrification en cours. Finalement, je tombe sur DSC_8155_DxOune rue commerçante et le quartier prend un tout autre aspect, plus vivant. On retrouve toujours ces bâtiments bas et une variété de petits magasins ou restaurants. L’endroit me paraît un peu plus humble que Parnell avec une très légère tendance à la Fitzroy de Melbourne par certains côtés penchant vers le cradingue. Ceci dit, ce n’est pas non plus Florence et je ne vous invite par à traverser la moitié de la Terre juste pour venir ici.

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Pour finir avec ma rapide découverte d’Auckland, je passe un peu de temps le dernier jour dans le centre ville du côté du port, arpentant les quelques centre commerciaux rutilants à la recherche de petites choses utiles pour dépenser mes quelques kiwi-dollars. Si vous êtes à la recherche du DSC_8125_DxOdépaysement, ce n’est pas le bon endroit. Non, le seul truc amusant que j’ai vu de ce côté-ci, c’est un immense paquebot blanc à quai. C’est tout bête mais je me suis mis à penser à « La Croisière s’Amuse », cette sympathique mais simpliste série télévisée des années 80. Le bateau de la série s’appelle le «Pacific Princess » et le mien, à Auckland, le « Sea Princess ». C’est pour vous dire comme je m’ennuie ces dernières heures là bas.

En remontant vers le nord

En remontant vers le nord vers Auckland, je décide de faire une étape à Taupo, sur les bords du grand lac au centre de l’île. Je donne une seconde chance à la météo locale pour me dégager les nuages autour des grands volcans du parc national Tongariro. Pendant ce petit périple, le paysage change trois fois.

DSC_8078_DxOAu nord de Wellington, on traverse la région de moyenne montage aperçue du haut du Mont Victoria. La route numéro 1 qui relie les deux villes majeures de l’île longe la mer de Tasmanie. En ce matin, le ciel est de nouveau bas sur les terres mais dégagé sur l’océan.

Encore plus au nord, on s’éloigne des côtes et la route emprunte les lignes de crêtes et les vallons d’un massif volcanique. Les sommets sont quasiment tous dénudés et remplacés par des pentes herbeuses occupées par des moutons. Seuls quelques lambeaux de forêts persistent, malgré les siècles de déforestation.

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DSC_8096_DxOUn peu plus tard, on retrouve le haut plateau de Tongariro, couvert d’une austère végétation brune. Cette fois-ci je le remonte côté ouest. De nouveau, la météo est pluvieuse mais je tente malgré tout ma chance en empruntant la route vers le sommet du volcan Ruapehu. Au pied, le Château Tongariro, un hôtel du début du vingtième siècle marque le début de la montée. Dans les nuages, je découvre les flancs du volcan, noir et rocailleux avec ces fameuses plantes brunes, de plus en plus clairsemées au fur et à mesure de l’ascension. Tout doucement, la DSC_8099_DxOvégétation disparaît et des plaques de neiges apparaissent. Une dizaine de kilomètres plus loin, je rejoint la station de ski, entièrement noyée dans la brume. Des voitures garées en épi le long de la montée, quelques personnes en chaussures rigides portant des skis, il n’y a ici rien d’exceptionnel. Tant pis, je rebrousse chemin.

DSC_8101_DxOFinalement, je rejoint les rives du lac sur le côté opposé à l’aller mais toujours sur un temps maussade et gris. Aux alentours de la ville quelques buttes bien coniques trahissent la nature volcanique du terrain. Pour ce qui est de la ville de Taupo, il n’y vraiment rien à dire. Des rues perpendiculaires légèrement en pentes, plongeant vers le lac, des bâtiments bas sans charme. Classique. Contrairement à l’Australie, les petites villes d’ici n’ont vraiment aucun intérêt.

DSC_8102_DxOJe pose mes affaires dans une austère chambre individuelle d’auberge et part à la recherche d’un endroit où manger, n’importe quoi. L’endroit est quasi désert et, sous une fine bruine, je me réfugie dans un Hell’s Pizza, sorte de Pizza Hut kiwi à la thématique infernale où les pizzas sont affublées du nom des sept péchés capitaux. J’en prend une à emporter (sans doute la Gloutonnerie) et la mange sur le chemin du retour. Pour la gastronomie, ce sera pour une autre fois.

Je crois bien que c’est à se moment là qu’il me tarde de quitter ce pays pour la suite de mon périple.

Wellington

Je vous ai déjà dit que la façon dont on juge un endroit dépend de la façon dont on le visite, n’est-ce pas ? Et bien, en ce qui concerne Wellington, je crois bien être passé légèrement à côté. A vrai dire, je crois avoir littéralement omis de visiter le centre ville, ce qui est généralement rédhibitoire lorsqu’il s’agit de se faire un avis. Faut-il vraiment que je sois aveugle pour passer à côté ? Et bien, plusieurs facteurs peuvent expliquer cela.

Tout d’abord, j’ai totalement omis d’acheter un guide touristique genre Lonely Planet pour la Nouvelle Zélande. Je m’appuie uniquement sur des sites web du genre de Trip Advisor. Sans vouloir être dans le dénigrement perpétuel et les jugements hâtifs (bien que je sois imprégné de culture française, tout de même), c’est un peu de la crotte ce site pour avoir une vue d’ensemble d’un lieu. En tout cas ça ne remplace pas un bon guide touristique. Si on cherche des trucs à faire, ça va à peu près mais ensuite, c’est assez limité et foutraque. Ou alors, autre hypothèse que je me dois d’envisager même si cela me coûte, je suis une grosse buse et je ne sais pas m’en servir. Allez, mettons que les torts sont partagés.

Ensuite, deuxième facteur pouvant expliquer mon rendez-vous manqué avec la capitale, la météo. Quand il fait frisquet et gris, ça ne motive pas d’aller se balader toute la journée, surtout lorsqu’en sortant de son hostel, on croit être en centre ville et qu’on trouve ça moche et inintéressant alors DSC_8030_DxOque le cœur est véritablement un kilomètre plus loin. Si seulement j’avais eu un peu plus la motivation, je serai tombé dessus par hasard. En même temps, sans vouloir rejeter la faute sur l’équipe municipale, quand je visite un quartier avec des immeubles un peu hauts (mais pas trop, on n’est pas à Manhattan non plus), des bars, des théâtres, des cinémas, des maisons closes (oui, car c’est légal en Nouvelle Zélande) ainsi qu’un joli front de baie avec des marinas et le musée national, je me dis que c’est ici que ça se passe et je ne vais pas chercher plus loin. Et puis faut pas déconner, Wellington, c’est pas non plus une mégalopole. A tout casser, c’est grand comme Saint Étienne ou Grenoble.

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Le dernier facteur que je vois est purement physique. Je me suis fait mal aux pieds le jour où je suis allé visiter les studios Weta. Le quartier Miramar est à un bout de la ville et pour revenir au centre, il y a un peu de marche dans le vent et la fraîcheur, pour finir par un franchissement de colline. J’étais moyennement motivé le jour suivant pour enchaîner sur un nouveau marathon, même si, à posteriori, il suffisait que je marche dix minutes pour tomber sur des quartiers un peu plus commerçants et de grands bâtiments gouvernementaux à l’aspect néo-classiques. Mais qu’est-ce que j’en sait qu’ils sont néo-classiques ces bâtiments si je ne suis pas allé en centre ville, alors, devriez-vous vous interroger ? J’ai traversé le quartier en quittant Wellington au volant de ma voiture de location. Quelle ne fut pas ma surprise. Bon, attention, ce n’est pas non plus Florence et la ville ne se résume pas qu’à son (petit) centre ville. Je n’ai pas un regret infini d’avoir raté ça. Mais bon, c’est injuste envers les Wellingtonien et Wellingtoniennes (et inversement).

Mais alors, qu’est-ce qu’il y a à voir ici, hormis un magasin bien achalandé en épées et armures médiévales fantastiques à l’autre bout de la ville, même s’il est gardé par deux trolls aussi stoïques que des queen’s guards britanniques ? Aaaaah, la, la, mais plein de choses mes amis ! Plein de choses, bien sur, enfin, j’veux dire, c’est quand même la capitale administrative du pays, non ? Vous pensez bien. Lalalala, qu’ils sont bêtes.

Voilà.

Maintenant que j’ai gagné du temps avec des phrases creuses qui m’ont permis de réfléchir, il y a au moins quatre choses que j’ai noté. C’est reparti pour une énumération. Ce blog ressemble à une liste de courses.

Déjà, à Wellington, et c’est d’ailleurs quelque chose que les habitants ne cachent pas, il vente. Il vente même très souvent. J’y étais deux jours et il a venté fortement au moins une journée, soit DSC_8018_DxO50% de jours venteux. C’est assez amusant car sur une petite colline à l’entrée du fameux quartier de Miramar, de grandes lettres proclamant « Wellington » à la façon du symbole « Hollywood » se terminent avec les lettres O et N de travers, comme emportées par le vent. Au moins, les habitants ont le sens de l’auto-dérision. Entre cette colline et le Mont Victoria, grande colline qui borde l’est du centre ville, une bande de terre abrite l’aéroport. La route qui longe cette bande arbore une série d’œuvres d’arts ayant toutes pour thème le vent. Si même les artistes l’ont remarqué…

DSC_8038_DxOCe qui m’amène à la deuxième chose que j’ai jugé d’intérêt dans cette ville, je veux parler du Mont Victoria. La région de Wellington est assez montagneuse. Il s’agit de très jolies moyennes montagnes, penchant vers des collines, se jetant dans l’eau. Ils ont tout compris, chose dont devrait s’inspirer certaines municipalités qui persistent à vouloir rester plates et dans les terres. Tristes. Pour comprendre la géographie de la ville, vous pouvez consulter une carte, une image valant mille discours. Néanmoins, pour la beauté de l’exercice je vais tenter de vous la décrire avec des mots. Imaginez une baie tournée vers le sud et entourée de moyennes montagnes. Une baie, c’est semi-circulaire. Imaginez ensuite une bande de terre fermant quasiment cette baie au sud. C’est Wellington. Sur cette bande de terre, pour faire joli, placez une grosse colline au milieu et des petites collines au bout. Mettez l’aéroport entre ceux-ci, Miramar tout au bout et le centre ville de l’autre-côté de tout cela. La grosse colline adroitement placée au centre, c’est le fameux Mont Victoria. Autant vous dire qu’il est stratégiquement placé pour avoir une vue magnifique sur tout les environs et comme je vous l’ai déjà avoué dans un précédent billet, j’aime les villes qui se laissent admirer d’en haut.

C’est donc un soir que je suis monté tout en faut avec ma petite voiture. Parfois, je suis fainéant, surtout lorsqu’il fait aux alentours de 12°C la nuit ce qui est beaucoup trop froid. Le côté de cette DSC_8016_DxOcolline faisant face au centre ville est d’ailleurs, sans doute, le quartier le plus huppé de Wellington, même si, tel Sydney, la ville abonde en petites baies et collines où les gens fortunés, qui ont souvent du goût ou des gens payés pour l’avoir, peuvent s’installer. Au moins, dans ce quartier-ci, sont-ils proches des maisons closes et autres commerces de première nécessité, ce qui est loin d’être le cas ailleurs. Les photographies parleront d’elles-même, je l’espère, mais la vue là haut est magnifique, encore plus au couché de soleil, cela va sans dire. On peut dire que la région n’est pas répugnante, encore plus qu’à San Francisco, pourtant fort bien doté de ce côté-ci.

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La colline est également une sorte de poumon vert pour Wellington et de nombreux fous sur-entraînés s’amusent à la gravir en courant ou en pédalant malgré des pentes qui se grimpent en seconde avec ma petite voiture coréenne. Détail amusant glané sur l’internet, quelques scènes du Seigneur des Anneaux ont été tournés sur les flancs de la colline, parmi les arbres, sans doutes à quelques centaines de mètres d’une rue congestionné de voitures.

DSC_8064_DxOAu sommet on profite d’une plate-forme d’observation panoramique ouvert à tous les vents, qui sont nombreux, je vous le rappel. En soirée, c’est le rendez-vous des esthètes ou des touristes (le « ou » n’étant pas exclusif, bien entendu) interrompus épisodiquement par des femmes et des hommes athlétiques qui montent, font demi-tour DSC_8072_DxOpuis redescendent en soufflant comme des locomotives. Il va sans dire que je parle de locomotives à vapeur sinon l’image n’a absolument aucune pertinence. La configuration de la ville est limpide. Un tout petit centre ville d’un côté et des quartiers résidentiels essentiellement au dessus et à l’est. Après avoir traversé ceux-ci, cela ne m’a franchement pas emballé. Ils sont mornes, tristes et sans vie, d’où mon enthousiasme très tempéré pour cette ville.

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La dernière chose notable à visiter à Wellington est le quartier des marinas situé entre le Mont Victoria et le centre ville, côté baie, donc au nord. C’était le quartier le plus proche de mon hostel. Un bord d’eau, c’est toujours sympathique, d’autant plus quand ils sont piétons ou cyclistes comme c’est le cas présentement. De plus on y trouve le magnifique et passionnant (je pèse mes mots) musée DSC_8024_DxOnational, Te Papa. Ce nom n’est pas, contrairement à ce qu’on pourrait croire, d’origine créole mais Maori et, d’après ce que j’ai noté, se traduit par « Notre Trésor » (rien à voir avec la « Folie des Grandeurs »). Dans un bâtiment tout en angle à l’architecture moderne, sur cinq niveaux, ont trouve des expositions temporaires et permanentes notamment sur l’histoire du pays, sa faune ainsi que la culture Maori. C’est extrêmement intéressant et c’est sans doute l’endroit où j’ai le plus saisi certains aspects du pays, notamment sa culture et son ancrage profondément polynésien. Mais de tout ceci, j’en parlerai dans un prochain billet.

Pour conclure sur Wellington, je pourrai ajouté qu’il y a une chouette salle de cinéma, à l’ancienne à l’aspect de théâtre avec un des plus beaux écrans que j’ai jamais vu. Ou alors je venais de laver mes lunettes, ce que je ne peux exclure. En plus, pour faire dans la culture local, j’y ai vu Elysium, film à gros budget avec Matt Damon, dont les effets spéciaux ont été réalisés quelques kilomètres plus loin, dans des studios gardés par des trolls paralytiques.