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Centre ville

Aujourd’hui, partons faire un petit tour dans le centre ville de Montréal. Le quartier se situe au sud du Mont Royal, entre la colline et le Saint-Laurent. A la sortie du métro, rien de bien fascinant : on pourrait se croire dans n’importe quel downtown d’une grande ville américaine ou un d’un CBD majeur australien. Tout se passe en hauteur, à hauteur de gratte-ciels. Seules les indications en français nous rappellent que nous sommes au Québec.

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Il s’y trouve néanmoins deux particularités vantés dans les guides touristiques. Premièrement, on y trouve la fameuse « ville souterraine », havre de chaleur en temps de grand froid. Je vais être bref à ce sujet car je la trouve particulièrement décevante, cette ville troglodyte. Il s’agit, à mon sens, plus d’un réseau de couloirs souterrains reliants stations de métro, gare et centre commerciaux qu’une véritable ville. A l’intérieur, on a la même impression étouffante que dans n’importe quelle galerie marchande Carrefour, Auchan ou Leclerc (pour ne pas faire de jaloux). Si je suis un tantinet plus neutre, je dois bien avouer qu’on y trouve malgré tout quelques petits artisans (genre des cordonniers) et pas que des grandes enseignes d’habillement.

Alors, effectivement, si votre quotidien consiste à prendre le métro pour rallier votre open space au quatorzième étage d’une des tours du centre ville, puis d’aller manger un sandwich le midi, reprendre le travail à une heure pour ensuite repartir par le même métro à cinq, vous pouvez effectivement effectuer ce manège sans jamais mettre le nez dehors (hormis une fois de retour chez vous). La « ville souterraine » relie en effet la plupart des grands immeubles du centre ville.

DSC_8615_DxOPeut être suis-je plus attiré par l’extérieur (c’est même sur), mais si vous sortez le nez dehors et vous dirigez vers le Mont-Royal, vous ne manquerez pas de tomber sur le cœur de la ville, le campus de l’université McGill. Celui-ci se situe juste au pied, voir à flanc de colline. L’université McGill, c’est un peu l’université d’élite du Québec. Pour vous dire, c’est même la seule que je connais de réputation internationale. Fondée en 1821, elle a notamment comme anciens élèves (d’après Wikipédia), d’illustres inconnus tel que Leonard Cohen, Hubert Reeves et Zbigniew Brzezinski. Pour ce dernier, non seulement j’ai vérifié trois fois l’orthographe de son nom, mais surtout je conçois qu’il ne parle pas à beaucoup de monde. Pour info, c’était l’un des conseillers politique de Jimmy Carter. C’était ça ou Céline Galipeau, au nom bien québécois (et accessoirement, vendéen, comme je l’expliquerai une autre fois), chef d’antenne au téléjournal de Radio-Canada (à prononcer radio-canadza, pour faire local).

L’université McGill est anglophone et c’est son seul défaut dans cet univers québécois. A vrai dire, tout le quartier autour de McGill, soit le centre ville, est au mieux (ou au pire, selon vos penchants) 50% anglophone. Montréal n’est pas une ville totalement québecoise et ça se ressent ici. La plupart des étudiants croisés dans le parc ou les rues avoisinantes parlent anglois (avec un accent américain qui est en réalité également l’accent canadien). Je vous l’ai déjà dit, j’adore les ambiances de campus et celui-ci ne déroge pas à la règle.

DSC_8613_DxOEn remontant les pentes du Mont-Royal le long des chemins forestiers où l’on croise touristes et joggeurs aux visages balayant tout le spectre de cramoisis, on atteint un grand chalet derrière une vaste esplanade dominant le centre ville. A vrai dire, quasiment toute la colline est un parc arboré, poumon vert de la ville, selon l’expression cliché mais consacrée. Quand j’y étais, initiative sympathique de la municipalité, un piano droit était à disposition du public DSC_8618_DxOpour s’exprimer (bien que habillement enchainé). Je croiserai un ou deux autres pianos « gratuits » comme celui-ci à la sortie de stations de métro. Encore plus intéressant, quelques confortables chaises longues sont à disposition, provocant d’immanquables regards jaloux et conspirateurs de la part des touristes debouts. Hors saison, c’est à dire dans un mois, vous pouvez vous réfugier dans le chalet, immense espace vide où se trouve une tout petite cafétéria.

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Bonjour Montréal

Histoire de se débarrasser au plus vite du sujet de l’accent, je vous invite à lancer la petite bande son ci-dessous. Vous serez instantanément transportés dans un petit fast food portugais du plateau Mont-Royal. Considérez que le billet qui suit vous est narré avec un verre de café américain, une bande de jeunes québécois de descendance lusitanienne dans votre dos. Pour une meilleure immersion, un minimum de culture footbalistique est nécessaire.

Qu’il est bon de rentrer chez soi. Finalement, sans m’en rendre compte, je viens de passer quasiment quatre months immergé dans un monde plutôt anglophone, except par intermittence avec de fellow french travellers. Tenez, j’en perd mon vocabulaire. C’est donc avec un grand plaisir que je me retrouve dans l’aéroport Trudeau de Montréal (la tête encore un peu lourde de la dernière soirée californienne) à lire avidement les panneaux en français.

Je souhaiterai que ce blog soit plein d’originalité et totalement dépourvu de clichés mais, c’est indéniable, arriver au Québec provoque un sentiment de retrouvailles avec de lointains et sympathiques cousins que l’on aurait perdu de vue. Passé la première joie consistant à entamer une véritable discussion en français avec une préposée à l’accueil touristique afin de déterminer le meilleur mode de transport pour rejoindre le plateau Mont-Royal (où habite le copain Maxime et sa copine qui m’hébergent pour deux nuits), je dois bien vous avouer qu’on se fait très très rapidement à l’accent local. A vrai dire, je n’ai quasiment pas eu de temps d’adaptation, là faute sans doute aux nombreux artistes québécois immigrés en France et à internet. Tout ceci est finalement très familier et pas plus extrême que d’entendre quelqu’un parler avec l’accent alsacien, picard ou corse. J’ai même plus de difficultés à comprendre les vieux paysans du Tarn.

Le dépaysement n’est pas extrême et surtout pas dans la langue finalement mais peut être plus dans l’attitude. Les gens que je croise sont relativement souriants (même si on n’atteint pas des niveaux américains) et le tutoiement quasi immédiat, notamment dans les café / restaurants où les serveurs / serveuses tutoient sans hésitation. La combinaison des deux donne une impression de convivialité et de détente que j’apprécie énormément.

Mais introduisons un petit peu Montréal, en tout cas, ce que j’en ai retenu. La ville est construite sur les bords du fleuve Saint-Laurent et pas à n’importe quel endroit. Non, les fondateurs ont choisi l’endroit où le fleuve devient innavigable du fait de la présence de rapides. En aval, on rejoint l’Atlantique et en amont, et bien, il faut marcher les amis. C’est un peu ballot, d’autant plus que sans ces foutus rapides, un bateau pourrait rejoindre sans encombre les grands lacs et le cœur du continent américain. On s’est donc retroussé les manches et un petit canal de contournement fut creusé à une époque lointaine mais pas tant que ça puisqu’il faut achevé en 1825 après quatre années de labeur. Rassurez-vous, aucun français ne fut blessé, d’une part parce que le Québec n’était plus français depuis une bonne cinquantaine d’années, mais surtout parce qu’on employa majoritairement des irlandais. Merci le mildiou. Avec tout ça, la ville, à l’origine capitale de la Nouvelle-France, devint le port principal de l’Amérique du Nord (avant d’être supplanter quelques années plus tard par New York).

A cet emplacement, les abords du Saint-Laurent sont totalement plats. S’en est même totalement triste, hormis une petite colline au plat sommet, 200m au dessus du fleuve, à un petit kilomètre des rives que l’on s’empressa de baptiser « Mont Royal » (par l’explorateur Jacques Cartier, peut imaginatif) ce qui, vous l’aurez compris si vous êtes un tantinet attentif, donna son nom à la ville, Montréal. D’ailleurs, ma mémoire me joue des tours mais Wikipédia est là pour y remédier, la ville d’origine fut nommée « Ville-Marie » avant que tout le monde emploi le vocable « Montréal », beaucoup plus classieux. Du haut de cette colline, on y voit loin mais bizarrement, la ville se développa malgré tout sur les rives et surtout, aucune fortification digne de ce nom n’y fut construit malgré le belliqueux voisin anglois au sud.

Pour l’anecdote, et elle n’est pas anodine, à l’emplacement de la ville actuelle au pied du Mont Royal existait un village indien du nom d’Hochelaga. C’était d’ailleurs plus qu’un village car l’explorateur de l’époque (Jacques Cartier, toujours lui, même si j’aurai un billet plus perfide à son sujet plus tard) rapporte environ mille habitants. Il est intéressant de noter que ces indiens étaient sédentaires et alliés des français, dans un ordre totalement aléatoire d’importance. Oui, car dans toutes les guerres opposant les français aux anglais pour le contrôle du territoire canadien (anciennement Nouvelle-France), les tribus indiennes étaient majoritairement alliées aux français, les pauvres.

Mais, nous nous éloignons du sujet qui est, présentement, Montréal. Je reprend. Nous avons un fleuve au sud, une colline au nord et une ville entre les deux. De nos jours, la ville a grandie tout en restant majoritairement circonscrite à l’île de Montréal. Mince, je l’avais complètement oublié cette île, dites moi. Effectivement, le fleuve avec ses multiples bras délimite quelques îles à cet endroit, notamment l’île Montréal (au milieu duquel trône le Mont), la plus grande, et l’île Notre-Dame au sud qui, elle, est totalement artificielle, puisque construite avec la terre excavée lors de la construction du métro. Pourquoi pas. Accessoirement, cette île abrite un parc et un circuit de Formule 1 qui est, avec Monaco, le seul circuit de course intra-muros. Je me demande s’il faut en être fier ?

Tout ça pour dire que c’est en fin d’après midi que je marche le long des rues perpendiculaires et tranquille du Plateau, après un court trajet en bus puis en métro. Arrivé au niveau de l’adresse fourni par Maxime, je les découvre, son amie et lui, en train de fumer tranquillement sur la toute petite terrasse devant leur appartement, profitant des derniers instants de relative douceur du court automne québécois. Mais pour ce qui est de la météo locale, ce sera pour une autre fois.

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