Archives par mot-clé : melbourne

Melbourne de nuit

DSC_7501_DxOCôté nuit, Melbourne s’illumine. Je vous épargne toute allusion à Richard Borhinger mais indéniablement, le soir, le centre de la ville prend un nouvel aspect. Je n’ai pas poussé ma curiosité jusqu’à aller inspecter les quartiers résidentiels à la tombée de la nuit. J’ai beaucoup trop peur de me faire molester physiquement par des voisins regroupés en commandos paramilitaires, les fameux « neighbourhood watch ».

DSC_7485_DxOLe soir, c’est le moment où les habitants, telle des insectes photophiles, se ruent vers les lieux de lumières que sont les théâtres, salles de spectacles, restaurants et bars. Le CBD étant finalement vraiment minuscule, à peine sept blocs sur quatre, ont peu aisément naviguer à pied. On partage alors le trafic avec les tramways, les quelques cyclistes et les rares voitures.

DSC_7470_DxO

C’est également le moment où l’on peut admirer les différentes architectures gothiques, mises en valeur par de flatteurs éclairages. Le lieu le plus agréable reste sans aucun doute, en ce qui me concerne, personnellement, et d’après moi, les abords de la rivière Yarra qui, malgré sa faible largeur, reflète avec classe les immeubles de verres piquetés de lumières jaunes. Signe d’une municipalité moderne préoccupée par la qualité de vie, de nombreuses promenades et passerelles piétonnes permettent de déambuler mollement (comme il se doit souvent le soir) autour du cour d’eau. On profite alors de la fascinante agitation de ses semblables au dessus d’un miroitement hypnotisant entretenu par un petit vent nocturne.

DSC_7446_DxO

 

DSC_7476_DxO DSC_7481_DxO DSC_7484_DxODSC_7462_DxO DSC_7435_DxO

Finalement, la nuit, les villes deviennent dorées. Les éclairages au sodium ou tungstène nimbent les bâtiments de lueurs jaunes ou oranges. Au ras du sol, les néons et lumières fluorescentes baignent les piétons dans une blafarde teinte verte. Les bleus et rouges sont uniquement réservés pour souligner certains lieux exceptionnels ou logos gigantesques. La nuit, c’est un long instant de poésie multicolore.

DSC_7472_DxO DSC_7450_DxO DSC_7474_DxODSC_7437_DxO DSC_7502_DxO

Parmi leurs pendants modernes, des bâtiments plus anciens, témoins de la période de gloire de Melbourne ou humbles lieux de savoir ou de culte, attirent le regard par leur incongruité. Le contraste est un moyen terriblement efficace pour marquer les esprits.

DSC_7497_DxO DSC_7486_DxO DSC_7490_DxO

Je me suis rendu compte il y a quelque années que j’aime les villes qui permettent qu’on les admire, qui vous offre un lieu où l’on peut prendre le recul physique des les contempler, de les appréhender dans leur ensemble. Les villes qui ont des collines, ou les villes qui sont tout en hauteur sont de celles-là. Celles qui sont plates, ramassées me frustrent. On est enthousiaste à voir New York d’en face. On est heureux de contempler Lyon d’en haut. A Lisbonne, on est ému à chaque point de vue d’une de ses collines. Bizarrement, à Melbourne je retrouve cette sensation en marchant autour de la Yarra River, sans doute car on peut s’arrêter en son centre, au milieu d’une passerelle et contempler les murs d’immeubles illuminés sur chaque rive. Non loin de là, un des plus haut gratte-ciel propose une vue panoramique.

Je n’y suis pas allé, sinon j’aurai carrément écrit ce billet en alexandrins.

DSC_7482_DxO

Melbourne

Melbourne, Melbourne, Melbourne. Aaaah, une bien jolie ville. Mais pourquoi devriez-vous me croire, après tout, moi qui vient de dire il y a peu qu’Adélaïde était fort agréable pour ensuite me contredire en statuant que si j’y avais été après Melbourne, j’aurai trouvé ça moyen ? J’attends. Pourquoi ?

DSC_7554_DxOPremièrement, la ville est magnifiquement située sur les rives de la Yarra River. De manière surprenante, j’aurais juré qu’il s’agissait de la rivière Flinders. Tiens, pour une fois. Une ville avec une rivière qui coule au milieu, c’est tout de suite beaucoup plus classe, surtout la nuit. Ensuite, à deux pas, mais vraiment tout à côté, se trouve un port. Attention, on parle d’un port naturel de classe mondiale. Regardez moi ça, vu du ciel, s’il n’est pas exceptionnel. Melbourne est au nord de la baie de Port Philippe (ce qui paraît redondant comme dénomination), une magnifique baie naturelle entièrement abritée de la houle marine par une unique petite ouverture au sud. Quand les premiers explorateurs à bord de leurs voiliers majestueux (mais capricieux) sont tombés dessus, ils ont du se frotter les yeux d’émerveillement en poussant des « Oooh » et des « Aaah » d’égal émerveillement, car à l’époque on usait peu des superlatifs et on savait garder son flegme.

J’en convient, ce n’est pas commun d’être sensible à ce point à la configuration maritime d’une ville. J’y peux rien, depuis que je dévore les aventures de Richard Bolitho (maintenant commodore, c’est pour vous dire comme il travaille bien malgré tout ces braves marins qu’il envoi au casse pipe), je suis extrêmement au fait des choses de la mer et je peux vous dire qu’un havre correct pour abriter sa frégate, ce n’est pas de la tarte à trouver.

Comme je ne vous sent toujours pas convaincu, sachez que Melbourne est réputé en Australie pour être la capitale culturelle et artistique du pays. En écrivant cela, je ne voudrais pas qu’il y ai de malentendu. L’Australie n’est certes pas réputée pour être d’un grand bouillonnement culturel mais je vous ferai dire que c’est malgré tout une nation qui a beaucoup donnée pour la musique pop rock : Nick Cave, les Bee Gees, Midnight Oil, Men at Work (célèbres surtout pour leur tube des années 80 « Land down under ». En tout cas, c’est le premier 45 tour que j’ai acheté. Ah non, en fait le premier c’est « Too shy, shy » de Kajagoogoo, mais je m’en vante moins), Kylie Minogue et AC/DC. Oui, oui, tout ça est vraiment hétéroclite et je sens que certaines références peuvent même desservir.

De l’extérieur, on croit souvent que Sydney est le phare culturel du continent rouge mais il n’en est rien. Sa rivale, Melbourne, abrite un grand nombre d’artistes, de galeries, d’institutions et de DSC_7505_DxO-DSC_7507_DxOmusées, certains subventionnés par l’état du Victoria ou par la municipalité. Au coeur de la ville, en face de la gare de Flinders Street se trouve Federation Square, une sorte de grande place publique autour duquel sont installés un grand centre d’information touristique ainsi que divers musées dont l’Australian Center for the Moving Image. Cet institut abrite des expositions autour du cinéma, de la télévision ou des jeux vidéo fort intéressants mais propose également des projections de film.

DSC_7538_DxOPlus intéressant encore, cette activité culturelle et artistique semble ne pas être uniquement le fait d’une volonté politique venant d’en haut. Une grande part de cette vie est issue de la rue sous la forme de graffitis somptueux (plus ou moins encouragés par la ville), de groupes musicaux undergrounds ou de petites galeries et designers dans le quartier hipster de Fitzroy. Pour être honnête avec vous (je n’arrête pas de le dire, mais c’est vrai, je le souhaite), cette part-ci de l’activité culturelle n’est pas forcément visible au premier abord, surtout dans le CBD, dominé à première vue par les hauts immeubles des grandes entreprises internationales. Mais je vous en dirait plus à ce sujet dans les billets suivants.

En se baladant dans le CBD, on remarque également de grands théâtres, un opéra, une salle de concert mais également de nombreux petits cafés à l’européenne dans quelques rues piétonnes. Comme je vous l’expliquerez prochainement, à première vue, le centre ville DSC_7562_DxOn’abrite que des lieux plutôt moyen / haut de gamme mais, lorsque l’on connait un peu mieux l’endroit (où qu’on y a été introduit) il recèle de nombreux lieux plus undergrounds et originaux.

Pour ceux qui ne suivraient pas l’actualité sportive, sachez que Melbourne héberge chaque année un des quatre tournois du grand-chelem de tennis, l’Open d’Australie. C’est d’ailleurs une ville hautement sportive, comme partout ailleurs en Australie, finalement. On y croise, par exemple, de nombreux cyclistes. Surtout, elle abrite, en plus des installations de l’Open DSC_7563_DxOd’Australie, trois stades de plus de 30000 places. D’après ce que j’ai compris en discutant avec des locaux, ils sont rarement vides.

Mais comment se fait il que dans cette métropole il y ai autant de richesses ? Je lit dans vos pensées. Vous êtes comme un livre ouvert. La réponse est, comme souvent à chercher dans l’histoire. Elle fut notamment capitale du pays au tout début du vingtième siècle, époque où elle surpassait Sydney par la taille et par sa population. Mais c’est surtout au 19ème, siècle des révolutions et des ruptures de paradigme, s’il en est un, qu’elle gagna en puissance. On découvrit de l’or (Au, numéro atomique 79) dans l’arrière pays du Victoria. Une ruée similaire à ce qui eu lieu en Californie se produisit, avec Melbourne dans le rôle de San Francisco. Port d’entrée des prospecteurs et port de sortie du métal précieux, la ville s’enrichit considérablement. La légende raconte qu’au pic de l’activité, il se buvait plus de bouteilles de champagne dans la capitale du Victoria qu’à Paris. DSC_7546_DxOJ’adore ce genre de statistiques inutiles. Je serai ravi, par exemple, de connaître la quantité de caviar ingurgité ainsi que le tonnage de foie gras. Soyons exhaustifs. Un grand nombre de vieux bâtiments, notamment la gare, ont été construits dans cette période. Depuis, la ville prospère toujours, notamment grâce au tertiaire. Signe indéniable, on constate de nombreuses grues dans le centre ville.

Par contre, dés qu’on s’éloigne du CBD et du cœur de la ville, elle redevient complètement inintéressante. Ce n’est que banlieues résidentielles aux pelouses entretenues et habitants biens comme il faut. Là bas, c’est beaucoup moins AC/DC.

Oui, car vous ne le saviez peut être pas, mais ce célèbre groupe de hard rock auteur du pseudo-diabolique « Highway to Hell » (alors qu’ils n’ont jamais décapité de rongeurs sur scène, que je sache), dont les mauvaises langues (dont je fais parti) affirment qu’ils ne connaissent que trois accords, ont commencé leur carrière à Melbourne.

Ta, ta, taaaaa, ta, ta, tataaaaah, ta, ta, taaaaa, ta, ta, tata.

Maintenant, vous me croyez qu’elle est chouette cette ville ?

DSC_7565_DxO

Premier contact avec Melbourne

Actuellement, je suis en train de mâchonner un sandwich fromage et tomate dans un quartier résidentiel d’une des banlieues sud-est de Melbourne. Je dois rendre la voiture avant 15h à l’agence Wicked, mon loueur de voiture. Wicked, c’est l’agence de location de camping la plus voyante d’Australie. Un employé fou de leur service marketing a eu l’idée original de peindre tout leurs véhicules avec des graffitis ou au minimum des slogans provocants, histoire qu’on les remarque. La mienne de voiture est plutôt gentillette car elle ne porte sur elle que deux citations, l’une de Johnny Cash et l’autre de John Lennon. Parfois, c’est plus trash. Je m’estime donc chanceux.

En tout cas, je suis bien embêté car je n’ai pas de carte très détaillée de Melbourne. Inutile de dire que je n’ai pas pris l’option GPS. Ca coute horriblement cher, et puis c’est totalement tricher. Je fais donc un truc complètement incroyable et surprenant que la plupart d’entre nous avons oublié : je demande mon chemin à un être humain, autochtone de préférence.

Ca tombe bien, juste en face de la rue, un vieux monsieur est en train de tondre la pelouse sur son trottoir. Je m’approche de lui avec un grand sourire pour ne point l’effrayer et l’apostrophe d’un « excuse-me ». Je lui explique donc ma situation et mon but, en l’aidant un peu car j’avais au préalable noté grossièrement où se trouvait l’endroit grâce à une consultation internet. Pendant dix minutes il tente donc de m’expliquer le chemin à prendre, hésitant entre deux solutions, revenant sur la première puis l’abandonnant pour tenter de me détailler de nouveau la seconde.

Son dilemme provient de son hésitation à me faire emprunter la voie rapide à péage, n’ayant pas d’abonnement. Les cinq premières minutes, d’après ces dires, je suis convaincu que cette autoroute est inaccessible sans cet abonnement. Ensuite, je crois comprendre que c’est faisable, mais à un prix plus élevé. Bref, tout ça n’est pas très clair. Finalement, je valide la voie rapide, et commence à noter ses indications. Left, right, tout droit pendant plusieurs kilomètres jusqu’à Dandenong, puis prendre la M3 puis enfin la Monash Highway, à gauche direction centre ville. « Vous ne pouvez pas vous tromper, » qu’il me dit. Misère, la phrase maudite.

Je le remercie chaleureusement et reprend la route. Vingt minutes plus tard, je suis bien sur la M3 mais pour ce qui est de la Monash Highway, je ne vois pas d’indications. Je tente des choses à l’intuition, me repérant à la hauteur du soleil, mais rien à faire. Je suis paumé. Ils sont gentils les locaux mais c’est pas encore ça pour les indications. Fort heureusement, je suis non loin d’une station de train local. Pour l’anecdote, je suis en plein quartier Indien. Je m’arrête donc temporairement et m’approche de deux chauffeurs de taxis qui papotent.

Après les présentations d’usage, je leur demande le chemin de cette foutue « Monash Highway ». Comme par hasard, j’ai un peu de mal à les comprendre avec leur accent. Malgré tout, je parvient à noter leurs indications et reprend la route. Je suis à la lettre les instructions pendant dix minutes puis aperçoit une autoroute ayant une direction est-ouest qui me semble correspondre à ce que devrait emprunter cette fameuse highway. Par contre, aucune indication particulière m’indique si c’est la bonne hormis un numéro, M1. Je vois néanmoins des directions « Melbourne Center » et « Toll » ce qui veut dire « péage ». Je décide donc de tenter le coup et emprunte la bretelle d’accès. Cinq minutes plus tard, je double un petit panneau à gauche indiquant « M1 – Monash Highway ». P**tain, mais ils sont pas possibles ces gens. Pourquoi est-ce que tout le monde me parle de « Monash machin » alors que tout les panneaux indiquent M1 ? Ils sont tordus ou quoi ?

Je ne tarde pas à emprunter un pont, signe, d’après le vieux, que je dois bientôt sortir. Par contre, je n’ai toujours pas croisé de péage. Etrange. J’emprunte la sortie indiqué. Toujours pas de péage. Mais alors pourquoi tout ce cirque ? Ce n’est quand même pas basé juste sur la bonne fois des gens ? Les plus circonspects d’entre vous auront compris qu’il s’agit d’un système de péage vidéo, système qui enregistre la plaque d’immatriculation et en averti le propriétaire. Je vais donc sans doute me faire débiter une somme égale au PIB d’un pays du sud sahel via l’agence de location. Ce sera la surprise.

Fort heureusement, je parviens après un va et vient, à repérer l’agence en question et gare la voiture. Avec très peu de formalités, je rends les clés et un peu gêné, hésite à faire la bise à cette voiture avec qui j’ai quand même traversé la moitié de l’Australie dans sa hauteur. La prochaine étape consiste à rejoindre le CBD de Melbourne et y trouver le hostel où je vais passer les quatre prochaines nuits. Le gars de l’agence Wicked me rencarde sur le bus à prendre afin de rejoindre la station de train local. Ca tombe bien, l’arrêt est juste devant l’agence.

Je me retrouve donc de nouveau seul avec mes deux sacs à dos, de retour à l’état de routard. Assez rapidement, un bus arrive et je monte à l’avant pour demander un ticket jusqu’à la station de train.

« On ne vend pas de ticket dans le bus, monsieur, me fait le chauffeur.

  • Ah. C’est un problème parce que je n’en ai pas.
  • Il faut que vous achetiez une carte mailleki et que vous la topiez.
  • Pardon ? Une quoi ?
  • Une carte myki, me dit-il en me montrant une affiche.
  • Ah ben euh d’accord. J’en prend une.
  • Vous voulez topper pour combien ?

Un peu désorienté par tout ces nouveaux termes et surtout par le peu d’empressement du chauffeur à me sourire et à m’expliquer exactement le système, je comprend malgré tout, grâce aux nombreuses publicité accrochées dans le bus, que « toper » veut dire recharger la carte.

« Euh ben je sais pas, ce qu’il faut pour aller jusqu’au CBD, quoi.

  • C’est 4$ minimum et jusqu’à 20$.
  • Mais j’en sais rien moi !, répond-je commençant un peu à m’énerver. Mettez moi 10$, tiens.

Sans un mot il me tend la carte et encaisse mon argent. Sale con. Voilà ce que j’en pense. Et surtout, je me dit que c’était plus simple de prendre le bus en Inde ou Vietnam, pour le coup.

Un peu plus tard, nous arrivons à la station de train, qui se trouve être le terminus. Alors que je descend avec mes sacs à dos, sans remercier le chauffeur, je suis abordé par un homme à la cinquantaine à l’aspect défraichi, mais souriant. « Je peux vous aider ?, me demande-t-il.

Avec plaisir monsieur. Je lui explique donc que je souhaite aller au CBD et lui en retour, le fonctionnement de la fameuse carte MyKi, que j’avais déjà bien commencé à comprendre. Ca n’a rien de révolutionnaire puisqu’on peut emprunter tout le réseau de transport avec cela. Par contre, il faut déjà avoir une idée du prix d’un trajet (variable) pour avoir une idée de l’argent à mettre dedans. Lorsqu’on arrive pour la première fois, ce n’est pas évident. Du coup, pendant tout mon séjour à Melbourne, je n’aurais utilisé que 4$ sur les 10 de ma carte. Je le retient ce chauffeur. Heureusement qu’il y a de sympathiques australiens pour contrebalancer la sale impression qu’il laisse. D’ailleurs, loquace, il va même jusqu’à m’indiquer le numéro du quai pour le train allant à la gare de Flinders Street Station et se plaindre des travaux effectués partout autour de Melbourne dans les stations de train. Je compatis.

Pendant donc une demi-heure, j’observe la ville qui défile tranquillement à travers les fenêtres du train (équivalent à un RER) ne notant rien d’exceptionnel sous un ciel bien morne. Finalement nous arrivons au terminus. Une fois dehors, je me retourne pour me repérer et observe la façade. Cette gare de Flinders Street Station est vraiment très jolie, dans les tons saumons, ocres, vraisemblablement construite au 19ème siècle dans un style vaguement néo-classique. Un dôme de cuivre oxydé domine le coin donnant sur Flinders Street, une des rues principales du CBD. En face, on retrouve un quadrillage de rues à l’américaine avec de grands immeubles en verre encadrant un vieux bâtiment abritant un pub et la cathédrale légèrement gothique de l’autre côté de la rue.

Je me met donc en marche sur Flinders Street, à la recherche du numéro de mon hostel. Je longe la gare et les voix de chemin de fer. Bizarrement, je ne vois pas d’hostel au numéro. Je sort mon carnet et… ah oui. Autant pour moi, c’est sur Flinders Lane et pas Street. Je me demande bien qui est ce Flinders pour qu’on le voit partout, tout de même.

Finalement, je repère Flinders Lane, qui se trouve être une rue parallèle. Après cinq minutes de marche en sens inverse, je m’arrête au numéro indiqué et aperçoit des panneaux « Greenhouse Backpackers ». C’est bien ici. De manière assez amusante le petit hall donne sur un petit commissariat de police. Un ascenseur permet de monter jusqu’à l’auberge de jeunesse proprement dite sur les quatre derniers étages de l’immeuble.

Un peu plus tard, je me retrouve à poser mon sac à dos à côté d’un lit d’un petit dortoir de six, déjà occupé par deux anglais, un suédois et une suédoise. Fini le camping solitaire, me voici de retour en auberge espagnole.

En revenant vers Melbourne

Ce chemin du retour vers Melbourne, je le fait en tentant de coller au plus près de l’océan. Plus ça va, plus je crois que j’aime la mer. De plus, histoire de me narguer, maintenant que je m’éloigne de Wilsons Promontory, le temps est de nouveau clément et le ciel dégagé, bien que de lourds nuages de pluie flottent au dessus de l’eau.

Qu’est ce que je pourrais bien vous raconter de cette dernière portion d’aventure routière, pour mes dernières 24h au volant de ma fière petite Toyota Corolla ? Je pourrais vous dire que les images parlent d’elles même mais finalement, force est de constater que je me trouve à apprécier cette partie de l’Australie. Sans doute est-ce parce qu’elle est relativement verte et européenne par son échelle. Le moindre petit village côtier, à défaut d’une architecture exceptionnelle, possède également un charme, un art de vivre que je trouve agréable, même si j’ai du mal à vous expliquer pourquoi. En l’absence de photo, ma cause est d’ailleurs totalement perdu.

Un début d’explication pourrait être que la proximité de Melbourne implique qu’un certain nombre de ces bourgs abritent des résidences secondaires de citadins plus ou moins fortunés, havres pour des weekends hors de la ville. En tout cas, à part quelques exceptions, j’ai l’impression de communautés encore vivantes et dynamiques, contrairement à certains villages côtiers en France que je découvre tout les hivers, morts et apathiques (ce qui va souvent de paire, je le concède).

Ce soir là, je campe d’ailleurs au village d’Inverloch, au nom bien écossais. Il n’y a pas de mystère, les immigrants de ce pays ont été nombreux au dix neuvième siècle. Et bien, pour le coup, c’est un trou paumé totalement mort et apathique, hormis le pub local. Je suis en pleine contradiction d’avec moi même.

Tenez, pour finir, et puisque les images en disent plus long que mille mots (surtout si ce sont majoritairement des adverbes et des digressions), voici quelques photos prises sur cette côte entre Wilsons Promontory et la banlieue sud-est de Melbourne. Puisque je vous sait avides d’anecdotes afin d’enrichir vos conversations au bureau, sachez qu’il existe un petit village côtier à l’entrée de l’île nommé Phillip Island qui porte le nom de San Remo. Je crois qu’on peut en conclure sans trop d’hésitation que s’il y a bien quelque chose en commun entre tout ces immigrants, c’est bien leur très faible imagination lorsqu’il s’agit de nommer des lieux, à égalité avec une infinie nostalgie.

DSC_7361_DxO DSC_7370_DxO DSC_7380_DxO DSC_7394_DxO DSC_7398_DxO DSC_7406_DxO DSC_7407_DxO