Archives par mot-clé : litchfield

Animaux Australiens

C’est le diable si dans ces trois jours à travers l’outback je n’avais point croisé une quelconque faune autochtone. Fort heureusement, l’Australie en est fort pourvue et j’ai de quoi écrire un billet sur le sujet. Attention, je vous préviens, ça va finir bizarrement. Il vaudrait mieux que vous vous preniez un petit verre d’alcool au préalable car cela risque de s’achever dans le surréalisme.

Commençons doucement. A Darwin et du coup dans tout ces territoires du nord, le gouvernement Australien, car en bon français je ne peut imaginer qu’une telle initiative ne soit pas du à une grandiose décision ministérielle, les pigeons sont absents. A leur place, on a substitué de mignons cacatoès blancs à crête jaune. C’est autrement plus classe. On ne peut pas dire autant de leur cri, malheureusement. On en vient presque à regretter le doux « prrrou, prrrouuu » du pigeon urbain car cet esthétique animal enroué ne parvient qu’à extraire d’horribles « SQQQWWWAAAAAKK » de son jabot. Ce n’est pas très romantique et Paris aurait été bien différent si la substitution y avait été opéré.

DSC_6439_DxOPuisque je vous parle d’oiseaux, j’ai été abreuvé de milles anecdotes sur divers volatiles que j’ai parfaitement oublié. Lorsque nous flottions mollement sur notre barcasse métallique à fond plat, heureusement motorisée, le long de la rivière entouré de crocodiles, dont je parlerai plus tard, notre guide ne ratait pas une occasion pour nous pointer quoi un aigle, quoi un canard, quoi un autre machin à plume s’envolant plus ou moins gracieusement. Il m’est resté, malgré tout, une tendre anecdote marshmallowesque qui fera fondre DSC_6409_DxOmême les plus bûcherons d’entre vous. Il s’agit d’une race d’oiseaux (dont j’ai oublié le nom, faut il encore que je le précise) qui se mettent en couple pour la vie. L’incroyable et le surprenant dans cette histoire n’est pas l’absence totale de paperasserie administrative en rapport à ce lien indéfectible, mais de la conséquence funeste qui en découle. Si l’un des deux partenaire meurt, l’autre le suit, accablé par le chagrin. On est en plein Goethe et c’est à vous arracher une larme… de crocodile. Non, je parlerai des crocodiles plus tard.

DSC_6360_DxOSans transition, car la seule que j’ai trouvé était particulièrement capillo-tractée et je préfère m’abstenir, j’ai eu la joie de voir des termitières géantes. A vrai dire, j’ai même eu l’embarras du choix car aux environs du parc national de Litchfield, le bush en est rempli. Je vois joint une photo car je suis sur que vous allez me prendre pour un Marseillais, mais ces termitières font plus de 3m de haut pour la plupart. C’est véritablement impressionnant. Autant vous dire qu’à Darwin, quand ils ne sont pas accablés par la chaleur, frappés par un typhon ou torturés par l’ennui, les habitants doivent encore se protéger de ces petites bêtes particulièrement voraces. Pour l’anecdote, la matière constituant ces termitières, que j’imagine être une sorte de sable régurgité (beurk!), est aussi dure que du béton. D’ailleurs, techniquement, ça s’en rapproche.

DSC_6454_DxOJe ne vous parlerai toujours pas des crocodiles car, présentement, j’ai plutôt envie de vous parler de cheval. Je ne vous ferai pas l’affront de vous expliquer en quoi consiste ce quadrupède. Non, ce qui m’intéresse ici, c’est de vous expliquer que dans ces territoires sauvages, on croise des chevaux de même nature, sauvages. Vous ne serez pas surpris si je vous explique que ce sont des descendants des premiers chevaux importés par les occidentaux puis relâchés dans la nature. Comme il n’y a pas beaucoup de prédateurs dans ce continent, la population a plutôt augmentée. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, les seuls prédateurs sont les crocodiles. C’est donc le moment d’en parler.

Alors pour faire simple, mais néanmoins précis, il y a deux types de crocodiles dans le nord de l’Australie, et plus particulièrement dans la grande région autour de Darwin, la plus riche dans le domaine. Les plus petits ne se trouvent que dans des eaux douces, c’est à dire les rivières et les billabongs. Au fait, mais qu’est-ce donc qu’un billabong ? C’est bien beau d’avoir ça sur son t-shirt, encore faut-il en comprendre la signification. Un billabong est le terme aborigène pour désigner une poche d’eau douce restant d’une zone inondée par une rivière. A la saison humide, les billabongs se retrouvent de nouveau connectés aux cours d’eau tandis qu’à la saison sèche, ils ressemblent à des lacs, des étangs ou des mares. Ces petits crocodiles d’eau douce ne sont pas très dangereux ni agressifs même si leur morsure peut faire des dégâts.

DSC_6393_DxO

DSC_6399_DxOLa deuxième espèce est quand à elle beaucoup plus létale. Il s’agit des crocodiles marins, ou d’eaux salés, affectueusement surnommés « salties » par les australiens, qui en plus de vivre sur la côte (et donc de chasser un peu au large des plages) remontent également les cours d’eaux douce et s’installent dans les billabongs. Ces bestiaux là peuvent atteindre facilement les 3 à 4m de long avec des individus records d’environ 7m. En sachant qu’un animal de cette taille peut sprinter pendant un court moment beaucoup, beaucoup plus vite que vous, vous imaginez l’angoisse. Accessoirement, lorsqu’ils sont motivés, par exemple par un poulet mort tendu au bout d’une perche tenu par un guide retors, ils peuvent également jaillir à la vertical hors de l’eau de toute la hauteur de leur corps. Fort heureusement, ils sont territoriaux, on peut donc facilement les retrouver, s’inquiéter s’ils sont absent, et étant à sang froid, plutôt léthargiques le matin.

Adam nous fait donc un rapide topo sur ces bêtes et les consignes de sécurité à respecter, qui consiste pour l’essentiel à ne pas s’approcher d’un DSC_6427_DxOquelconque plan d’eau. Pour enfoncer le clou, il nous narre quelques anecdotes de touristes allemands emportés par des crocos de 4m ou bien sauvés par la police de Kakadu alors qu’ils avaient noyé leur 4×4 en plein milieu d’un billabong plus profond qu’ils n’imaginaient. Oui, bizarrement, l’Allemagne paye le plus lourd tribut en ce qui concerne les décès par morsure de crocodile. La seule explication un peu sérieuse (excluant donc toute anecdote en rapport à la bière ou un passé fasciste douteux) est uniquement statistique : les allemands ne seraient-ils pas les touristes les plus représentés en Australie ? Mais je préfère vous laissez écouter Adam parler des consignes de sécurité. En prime, vous aurez le droit à une blague, que moi, personnellement, je n’ai pas entièrement saisie.

Maintenant, pour revenir au bizarre et surréaliste, et puisque j’évoque notre guide Adam, j’ai fait quelque chose que je ne suis pas peu fier. Alors que nous étions tous dehors au milieu du bush, à côté d’un billabong pour une pause pipi, Adam nous appelle pour nous montrer quelque chose. J’étais déjà un peu stressé par toutes ces consignes de sécurité en rapport aux crocodiles. Je me suis approché de l’eau pour uriner « Non ! Pas prêt de l’eau », je suis parti dans l’autre sens vers les arbres « Attention, parfois ils remontent jusqu’à 30m à l’intérieur ! », j’ai fait super attention où j’arrosais « Faites attention, ils ressemblent à des troncs d’arbres » et tout ça en gardant en tête que si un de ces gros reptile décidait de me sauter dessus, je n’avais aucune chance au sprint. Surtout avec une main prise et la braguette ouverte. Bref, je m’attendais à un truc hyper-dangereux et je n’aurais pas été surpris s’il nous avait ramené un bestiaux de 4m sur son épaule, occis à l’aide d’un couteau en plastique. Pour entretenir la confusion voilà qu’il nous demande « Vous voulez lécher du cul ? ».

Il nous fait signe de nous approcher de lui en tendant sa main vers nous, tout en étant pris de petit gigotement, comme subissant une démangeaison irrépressible. J’imagine déjà un dangereux dérapage scabreux. « Dépêchez-vous, elles sont en train de me mordre ! », dit-il. Complètement intrigué, je jette un œil à sa main tendu pour y apercevoir de grosses fourmis. Avant qu’on ai pu l’arrêter, ce rustre dégénéré, il se saisit délicatement d’un insecte entre deux doigts et se l’amène à hauteur de bouche pour lui lécher l’arrière train. Je crois bien que la surprise l’a emporté sur le dégoût. Pris d’un grand frisson, il repose la fourmi et arbore un gigantesque sourire. « Vous voulez essayer ? ». De plus prêt, on constate que chaque insecte, hormis celui qui s’est fait lécher le cul, possède une poche verte vif à l’arrière train. Notre guide nous explique qu’il s’agit d’une réserve d’acide ascorbique, autrement dit, de vitamine C. Moi, j’ai pour principe de goûter à tout du moment que quelqu’un y a déjà survécu. Je me saisit donc également d’une fourmi vierge (si on peut dire comme ça) et d’un petit mouvement de langue lui donne un rapide coup de langue sur les fesses, qu’elle a toute verte. Effectivement, c’est puissamment acide, comme un jus de citron hyper-concentré mais c’est loin d’être désagréable. C’est même aussi amusant que de sucer des bonbons acidulés.

Pour finir, on a remis les fourmis sur le sol. Et puis d’abord, si ça se trouve, elles aiment ça aussi qu’on leur lèche le cul.

Kakadu & Litchfield

C’est donc un matin très tôt, alors qu’il fait encore nuit, aux alentours de 6h, à la fraîche, les paupières encore un peu collantes, alors que j’attends devant mon hostel, qu’un gros camion blanc quatre roues motrices tirant une remorque s’arrête. Un grand gars sec d’une grosse quarantaine d’année en chemise bleu et pantalon de toile, cheveux ras, en bondit et s’approche de nous. Je n’étais pas seul avec mes bagages posés sur le trottoir. Un deuxième gars faisait de même. Le grand sec, c’est Adam, notre guide. Mon voisin, un trentenaire au type asiatique, c’est Phil, un américain de Melbourne. Mais ça, je l’apprendrai plus tard. Tout ça pour dire qu’aujourd’hui, je vous narre le tour guidé 3 jours / 2 nuits de Kakadu – Litchfield.

Comme souvent, l’aventure commence par un ramassage des différents acteurs, disséminés dans les différents hostels et hôtels de Darwin. A cette heure les gens sont encore un peu dans le pâté et la conversation s’en ressent. Rapidement nous nous retrouvons donc à 16 dans le camion et Adam, le guide, triture son micro-casque. C’est l’heure des présentations. Chacun notre tour nous divulguons notre nom et nationalité. Voici donc le casting. En sachant qu’il y aura peut être un meurtre, je vous suggère d’être attentifs.

  • Votre serviteur,
  • Adam, le guide australien de Bondi, Sydney
  • Phil, un américain, ayant habité la dernière année à Melbourne
  • Max, le deuxième américain, jeune trentenaire également, de Washington D.C.
  • Nick & Jane, un couple de néo-zélandais habitant également Bondi, Sydney
  • Martins & Aija, un jeune couple lettonien de Riga
  • Pierre & Sophie, encore un couple, français et lorrains de Nancy
  • Emilie et son copain, un autre couple français en fin de visa touriste-travail.
  • Un vieux couple de hollandais en voyage prolongé
  • Et finalement, un jeune bachelier hollandais et son père en vacances

Vous l’aurez compris, la France est en force et le groupe d’une taille respectable. Je suis néanmoins rassuré en voyant la moyenne d’âge, quand même plus proche de 35 ans que de 20. Quand à Adam, notre guide à l’accent typiquement australien, c’est un peu notre Crocodile Dundee à nous. Il faut dire qu’il a deux obsessions : l’eau et les crocodiles. Toutes les heures, il nous rappel de boire ce que je trouve particulièrement paternaliste. Bientôt ils vont nous avertir quand il faut inspirer puis expirer. L’explication : ils ont eu un cas d’une dame ayant souffert du manque d’eau dans un précédent tour. Si on ne peut même plus faire jouer la sélection naturelle, maintenant, pfff. Par contre, pour ce qui est des crocodiles, je vous en parlerai une autre fois.

La plupart du temps, on roule. Au début, tout va bien. L’asphalte est nickel et la route passablement rectiligne. La conversation s’engage un peu timidement parmi certains groupes, DSC_6461_DxOnotamment les hollandais qui papotent. Après un ou deux arrêts pipi, on commence à briser un peu la glace avec certaines personnes. Mais finalement, il faut attendre le repas du midi pour que la convivialité du déjeuner aidant, les présentations se fassent réellement. D’ailleurs, si vous voulez vraiment que les gens se parlent, prévoyez des sandwichs à faire soi même, les ingrédients posés sur un buffet, en quantité insuffisante. Par contre, on boit beaucoup sous le regard lourd et insistant de notre guide. Fort heureusement, l’Australie étant un pays civilisé, des toilettes sont habilement disséminés à chaque arrêt.

Les choses sérieuses commencent quand on s’engage sur les routes non asphaltés. Dans un décor de rallye automobile, le camion se met un peu plus à bringuebaler, la musique se fait plus forte (car musique il y a, les gens étant naturellement terrorisés par le silence) et Adam se met à adopter une conduite coulée tout en glissades contrôlées, le tout à plus de 80km/h. Voici d’ailleurs un extrait de l’ambiance à l’intérieur.

DSC_6367_DxODans ce fameux parc national de Litchfield, il y a des cascades. C’est très simple, pendant la saison humide, ce sont des trombes d’eau qui tombent sur cette vaste bande côtière quasiment totalement plate. DSC_6375_DxOAutant vous dire, que ça stagne pas mal. Néanmoins, il y a quelques plateaux et ce sont à leurs extrémités que l’on peut admirer quelques jolies chutes au débit variable suivant la saison du nom de Wangi Falls et Florence Falls. Ce sont d’ailleurs des occasions de petites baignades collectives que j’évite, le tibia gauche toujours en convalescence depuis le Vietnam. N’oubliez pas de boire.

Nous reprenons la route pour rejoindre une rivière et laissons le camion pour parcourir le cour d’eau pendant deux heures à bord d’un bateau à fond plat. Le soleil décline et nous profitons de l’ambiance paisible malgré la présence de quelques spécimens de crocodiles.

DSC_6434_DxO DSC_6429_DxO DSC_6418_DxO DSC_6409_DxO

De retour au camion, nous buvons et reprenons une nouvelle fois la route pour rejoindre notre premier camping pour la nuit. Effectivement, le bilan de la journée se limite à deux cascades et une ballade à bateau.

Pour ce qui est de l’hébergement, soyons honnête, il ne s’agit presque plus de camping dans la mesure où les tentes sont permanentes, équipées de moustiquaires, hautes de plafond et dotés de lits de camps forts confortables. De plus, au centre du campement se trouve une grande tente fermée de 20m de long et 5 de large abritant une grande table, des chaises, un frigidaire, un lavabo mais surtout un barbecue et des feux au gaz. Autant dire que côté confort, ça n’a rien à voir avec le camping de base. Le seul trait commun concerne la salle de bain et les toilettes, communs. Adam nous apprend d’ailleurs que la grande mode australienne est le camping « de luxe », appelé également « glamping », contraction de glamour et de camping. Les riches australiens aiment les grands espaces et la nature, mais faut quand même pas déconner avec le confort. Quand à Adam, il lui arrive pendant ses journées de repos de prendre son 4×4, son sac de couchage et sa glacière de bières (autrement appelé « esky » ici) pour partir seul s’isoler dans le bush ou dans un coin reculé et connu de lui seul de Kakadu. La vrai vie, en somme, toi sirotant bruyamment une bière seul sous l’insondable profondeur du cosmos. En ce qui nous concerne, après un repas collectif concocté par notre guide à base de saucisses au poulet, nous nous contentons de sonder le plafond de la tente collective tout en sirotant des bières achetées en groupe dans la journée.

Le lendemain matin, nous nous réveillons avant l’aurore à 5h30. C’est dur, très dur. La journée promet d’être longue car il nous faut déjà rejoindre le parc de Kakadu à 200km. Ça tombe bien, je me met à la place du copilote, place de choix pour papoter avec notre guide et pour admirer toute sa maestria de pilote de camion sur les pistes gravillonneuses. La lumière se lève tout doucement sur un paysage légèrement brumeux.

DSC_6447_DxO DSC_6445_DxO

DSC_6466_DxO Quelques heures plus tard, nous descendons pour rejoindre une nouvelle cascade, du nom de Twin Falls. Cette fois-ci, après une petite marche dans une forêt, nous empruntons un bateau à fond plat pour remonter une gorge. Au bout, une plage d’un sableDSC_6475_DxO blanc et deux cascades chutant d’un plateau dans une eau translucide, mais fraîche. Ce sont les Twin Falls. Moi je ne me baigne toujours pas. Après trois quart d’heure (Adam étant le garant du timing), nous rebroussons chemin par le bateau puis remontons dans le camion. Bien entendu, nous buvons.

DSC_6474_DxODSC_6479_DxO

De nouveau de la piste, de la route et de la musique avec très probablement des passages de sieste. Un arrêt déjeuner plus tard, toujours à base de sandwichs, nous repartons. Finalement nous atteignons notre deuxième centre d’intérêt de la journée : une nouvelle cascade. Pour la DSC_6501_DxOrejoindre nous devons parcourir une poignée de kilomètres à pied le long d’un chemin longeant une rivière. Après un passage facile, nous crapahutons sur de gros cailloux. Encore une fois, notre guide nous enjoint d’être prudent. C’est vraiment très paternaliste. C’est certes plus technique que de marcher sur un sentier balisé mais c’est drôlement plus amusant. Finalement, nous débouchons de nouveau sur une plage de sable d’uDSC_6482_DxOn blanc éclatant et le groupe s’octroie une nouvelle baignade sous Jim Jim Falls. J’avoue, que là, ça commence à m’embêter d’attendre bêtement que tout le monde se lasse de se baigner. A l’heure dite, Adam fini par rassembler ses ouailles et nous repartons le long des rochers.

Au camion, nous buvons. On remonte dans l’engin et repartons une nouvelle fois pour quelques dizaines de kilomètres de piste afin de rallier notre coin camping pour la nuit. Oui, vous avez bien lu. Malgré une grosse journée, nous n’aurons finalement visité que deux cascades. Quand je vous dit que ce pays n’est pas très dense. De nouveau nous nous retrouvons à coucher dans des tentes confortables autour d’un grand espace clos pour la cuisine et le repas. D’ailleurs nous ne sommes pas les seuls et de nombreux autres tours opérateurs avec leurs gros camions tout terrains occupent les espaces avoisinants.

DSC_6503_DxOLe lendemain matin, de nouveau très tôt, autour de 6h30, nous sommes déjà tous dans le camion pour une dernière journée dans le parc national de Kakadu. Aujourd’hui nous attaquons les pistes les plus difficiles pour rejoindre une nouvelle cascade à Barramundi Gorge. Après une bonne heure bringuebalante nous nous arrêtons et entamons une marche en file indienne à travers une végétation de bush humide. Des grands arbres à l’écorce décollée appelés melaleuca pulullent dans ces zones riches en eau. Ils sont d’ailleurs assez agréables au touché car leur écorce a la texture de papier buvard. Adam nous affirme que les aborigènes les utilise comme pansement. Le chemin monte et devient plus rocailleux.

Finalement nous redescendons dans les rochers pour rejoindre une série de piscines naturelles formée dans la roche par un cour d’eau qui fini par se jeter en DSC_6519_DxOcascade plus bas. De nouveau nous faisons une pause baignade mais cette fois-ci, vu la fraîcheur de l’eau et l’heure matinale, je ne suis plus le seul à m’abstenir. Une nouvelle fois, une petite heure plus tard, nous repartons en sens inverse pour rejoindre le camion. Nous buvons puis reprenons la route.

DSC_6516_DxO

Nous effectuons quelques temps plus tard une nouvelle pause déjeuner où nous finissons les restes de sandwich. Nous buvons. Cette après midi nous allons voir le dernier lieu du tour, un site nommé Ubirr et a ma grande joie, il ne s’agit pas d’une cascade. Situé à l’extrême est du parc, le lieu est important pour les aborigènes. C’est d’ailleurs un des seuls endroits de la région ouvert et connu du public où se trouvent des peintures sur roches. Accessoirement, ce fut aussi le lieu de tournage de quelques fameuses scènes de Crocodile Dundee.

DSC_6524_DxO

Nous arrivons là bas en milieu d’après midi et suivons le chemin du parcours. Le long nous apercevons quelques zones de dessins sous des surplombs rocheux, agrémentés de panneaux DSC_6526_DxOexpliquant les histoires qui y sont racontés. Enfin, j’ai l’impression de rentrer dans la culture aborigène australienne et il me tardait un peu. Les panneaux parlent « d’art aborigène » mais Adam, un peu agacé, nous livre son opinion sur le sujet. D’après lui il ne s’agit pas d’art dans l’intention d’origine puisque ces fresques sont avant tout des livres d’histoire pour les jeunes aborigènes. Ce sont sous ces surplombs rocheux, là où les fresques étaient sur d’être préservées des intempéries, que les anciens racontaient les histoires ancestrales, dessins à l’appui. Il est donc aussi ridicule d’appeler ces fresques « art » que d’appeler les illustrations d’un livre scolaire « art ». J’avoue partager son opinion sur le sujet et nous comparons cela aux vitraux et sculptures des cathédrales du moyen-âge, avant tout destinées à l’apprentissage de la bible et non pas issu d’une volonté artistique.

DSC_6528_DxOLe chemin grimpe un peu et nous atteignons finalement une vaste plate-forme rocheuse surplombant un paysage qui semble courir à l’infini. Depuis maintenant trois jours nous avions toujours le nez au niveau du sol. Comme l’a si bien exprimé Phil, pour une fois, le paysage s’ouvre devant nous. Devant nous le paysage est plat et marécageux. Derrière nous il est à l’inverse, totalement rugueux, rocailleux et ponctué de crevasses. Nous sommes à la limite d’un vaste territoire contrôlé par les aborigènes, nommé Terre d’Arnhelm, aussi grand que la DSC_6535_DxOBelgique. Pour y pénétrer, un permis délivré par les Anciens est nécessaire. Du coup, je ressent un grand mystère en regardant dans cette direction, en sachant que ces espaces encore préservés d’exploitation minière, malgré la présence constaté d’un grand gisement d’uranium, vit à l’écart du monde occidental, selon un mode de vie vieux de 30 000 ans.

Finalement, nous redescendons de ce magnifique point de vue et reprenons une ultime fois la route. Cette fois-ci, le tour est fini et il ne nous reste plus que quelques heures de route pour rejoindre Darwin. Chacun son tour nous sommes déposés devant notre hôtel, moi avec Phil, et nous nous disons au revoir.

Une pensée admirative me vient pour Adam, notre guide, qui vient de se taper trois jours de conduite intensive. Fort heureusement, il enchaîne par une journée de repos. Trois jours, cinq cascades, des fresques et un panorama pour un petit millier de kilomètres de route sur un fond de bush. C’est quand même dingue comme c’est peu dense et varié, finalement.

DSC_6522_DxO