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Les hostels

Cela fait maintenant plus de trois semaines que je suis en Australie et, pendant ce laps de temps, j’ai pu tester trois hostels différents. Pour vous resituer le débat, un hostel, parfois appelé « backpacker’s », est l’équivalent des auberges de jeunesse en France. Enfin, c’est ce que je suppose, n’ayant jamais dormi en auberge de jeunesse dans notre pays. Ma seule autre expérience se limite à Dublin et Londres mais pour des durées plus limitées et sans le statut de voyageur solo.

Sachez déjà, que ces hostels ont en commun de proposer des logements en dortoir, de 2 à 4 lits superposés (soit pour 4 à 8 personnes), suivant l’endroit, mixtes ou pas, parfois des chambres simples ou pour deux, mais surtout des espaces partagés comme les salles de bains, toilettes, douches, buanderie, cuisine et salle de télévision. L’accès internet étant maintenant une denrée de base pour le voyageur, il est fourni soit sous forme d’ordinateurs en libre accès, soit, luxe suprême via un réseau WiFi accessible de partout. Le plus commun, malheureusement, est de proposer un accès internet sans fil payant (de l’ordre de quelques dollars pour 24h), parfois seulement accessible dans les espaces partagés.

Le terme « auberge de jeunesse » est d’ailleurs vraiment très inapproprié pour traduire « hostel », ici en Australie. On y trouve également des gens d’âge « non jeune » (soit plus de 25 ans, suivant la classification SNCF) voir plus vieux (plus de 40 ans), qui sont soit des voyageurs à la recherche d’une compression de budget (Hey ! C’est moi ça!), soit à la recherche de plus de convivialité (ouaih, c’est moi aussi, à un degré moindre), soit des travailleurs saisonniers à la recherche du premier voir du deuxième. Par exemple, à Alice Springs, un ou deux guides de ces fameux trois jours et deux nuits Kakadu – Litchfield (mais pas le mien, Adam, qui dormait dans son 4×4) avaient leur piaule au Haven’s Backpacker où je logeait.

Du fait du succès du visa touriste-travail (ou l’inverse), de nombreuses personnes de moins de 35 ans de tout les coins du globe circulent dans ces hostels. Souvent, l’arrivée dans une nouvelle chambrée s’accompagne d’une rapide présentation des pays d’origine. Encore une fois, l’Allemagne arrive en tête. Pour vous dire, j’ai commencé par un dortoir de trois lits à Darwin que j’ai partagé avec trois types (ça a tourné par mal car de nombreuses personnes ne restent qu’une nuit ou deux) de 45-50 ans que j’ai à peine vu. Ensuite à Alice Springs, j’ai fait un premier séjour dans un grand dortoir de 4 où j’étais seul pour ensuite me retrouver avec deux autres allemands, dont Timo rencontré lors de la visite Uluru – Kata Tjuta – Kings Canyon. Enfin isolé du reste de sa bande de germains, j’ai pu un peu mieux faire connaissance. Ce grand gaillard de 30-35 ans à la queue de cheval et barbichette était en plein voyage de 8 mois. Salopard. J’ai horreur de croiser des gens qui voyagent plus longtemps que moi. Ca me fait passer pour un petit joueur. Ceci dit, lorsqu’il m’a appris que son employeur avait accepté qu’il parte si longtemps car ça faisait cinq ans qu’il n’avait pas pris de vacances de son boulot d’informaticien, ma jalousie s’est brutalement dissipée.

C’est d’ailleurs également au backpackers d’Alice Springs que j’ai commencé réellement à faire des rencontres. A peine mes sacs posés dans mon dortoir vide, une jeune femme blonde est arrivée avec des draps pour préparer les lits. Elle me demande d’où je viens et nous entamons la discussion. C’est grâce à cette jeune hollandaise que je découvre un autre aspect du logement en hostel assez commun, la possibilité de travailler pour payer ses nuitées. La grande majorité des fois, cela consiste à préparer les lits le matin pour l’arrivée des suivants l’après midi. Moi, je ne l’ai pas fait, j’étais trop occupé. Dans le même thème, elle m’apprend que le travail au black est assez commun en Australie ce que l’on m’a infirmé plus tard. C’est sans doute plus facile pour une jolie jeune blonde de faire sa naïve en demandant un travail au black sans se faire dénoncer au service de l’immigration. Un temps intéressé (je rêve de faire barman un jour), j’ai depuis abandonné l’idée.

On peut très facilement passer son temps libre dans son dortoir, sur son lit, mais le plus intéressant et convivial est de se fourrer dans les espaces communs. A l’heure des repas, notamment, prendre son petit déjeuner à la cuisine commune est toujours amusant. On repère assez facilement les gens résidents qui ont des réserves de nourriture étiquetés dans le frigidaire ou les étagères, en train de se préparer des plats compliqués impliquant autre chose que de faire bouillir de l’eau pour les pâtes. A ce petit jeu là, les asiatiques sont les plus forts, notamment les rares indiens que j’ai croisé. Eux, ils ne savent pas se contenter d’un sandwich fromage et tomate. Le matin, chacun prépare ses affaires dans un silence respectueux, quand ce n’est pas l’hostel qui fournit gratuitement café, thé, tartines, beurre, confiture et beurre de cacahuètes. Dans tout les cas, les couverts et la vaisselle étant fournis, un peu de nettoyage et de vaisselle s’impose si l’on souhaite respecter l’étiquette de ce genre de lieu.

C’est en trainant un après midi sur le balcon commun du Haven Backpacker, à Alice Springs, que je fit connaissance avec Judith, une allemande (décidément) en vacance. Comme elle était en train de se plaindre de son guide et que je venais de passer trois jours mitigés autour d’Uluru, j’étais curieux de connaître le nom de l’entreprise qu’elle avait utilisé. Finalement, nous sommes allé passer la soirée accompagnée d’une jeune française, Fanny, au lieu le plus sympa d’Alice Springs, qui plus est recommandé par Bob, Monte’s, une sorte de restaurant bar musical en grande partie à l’extérieur. Comme je m’intéresse toujours à ce que font les gens, je peux vous informer que Judith s’occupait d’organiser des festivals et que Fanny venait de finir sa thèse en biologie avec dans l’idée de quitter le monde de la recherche. On a ensuite passé le reste de la soirée à manger des saucisses et du fromage, à boire des bières et à parler de tout.

Sinon, parlons quand même du Greenhouse Backpacker de Melbourne, car c’est le dernier en date. Situé dans un immeuble de l’hyper CBD (il est quasiment à 200m de la gare de Flinders Street et de Federation Square), il occupe les quatre derniers étages de l’immeuble. Les espaces communs (hors salles de bains, situé à tout les étages) et l’accueil occupent le dernier. Le toit est accessible et on peut s’y prélasser sur des chaises et des tables. Les chambres sont regroupées ensuite à chaque étage au dessous. Bien que je vous sais curieux, je me doute que la configuration de l’auberge de jeunesse ne vous intéresse pas plus que ça. J’essai de planter un décor, voyez vous.

Le côté franchement agréable du Greenhouse et ses activités proposées par l’équipe de l’auberge. Chaque soir de la semaine, une différente activité est proposée et contrairement au Club Med, ne vous est absolument pas imposée. La première journée où j’y étais, c’était la soirée « pasta ». Un grand plat de pâtes bolognaises ou végétarienne nous étaient proposées gratuitement. J’en ai pris. La deuxième soirée, c’était soirée loto avec comme prix des packs de bière. Le jeudi matin on vous propose une visite guidée et légèrement hors des sentiers battus du centre ville, gratuite. La soirée suivante, c’était le Pub Crawl, autrement dit une fois traduit, la tournée des bars. Puis lors de mon dernier soir on avait la possibilité d’assister au stade à un match de football australien à un prix sympathique. Ce genre de démarche, bien que non systématique n’est pas unique et je l’ai retrouvé dans d’autres auberges. Le côté agréable est que ce n’est pas du tout invasif. Si vous souhaitez participer, il suffit de s’inscrire le matin. En plus, j’ai vraiment eu la sensation que chaque personne de l’auberge responsable d’une de ces activités le faisait car il était passionné par sa ville, ce qui ajoute une touche d’authenticité.

Dans tout ce fatras d’activités, j’ai testé pour vous la visite guidée, le pub crawl et le match de foot australien. Je vous parlerai donc prochainement de Molly et de Sanjin.