Vous allez encore me traiter de menteur et de manipulateur mais je vais de nouveau déroger à la chronologie. Pire, je vais fondre deux expériences en une seule, en vous faisant croire que les deux ont eu lieu le même jour. N’en croyez rien. Tout ça pour vous dire que ce Sydney Cove, j’y suis revenu un autre jour pour visiter le pont d’un peu plus près.
Si on continu sa promenade en provenance de l’Opéra vers le CBD, on parvient à Circular Quay, le nom des quais abritant les terminaux de ferries, au bout du CBD et au creux de Sydney Cove. C’est un lieu assez vivant (notamment car c’est une des stations de métros principales), qui doit l’être encore plus aux heures de pointe, d’où des ferries font de fréquentes rotations vers les différents endroits de la baie. C’est également ici que l’on peut s’acheter un billet pour une visite guidée sur bateau ou encore payer la somme astronomique de 200 à 300$, suivant la période de la journée, pour grimper au sommet du Harbour Bridge. C’est drôlement tentant mais c’est également drôlement astronomique. Tenez, je viens d’apprendre sur le web que des gens de la trempe de Matt Damon et Kylie Minogue l’on fait. Le jour où je serai connu, je veux bien y revenir. Peut être qu’on me le paiera.
Chose assez incongrue, une voie rapide et une ligne de métro chapeautent les terminaux. Fort heureusement, elle sont plutôt discrètes dans l’ensemble et un ascenseur ou un escalier permet de rejoindre le trottoir piéton qui la longe la voie routière. C’est en suivant ce trottoir que vous pouvez atteindre plus loin un autre escalier permettant de monter au Harbour Bridge. Mais ça, je ne le sais pas encore.
Moi, je continu au niveau de la mer à contourner Sydney Cove pour me retrouver en face de l’Opéra. Le Harbour Bridge (littéralement le pont du port) part également d’une péninsule (la baie de Sydney est essentiellement une répétition de péninsules encadrant de petites baies) abritant le quartier historique nommé les Rocks. Du côté de Sydney Cove, des vieux bâtiments et des entrepots de brique ont été restaurés pour héberger des restaurants, bars ou magasins. C’est également ici qu’accostent les bateaux de croisière et justement, aujourd’hui, un énorme spécimen blanc s’y trouve, histoire d’ajouter une nouvelle touche d’exotisme à un tableau déjà bien rempli.
Un peu plus loin, au pied du vénérable pont, votre hôtel. Je dis le vôtre parce que moi je ne pourrait pas me le permettre financièrement. Le Park Hyatt vous propose un hébergement avec vue sur l’Opéra, quasiment au pied de l’eau. Carrément classe même si je constate qu’en fin d’après midi, il se retrouve à l’ombre des immenses piliers du pont. A ce prix là, je trouve ça lamentable.
Bien évidemment, je n’ai pas pu résister au plaisir de passer sous le pont, expérience facilitée par la présence d’une promenade piétonne, continue depuis Botany Park. Bon, c’est gigantesque. Il y a beaucoup de rivets, beaucoup de métal et ça fait mal au cou, à la longue, de regarder en l’air. Mais quelle perspective, quelles fuyantes, les amis. Regardez-moi ça ! Moi, je ne m’en lasse pas. Il a été construit dans les années 30 et relie le nord et le sud de la baie. Je me demande bien ce qu’il y a au nord pour que ça mérite qu’on le relie au CBD. Pour les collectionneurs de chiffres, c’est le pont métallique à arche le plus large du monde avec 49m de large. C’est totalement inutile de savoir ça, donc je vous le livre. Il n’y a pas de quoi.
Un truc marquant, je trouve, est de voir à quel point cette baie est active. Il y a bien entendu les ferries mais également des voiliers, petits bateaux à moteurs et même des tankers qui vont et viennent sous ce pont. Allez, je craque. Il y a 49m de dégagement entre la mer et la base de la voie. Oui, je trouve ça également fou que ce chiffre 49 revienne une nouvelle fois en sachant que c’est 7 fois 7 (une enclume sur la tête de ceux qui ne le savait pas). C’est mystique au carré.
Bon allez, c’est pas le tout mais faut continuer. On passe donc de l’autre côté du pont pour pénétrer dans un quartier de pontons et entrepôts restaurés et transformés, encore une fois, en hôtel. Ceci dit, un peu plus loin, on pénètre dans une zone de veilles maisons pleines de charmes, tout à fait au calme. En tournant le dos au pont, je remonte une rue tranquille.
Je tombe finalement sur un panneau indiquant un accès piéton au pont. C’est complètement irrésistible. Je monte donc des escaliers, passe dans un petit tunnel puis emprunte un nouvel escalier de l’autre côté (celui de Sydney Cove) pour me retrouver enfin sur un passage réservé. Rapidement, le vent se fait sentir. Au niveau du pilier, des ascenseurs payants permettent de monter encore un peu plus en hauteur. C’est déjà pas mal d’ici. De manière amusante, on marche quasiment au niveau du sommet de certains immeubles que l’on peut observer de près. En tout cas, la vue est vraiment superbe.
Quelque part, le pont et la voie rapide qui le traverse coupent les Rocks en deux. Côté Circular Quay et Sydney Cove on y trouve notamment beaucoup de bars ou théâtres, contrairement à l’autre partie, nettement plus résidentielle. Si vous vous demandez pourquoi ce quartier s’appelle « the Rocks », n’allez pas chercher bien loin. Cette petite péninsule est assez rocheuse.
Une fois revenu à Circular Quay, il ne nous reste plus qu’à plonger dans le CBD.