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Castro & Haight-Ashbury

Tiens ? Une porte ouverte. Je vais donc l’enfoncer.

A quoi pensez vous quand on évoque San Francisco, j’veux dire plutôt en rapport avec les années 60-70 ? Oui, oui, c’est ça. On pense à la drogue, on pense aux fleurs, on pense à l’amour et à toutes ces sortes de choses évoluant dans d’ondulantes mélopées organiques aux couleurs de l’arc en ciel. On pense carrément psychédélire et jeunes gens émaciés aux cheveux longs mal entretenus que tempère un sourire épanoui quoique légèrement abruti. Moi, quand je dis ça, n’y voyez aucune ironie. J’ai une grosse sympathie pour cette époque et ces gens qui eux, au moins, tentaient des choses pour que la vie soit meilleure. Respect. En plus, côté musique, je crois qu’on avait atteint une apogée. Je digresse, mais tout ça pour dire que de cette époque ne reste à San Francisco que quelques traces visibles dans ses rues, même si l’état d’esprit a muter pour donner ce formidable esprit optimiste qui règne ici.

Bon sinon, si vous repensez encore un peu à San Francisco, ça vous évoque pas autre chose ? Mais si, un mouvement également très porté sur les couleurs arc-en-ciel ? Et oui, San Francisco la grande libertaire nord américaine fut également (et l’est encore) un grand bastion homosexuel. C’est ici que dans les années 80 de grands mouvements pour l’avancement de la cause LGBT eurent lieu. Pour vous dire, on y a même élu le premier conseiller municipal gay déclaré, Harvey Milk, qui y fut également assassiné en même temps que le maire de l’époque, Georges Moscone (qui, pour ceux qui suivent régulièrement les news high tech, donna son nom au fameux Moscone Center, le grand centre de conférence au cœur de San Fran où les grandes annonces de Google, Apple et consort ont lieu).

Le cœur de ces deux communautés se trouvent dans deux quartiers proches l’un de l’autre, Castro pour le quartier homosexuel et Haight-Ashbury pour celui des hippies. Je fais simple, bien entendu. Si vous cherchez la maison bleue, elle est très certainement accrochée sur les flancs nord de Twin Peaks alors qu’Harvey Milk fut élu représentant du 5ème district au cœur duquel se trouve Castro street sur les pentes est de la même colline.

DSC_8598_DxOUne petite ballade sympathique consiste donc à se poser sur l’herbe grasse du Mission Dolores Park, non loin de Castro. Sur les hauteurs on a une vue sur le parc, l’école en bas en style néo-gothico-hispanique mais surtout quelques unes des « painted ladies » les plus célèbres avec le downtown en arrière plan. Le quartier, d’ailleurs, en regorge. Si vous écoutez et observez bien, vous noterez déjà quelques indices libertaires chez ces gens tranquillement allongés.

DSC_8604_DxOOn poursuit ensuite notre chemin vers le nord ouest où on rencontre Castro street, le cœur de ce quartier militant. Des drapeaux arc-en-ciel partout et le musée dédié au mouvement LGBT ne laissent aucun doute. A part cela, la rue est fort sympathique, avec moult petits commerces ainsi qu’un cinéma art et essai.

DSC_8591_DxOEn remontant tranquillement Castro tout en s’éloignant du cœur du quartier, vous croisez un peu plus tard Haight street. Un virage à gauche et à l’approche d’Ashbury street, le quartier devient de plus en plus coloré, arborant de gigantesques fresques plus ou moins psychédéliques. Signe des temps, tout ça sent un peu les marchands du temple et les cars de touristes remontant la rue ne laisse aucun doute sur la transformation du quartier. Heureusement, les quelques rues parallèles abritent encore quelques irréductibles. Quelques magasins bio ou mystico-spirituels témoignent d’une population encore légèrement baba-cool.

Un peu plus à l’est se trouve le quartier limitrophe et cousin de Lower-Haight, beaucoup moins bariolé mais tout aussi charmant. Ne me dites pas que vous n’avez pas envie d’y habiter, je ne vous croirait pas.

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Notez que ce petit circuit, je l’ai fait à vélo arborant un boa rose et des franfreluches aux poignets. Prété par madame Claire Aymeric, il venait tout juste de passer une semaine dans le désert au festival Burning Man. J’allais pas faire le difficile. Bizarrement, j’avais même l’impression de faire couleur locale.

Par contre, je ne sais pas si je vous en ai parlé, mais ces rues de San Francisco, elles ne sont pas plates parfois.