Sports tonkinois

Une, deux, une, deux. Flexion. Extension. Petite foulée. Hh, hh, hh, hh. Le sujet du billet du jour, hh, hh, est le sport. Hh, hh, hh. Repos. Pfffffffffffouuuuh. Respirez. Expirez. Pfffffffffffffouh. Ok.

Je l’avions déjà constaté à Hanoi mais mes soupçons se retrouvent confirmés à Saigon. Je peux donc m’en ouvrir auprès de vous sans craindre les railleries. Au fait, étirez-vous et buvez. C’est important de bien s’hydrater. Hors donc, tout autour de Hanoi, et même en plein cœur touristique on trouve des traces de terrains de jeu inscrits au sol dans des parcs ou même parfois sur les trottoirs. Moi qui suit extrêmement averti de la chose sportive pour lire assez régulièrement la presse écrite quotidienne spécialisée (je ne dédaigne pas non plus quelques rendez-vous hebdomadaires télévisuelles avec un magazine multi-sport), j’ai pu reconnaître des marques superposées de terrains de volley-ball et de badminton. Chose curieuse, à aucun moment ai-je pu assister à un match de ces sports. J’étais donc particulièrement troublé.

Il se trouve que je m’en suis ouvert également à Da Lat auprès du trio tchèque et du duo anglais. J’ai reçu confirmation de leur part que ces deux sports était au Vietnam relativement importants et pratiqués. Je ne connais pas leurs sources mais ils avaient l’air très sûrs d’eux. Mais alors ils refusent d’y jouer sur ces terrains publics puisque je n’en ai vu aucun les utiliser ? Bon, il faut bien admettre qu’avoir des limites de terrain au sol, c’est un bon début, mais que l’essentiel du jeu se fait autour d’un filet qui lui, est absent. Fort heureusement d’ailleurs car se serait pour le moins désagréable pour le passant de devoir en permanence se baisser pour emprunter un trottoir ou une place.

Néanmoins, il n’est pas impossible que le football devienne un sport majeur dans les années à venir. Pour le moment, l’enthousiasme et la volonté, y compris politique, y est mais les résultats ne sont pas encore au rendez-vous. Pendant mon séjour à Da Lat, notamment la veille de mon arrivée à HCMV, l’équipe nationale s’était faite, par deux fois, douloureusement fessée par une équipe d’Arsenal en rodage et tournée asiatique d’avant saison. Je vous parle ici de scores qu’on l’on associe plus habituellement au tennis comme des 6-0 ou des 7-1. Je ne vous parle pas d’ailleurs de la joie quasi coupe-du-mondesque du public lorsque l’équipe a réussi à marquer l’unique but des deux rencontres. D’ailleurs, je me contredis car je viens de vous en parler. Ce fut, notamment, un de nos sujets de conversation avec mon xe om, qui était fan de foot, à l’arrivée à HCMV. Oui, car maintenant je suis tellement en confiance quasiment nu-pied à l’arrière d’un deux roues que j’engage la conversation avec mon pilote.

Par contre, et là ça ne concerne que HCMV, j’ai pu être témoin d’un drôle de sport d’adresse un soir dans un des parcs hyper-central du district 1. Je soupçonne que ce soit pour des raisons d’exhibitionnisme. Gilly m’en avait d’ailleurs parlé comme une sorte d’hybride entre le badminton et le football qui consiste à se faire des passes à deux et au pied (pourquoi jamais personne ne conçoit que l’on puisse faire ça à coup de fesses et de hanches?) avec quelque chose qui ressemble à un volant de badminton, le tout sans filet, pour que le danger soit plus extrême.

Moi j’adore tout ce qui est hybridation car on est toujours à la limite de la bâtardisation, son pendant négatif. L’iPhone est un hybride entre un ordinateur portable et un téléphone. L’ornithorynque est un bâtard entre le canard et le castor. Donc quand je vois un sport hybride comme ça, je suis toujours curieux de connaître l’histoire de son invention. Mais surtout ça déclenche une foule d’idées dans mon cerveau imaginatif comme un sport hybride entre le croquet et le rugby ou entre le ping-pong et le saut à l’élastique. Les possibilités sont infinies et le potentiel marketing de ces deux nouvelles inventions de mon cru virtuellement sans limites. Je m’y penche dés mon retour.

Par contre, il y a un signe qui ne trompe pas concernant la situation économique du Vietnam. Je suis en train de théoriser un lien bijectif entre le statut de pays développé et la pratique du jogging. Même dans les nombreux parcs de Hanoi ou de Saigon, quasiment personne (hormis peut-être l’expatrié européen ou américain) ne court bêtement après sa forme physique. Il m’est avis que c’est un besoin relativement haut dans la pyramide de Maslow. Je peux donc conclure de manière quasi certaine que le Vietnam n’est pas un pays développé.

CQFD.

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