Richard Bohringer l’a si bien dit de nombreuses fois : « c’est beau une ville la nuit ». Souvent les ambiances sont carrément différentes du jour. A Hué, c’est pareil. A la nuit tombée, les bords sud de la rivière des Parfums, côté ville « nouvelle », s’animent et se peuplent de marchands et de passants. L’ambiance est festive et tout le monde déambule ou reprend vie après la chaleur de la journée.
En me balladant, je tombe sur un attroupement. Un groupe de jeunes gens chantent accompagnés par trois guitareux autour de quelques bougies posées à même le sol. Trois épaisseurs de spectateurs les regardent, les écoutent et les accompagnent. J’ai beau ne pas connaître les chansons, je suis quand même impressionné par l’ambiance sereine, paisible et presque innocente de la scène. Belle jeunesse, tiens. C’était donc comme ça les années hippies ? La seule différence c’est que tout le monde a une coiffure propre sur lui et possède un téléphone portable. Sans doute aussi qu’ils rêvent d’avoir un smartphone et un plus gros scooter. Il faut croire qu’on ne peut pas tout avoir de nos jours, l’innocence et les idéaux. Mais en tout cas, en cet instant, je trouve ça chouette et j’ai encore cette sensation que les vietnamiens ont l’espoir d’un lendemain qui chante.