Plateau

Il y a un quartier à Montréal furieusement à la mode auprès des français. Enfin je dis ça, je viens de l’apprendre en lisant des choses sur internet. Doit-on croire les choses sur internet ? Je ne sais pas mais si je réponds « non », vous allez vous désintéresser de ce blog. Partons du principe que la réponse est « oui » et alors je suis obligé de me justifier. Ce quartier s’appelle « Le Plateau Mont-Royal » ou plus familièrement « Le Plateau ».

Situé à l’est du Mont-Royal, dans une zone plate légèrement en hauteur (d’ou le nom), il fut jusqu’aux années 80 un quartier ouvrier. J’ai du mal à y croire. Aujourd’hui, c’est truffé de jolies petits immeubles / maisons, avec des arbres partout DSC_8606_DxOet de petits commerces de proximités sur les grands axes que sont l’avenue du Mont-Royal ou la rue Saint-Denis. L’ensemble est une agréable alternance de calmes rues résidentielles (sans d’égoïstes et bourgeoises villas claquemurées) et de dynamiques avenues où l’on trouve des petits cafés, restaurants et dépanneurs.

Là, je me permet de faire une pause, car le « dépanneur » au Québec n’a aucun lien avec le garagisme (qui lui non plus n’a aucun lien avec un mot de la langue française puisque je viens de l’inventer). Il s’agit de petits magasins combinant épicerie et quincaillerie ouverts quasiment 24h/24 et 7j/7, d’où la référence au « dépannage ». C’est particulièrement pratique pour aller s’acheter quelques bières un dimanche après-midi en catastrophe, comme je l’ai découvert avec Maxime, habitant du Plateau.

Hors donc il s’avèrerai qu’un grand nombre de français expatriés s’installent sur le Plateau ce que l’on peut tout à fait comprendre au vue du quartier. Néanmoins, les prix de l’immobilier à Montréal étant déjà plutôt dans la moyenne haute, sur le Plateau ils sont particulièrement respectables. On peut donc en conclure très hâtivement que le français expatrié habitant le Plateau est relativement aisé. Néanmoins, en me baladant dans les rues parallèles à l’avenue du Mont-Royal, je dois dire que je n’ai pas été choqué par une quelconque ghettoïsation. A vrai dire, j’ai même plutôt l’impression d’une belle mixité.

La chose qui m’a particulièrement marqué, c’est l’abondance de restaurants portugais. Je pensais sincèrement que la diaspora lusitanienne (tel le journaliste sportif, j’abhore les répétitions) était particulièrement présente en région parisienne mais je dois dire que ce n’est rien par rapport à Montréal. Ou alors pour une raison que j’ignore, aucune personne d’origine portugaise installée en France n’a songé à créer de restaurants. En tout cas, je n’en ai jamais vu bien que j’ai fréquenté longuement une grosse communauté portugaise dans mes années collèges et habité quelques années à Lyon dans un quartier où vivotait, planquée, une petite épicerie portugaise à côté d’un bar portugais. De restaurant, par contre, point. Et surtout pas tout les cinquante mètres comme c’est le cas sur l’avenue Mont-Royal. J’en ai donc profité pour tester un plat de saucisses dans le petit fast-food portugais où j’ai pu enregistré la conversation entre footeux. J’ai même arraché un sourire de contentement à la patronne en lui balançant par surprise un « obrigado » empoussiéré. Résultat, elle m’a servi un deuxième morceau de cochon avec un sourire complice.

DSC_8689_DxOComme souvent, la délimitation d’un quartier est souvent floue. Dans mon esprit le Plateau est beaucoup plus vaste que la zone décrite sur Wikipédia, notamment. Au nord, en remontant la rue Saint-Denis, on tombe sur le quartier de Rosemont, fief de la communauté italienne. A ce propos, j’ai appris que la mafia fut assez bien implantée à Montréal. De nombreux hommes politiques ont été convaincus de corruption, notamment.

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Au sud, se trouve le Quartier Latin, à l’aspect assez similaire si ce n’est la présence de l’université du Québec, l’UQAM et de la rue Sainte-Catherine. La présence des étudiants ajoute une petite pointe de folie, folie dont n’a absolument pas besoin la rue Sainte-Catherine car celle-ci concentre pas mal de bars excentriques, peep-shows et vendeurs de combinaisons cuir / latex. C’est également l’artère principale du quartier gay de Montréal. Le tout donne un joyeux mélange culturo-trasho-fètard plutôt sympathique.

De plus, l’endroit est desservi par un arrêt de métro (station Berry-UQAM) et la gare routière. Je vous dis ça car ce sera le sujet du prochain billet.

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