Les prix des boissons

Tiens, parlons en du prix des boissons. Avec une température qui ne descend jamais en dessous de 30°C et avec un taux d’humidité frisant le 100%, j’approche les 3 litres par jour pour ce qui de ma consommation journalière de produits liquides. Les trois quarts sont de l’eau et l’autre quart sont des boissons gazeuses pour épauler ma digestion. Il y a bien eu également une pinte de bière mais cela ne c’est pas reproduit depuis (surtout parce qu’il y a plein d’endroits qui ne servent pas d’alcool en Inde, notamment à Hampi) et reste donc anecdotique. Comme je ne me risque pas à boire l’eau du robinet à moins d’y avoir préalablement dissous une ou deux petites pilules de Micropur, j’achète régulièrement (c’est à dire environ toutes les quatre heures) un litre d’eau minérale de marque AquaFina (propriété de Pepsi Cola) ou autre RailDeer (un truc que je sais pas ce que ça veut dire vu que c’est écrit en hindi dessus). Autant vous dire que j’ai beaucoup d’interactions avec les vendeurs de coin de rue qui vendent des bouteilles fraîches (ou pas d’ailleurs. Au final ça ne fait pas énormément de différence vu que ladite fraîcheur se barre au bout de cinq minutes). Généralement ça se passe comme ça :

« Hello (ou Namasté quand je suis en forme). How much for this bottle of water (communication multimodale par le biais de la parole ET du geste pointant avec assurance une bouteille d’AquaFina / RailDeer d’un litre) ?

  • Whan ?
  • Sorry ?
  • One ?
  • Ah. Yes, one please (pointage d’un index vers le haut, toujours dans cet esprit de communication multimodale) »

Ici s’arrête la partie « commune » de l’interaction avec le sus-mentionné vendeur. Ensuite, généralement, s’en suit un court blanc ou je devine qu’il me jauge du regard. Il lance mentalement un dés dans sa tête et là le résultat varie allègrement entre 15 et 40 roupies. Au début je disais pas grand chose vu que je n’avais aucune idée du marché et que leur roupie elle est pas loin d’être de sansonnet (merci l’Euro fort). Mais à force, ça commence à m’agacer de voir à quel point les prix fluctuent, d’autant plus que la plupart du temps, forcément, ils ne sont pas affichés. Il faut négocier, me diriez vous. Vous n’êtes pas très originaux vu que c’est ce que je me dis également sauf que je déteste ça. Donc maintenant quand on m’annonce un prix supérieur à 20 roupies je rigole et je fais un clin d’oeil histoire de sous entendre tout un roman ou j’explique que je vis en Inde depuis quinze ans et que le coup du prix à la gueule je le connais surtout que mon beau frère travaille dans une usine d’embouteillage alors tu penses bien que je le connais le vrai prix de l’eau d’autant que tu tiens pas de comptabilité alors tu te fais ça hors taxe mon salaud mais bon c’est bien parce que c’est toi et que j’ai la langue qui colle, les synapses qui répondent plus et les lèvres gluantes que j’accepte ton racket surtout qu’entre temps j’ai fait un calcul et que ta bouteille d’un litre à 30 roupies ça fait même pas cinquante centimes d’où je viens donc tu me fais bien rire c’est pas comme ça que tu vas t’enrichir. Oui, je lui dis tout ça implicitement et ensuite je m’en vais avec ma bouteille que j’engloutis dans la foulée.

En changeant à peine de sujet, c’est également pour ça que je n’ai quasiment pas encore emprunté de rickshaw (cette petite pétrolette à trois roues noir et jaune). Je serai incapable de savoir quel est le bon prix à payer. La seule exception fut à Hampi ou pour visiter un ensemble de temples en ruine disséminés sur 26 km carré, je me suis décidé à prendre un rickshaw (et son chauffeur bien entendu) ainsi qu’un guide (mais c’est une autre histoire). J’avais au préalable demandé à un garçon de la « guest house » son avis sur le prix d’une journée de rickshaw qui devait être d’après lui d’environ 500 roupies. Et bien à la fin de la demi-journée (ou presque) le conducteur de rickshaw (Raj, qu’il s’appelle) il m’a fait le coup du 1000 roupies alors que je lui tendais un billet de 500 (j’adore me trimballer avec des grosses coupures). Là un peu agacé je lui dit que non les 1000 roupies c’est déjà le guide qui ce les ai pris alors que ça n’a même pas duré une journée le tour et que son tarif « recommandé » était de 1200 par jour. Il me sort le sketch qu’il faut qu’il appel son patron (mon derrière oui qu’il a un patron, tiens). Il revient en me disant 700. Là toujours agacé (mais avec le sourire) je lui dit que dans ce cas je le reprend pas demain, vilain, sur quoi il me propose de suite 600. Allez top là pour 600. Et forcément un peu plus tard dans la soirée, en discutant avec un vendeur de petites sculptures devant un couché de soleil, il me dit que c’est dans les 300 roupies pour une demi journée de rickshaw. Salaud.

Donc on peut dire que j’ai quand même fait un semblant de négociation mais je n’ai pas spécialement aimé.

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