En 1911, George V, roi des Royaumes Unis, des Dominions et Empereur des Indes se rendit compte qu’il y avait « Indes » dans un de ses titres.
« Mais qu’est ce donc? » Demanda t’il à ses conseillers qui lui sortirent une carte et pressèrent leurs nobles indexes sur le sous-continent indien.
– C’est cela, votre Majesté.
– Mais c’est fou, se rendit compte George. Et quelqu’un de ma famille sait que l’on a ça?
– Je l’espère bien, votre Majesté, mais il est vrai que personne de votre auguste lignée n’y a jamais foutu les pieds. D’où peut être votre étonnement.
Derechef, George décide donc d’aller y faire un tour pour voir un peu ce bout de terrain légué par sa mémé, Victoria, en n’oubliant pas d’y emmener sa femme ainsi que toute la tripotée de conseillers et autres parasites constituant son entourage. Pour se souvenir de cette date et de l’événement y attenant, la mémoire jouant parfois des tours, on décida de construire un monument à l’emplacement du débarquement du cortège royal (et impérial). Ce « on » était décidément affligé d’une mémoire terriblement défaillante.
Quelques années plus tard, de nos jours, le Gateway of India est devenu le lieu de ballades familliales et le point de départ pour des navettes maritimes vers les îles proches de Mumbai ou les gens se prélassent au doux son du clapoti des vagues abondamment couvertes par le cri des vendeurs ambulants, tintement de cloches des bateaux et autres klaxo-pétaradements du trafic tout proche. Bref, toute le monde a complètement oublié George. Ils auraient mieux fait de faire un noeud à une corde.