En route vers Wellington

Il faut vraiment que vous compreniez quelque chose d’essentielle à propos de la Nouvelle Zélande. Ce pays est petit. Je dirais même minuscule et surtout l’île du Nord (que je persiste à honorer d’un N majuscule). C’est bien simple, on peut la traverser d’Auckland à Wellington en une bonne journée de route. C’est ridicule, hahaha, j’en ris tellement ça l’est, riquiqui. En plus, lors de cette traversée, on est perturbé par des changements de paysages complètement incongrus et malvenus, à mon sens, car chacun sait qu’un vrai paysage, il est homogène sur 500km ou ça devient de l’hystérie géologique.

Non, l’Australie, en voilà un pays à la bonne échelle. On prend une photo par jour et on a résumé son trajet. Pas besoin de s’arrêter toutes les dix minutes dans le froid et le vent pour tenter de croquer un ressenti. C’est un coup à choper une maladie grave où un ennui mécanique.

Hors donc, je décide de descendre au sud du nord pour aller visiter la capitale du pays, Wellington, posée dans une baie juste en face de l’autre île, séparée par un mince détroit d’une quinzaine de kilomètres de large. Présentement, je suis en train de regarder une carte des environs et, faut-il vraiment manquer d’imagination, je constate que ce détroit s’appelle le détroit de Cook. Cook par ci, Cook par là, ça devient de la vénération à force. Mais je m’égare.

Cette traversée de Rotorua à Wellington en voiture permet de traverser le cœur de l’île où se trouve l’immense lac Taupo, la ville du même nom sur sa rive nord mais beaucoup moins immense mais également l’immense pour de vrai plateau volcanique du parc national de Tongariro, au sud du lac, où dominent quatre grands volcans, en plein milieu du Mordor, pour ceux qui cherchent à se débarrasser de leurs bijoux. Je vous en parlerai une autre fois car aujourd’hui, je file vers Wellington. Je visiterai un peu plus longuement au retour.

DSC_7959_DxOIl n’y a pas à dire, l’hiver c’est nul. Même si on est vers la fin. Il fait un petit temps frisquet et gris. Je quitte donc Rotorua le matin très tôt après une petite séance photo devant le lac couvert de brume. Au sud, je traverse un paysage de collines vertes et quasiment dénudées où paissent des moutons blancs (pour changer) et rejoint assez rapidement Taupo. La route longe l’immense lac, mais avec ce temps, tout est gris est morne.

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DSC_7998_DxOLa route s’élève tout doucement pour rejoindre le plateau de Tongariro. La température prend le chemin inverse. Un vent frais souffle là haut et la végétation change d’aspect. On quitte les prairies vertes et ondulantes pour un paysage plus plat couvert de plantes brunes ou beiges à l’aspect rustique. Au loin, des collines marrons rappellent l’Ecosse. Alors que je roule, je tente désespérément d’apercevoir ces satanés volcans à droite qui s’obstinent à se cacher dans les nuages. Peine perdu, la météo n’est pas avec moi. Peut être au retour aurai-je plus de chance.

DSC_8002_DxOEn tout cas, le paysage est un peu désolé et hormis une base militaire je ne croise aucune ville ou village. C’est finalement alors que je m’apprête à redescendre du plateau et que le paysage redevient un peu plus vert que j’aperçois la base du Mont Ruapehu, le plus méridionale des quatre volcans. Fichtre qu’il fait froid. J’ai définitivement perdu mes capacités d’acclimatation sous 20°C. Quelques kilomètres plus loin, je m’arrête dans la petite ville de Taihape pour quelques courses de survie : de la nourriture et un petit bonnet bleu élastique en laine mérinos 100% néo-zélandaise made in China. On s’étonne après qu’ils aient des problèmes économiques. En tout cas, les vendeuses sont sympas. Par contre, ces petites villes n’ont décidément aucun charme.

Finalement, la route longe plus ou moins la mer pendant plusieurs kilomètres sous un temps légèrement pluvieux. La prochaine fois, je vient en été. C’est bien la peine de visiter un pays réputé pour ses paysages sous ce temps. Ou alors autant aller en Ecosse. A l’approche de Wellington, l’urbanisation se densifie, la route s’agrandit d’une voie et le trafic augmente notablement. Surtout, sans prévenir, ce qui était une autoroute se transforme en rue et je me retrouve projeté dans le centre ville de Wellington avant de comprendre ce qui m’arrive. En même temps, ça tombe bien, mon hostel s’y trouve. Au passage, je retrouve avec joie et délectation la joie masochiste qui consiste à trouver son hôtel en automobile et se garer dans une ville moderne. Au moins, l’auberge est bien située.

Première impression de Wellington ? Mmmmh, c’est pas très joli et un brin endormi.

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