Intérieur nuit, salon d’une maison familiale. Feu qui crépite dans une cheminée. Par la fenêtre, de la neige qui tombe (vérifier avec le chef décorateur si c’est possible). Décorations de Noël un peu partout.
Un vieux monsieur est assis dans un fauteuil confortable face au feu. Devant, trois bambins assis en tailleur l’écoutent, leurs grand yeux fascinés (voir avec la directrice casting pour des Bambins Aux Grands Yeux Fascinés).
« Alors les enfants, vous ai-je déjà raconter l’histoire de Splish et Splash, les deux chiens marins ?
<Réponse en choeur et enthousiaste des trois Bambins Aux Grands Yeux Fascinés (BAGYF)>
BAGYF : Noooooooon, papi. Raconte nous l’histoire de Splish et de Splash les deux chiens pêcheurs !
PAPI : Marins, pas pêcheurs. Soyez attentifs. Il était une fois, dans une contrée lointaine de l’autre côté de la Terre, pas très loin du Tropique du Capricorne et légèrement à l’est de la Nouvelle-Zélande, deux chiens nommés Splish et Splash.
BAGYF #1: C’est quoi le tropique du capre et corne, papi ?
PAPI : C’est un endroit de la Terre où il fait tout le temps 27°C, mon enfant.
BAGYF : Aaaaaaah.
PAPI : Oui, comme vous dites. Splish et Splash habitaient sur l’île magique et paradisiaque de Rarotonga où les patates sont roses et les poissons multicolores. Pour leurs petites pattes, l’île étaient bien assez grande alors ils passaient le plus clair de leur temps aux alentours du lagon magique de Muri. Mais, bien que l’île fut paradisiaque et magique (dans le désordre), Splish et Splash étaient pauvres.
BAGYF : Ooooooh.
BAGYF #2 : Pôvre Slishlip et Slshap.
PAPI : Absolument. Mais surtout, ils étaient sans maitres, sans personne pour prendre soin d’eux. Ils étaient des chiens errants.
BAGYF : Ooooooh non !
PAPI : Tout à fait, je ne vous contredirai pas sur ce point là. Tout les jours, Splish et Splash devaient chercher leur nourriture subsistant quoi d’une patate douce à la chair rose, quoi d’un reste de mouton grillé importé par bateau de la Nouvelle-Zélande au prix du caviar russe de contrebande. Fort heureusement, sur l’île magique de Rarotonga, les gens n’étaient pas méchants.
BAGYF #3 : Il n’y a pas de méchants dans ton histoire, papi ?
PAPI (interloqué, bien préciser à la dir cast que l’on cherche un acteur maitre de l’interloquation) : Euh… soit patient mon petit. Je ne fait que planter le décor. Hors donc, les gens de cette île n’étaient pas méchants et Splish et Splash cohabitaient sans problème avec les humains ainsi qu’avec d’autres congénères de leur espèce.
BAGYF #1 (rigolant bêtement): T’as dit un gros mot papi.
PAPI : Congénères ce n’est pas un gros mot, mon petit. Ça veut dire d’autres chiens errants. Interrompt moi encore une fois avec des bêtises et je te fout au lit, petit inculte incontinent.
<Silence uniquement meublé du crépitement du feu>
PAPI : Splish et Splash étaient des amis de longues dates. Splish était un magnifique bâtard à poil beige et court alors que Splash lui était un splendide bâtard à poil court et sombre.
BAGYF #2 : Oooooh qu’ils sont mignons.
PAPI : Indéniablement. Ils étaient inséparables. Un beau jour, alors que la faim se faisait plus criante, Splish eu une idée géniale. En se tournant vers Splash il lui dit : « Woof ». Splash lui répondit par un geignement dubitatif (prévoir sous-titrages). Mais, n’écoutant que sa faim et son audace, Splish couru vers la plage et d’un bond gracieux plongea d’un magnifique plat dans les eaux turquoises et translucides du lagon magique de Muri.
BAGYF : Spppplllaaaaash !
PAPI : Hahaha, public, comme tu es bon. Justement, malgré les geignements incessants de Splash, resté au bord de l’eau, Splish entama une longue traversée à la nage vers la petite île du lagon.
BAGYF #3 : Mais tu as dit qu’ils étaient inséparables, papi ?
PAPI : Indubitablement, je l’ai dit. Ni tenant plus, Splash s’avança dans l’eau turquoise et translucide du sus-mentionné lagon et d’une nage hésitante suivi son compagnon la truffe péniblement maintenue au dessus de l’eau.
BAGYF : Oh non, il va se noyer !
PAPI : Ne brûlons pas les étapes, voulez-vous ? Fort heureusement, à cet endroit, le lagon était peu profond, à peine un mètre, et l’île peu éloignée, 100m à tout casser. Splish arriva donc le premier sur la grève et s’ébroua très très fort. Vous savez ce que ça veut dire « s’ébrouer » les enfants ?
BAGYF : Oooooouuuuuiii ! C’est comme ça !
<Les enfants se secouent violemment la tête en rigolant>
<Deux enfants vomissent>
PAPI : C’est tout à fait cela, hormis la fin. Splish commença alors à explorer la plage en cherchant de la nourriture avec son flair surpuissant.
BAGYF #2 : Et Splash, il est où Splassesheuh ?
PAPI : Tiens ben justement, au moment où je vous parle, il arriva sur la plage et s’ébroua lui aussi mais encore plus fort que Splish !
<D’autres vomissements>
PAPI : Non décidément, Splash il n’aimait pas l’eau. Splish renifla partout tout autour de la petite plage. Il renifla au bord de l’eau, il renifla dans les rochers, il renifla dans le derrière de Splash. Malheureusement, il n’y avait pas plus de nourriture ici que d’humanité chez un commercial.
BAGYF : Pôvres Schlipéschlapeuh !
PAPI : Il va sans dire. Splish, le plus courageux, leva le museau et inspira pas une, pas deux, mais trois fois. Levant sa patte au niveau des yeux tel l’indien scrutant l’horizon, il aperçu quelque chose et ni une, ni deux, se tourna vers Splash en lui lançant un « Woof » autoritaire. Sans tenir compte du geignement plaintif de son ami, il plongea de nouveau dans les eaux toujours aussi translucides et turquoises du lagon. D’une nage puissante et athlétique, le museau levé en l’air tel un snorkel, il prenait la direction des terribles récifs de coraux.
BAGYF : Aaaaaaargh nan ! Pas les récifs de coraux !
PAPI : Si si, l’histoire est formelle sur ce point. Heureusement, c’était marée basse et les récifs émergeaient de l’eau, uniquement attaqués par des vagues océaniques incessantes venant se briser sur les dents acérées des coraux morts.
BAGYF #3 : Ça fait peur, papi, les coraux morts.
PAPI : Ne t’inquiète pas, petit, je suis là. Splish traça tout droit, là où l’eau était la plus profonde, deux mètres, au bas mot et parvint sans encombre sur les premiers coraux. Il s’ébroua de nouveau et tourna la tête vers son ami, Splash.
BAGYF #1 : Qu’est ce qu’il fait Splash ?
PAPI : Il nage, Splash, mon enfant. Il nage. Il nage vers son ami mais à mi-chemin, essoufflé, il tente désespérément de trouver un raccourci en obliquant à droite. Malheureusement, les lois de la géométrie euclidienne sont très pointilleuses sur ce point, le plus court chemin est la ligne droite. Il souffle du museau, il pédale avec ses petites pattes. C’est dur pour Splash.
<En larmes>
BAGYF : Noooooon, meurt pas Splasheusheuh.
<Se penchant au plus près des enfants, le papi reprend>
PAPI : N’y croyant plus, mais encouragé par son ami Splish qui lui intime par des « Woof » puissant de continuer, Splash parvient miraculeusement sur un banc de sable. Il a pied. Il prend de grandes goulées d’airs et s’ébroue.
BAGYF : Ouuuuuaaaaihh, vive Splasheuh !
PAPI : Epuisé mais soulagé, le petit chien noir se dirige alors vers son ami qui l’accueil de vigoureux mouvements de queue.
BAGYF : Ouuuuuaaaaihh, vive Splasheuh !
PAPI : Vous l’avez déjà dit, les enfants. Les deux amis partirent donc à l’aventure sur le récif à la recherche de petits crustacés et autres poissons enfermés jusqu’à la prochaine marée haute. Le tout sous 27°C, il va sans dire.
BAGYF : Mmmmmmmmh.
PAPI : Qui suis-je pour vous contredire sur ce point ? Allez, les enfants, c’est l’heure d’aller au lit.
Bien entendu, cette histoire est totalement véridique puisque je l’ai observé de mon kayak. Puisque je vous le dit. Allez, bonne nuit à vous aussi.