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Un tour de l’île

Il faut que je vous avoue un truc, j’ai eu le privilège quand j’étais petit de séjourner dans des îles paradisiaques. Je vous fait croire que je découvre cette expérience, alors qu’il n’en est absolument rien. A l’époque où je fréquentais les filles de consuls de pays moyennement orientaux, mes parents avaient pour habitude de revenir mollement vers la France pour les fêtes de fin d’année. Je dit mollement car nous en profitions généralement pour faire quelques escales et découvrir de nouveaux pays. C’est lors de deux de ces occasions que j’ai pu passer quelques temps aux Seychelles (Océan Indien) et à Hawaï (Océan Pacifique pour les personnes atteintes de déficiences géographique). Donc, côté île paradisiaque, ça va, ha ha ha, j’commence à connaître.

L’île de Rarotonga, et bien, elle est beaucoup plus modeste. A l’origine, lorsque je planifiai mon tour du monde, je souhaitai m’arrêter aux îles Samoa, histoire de profiter d’une île polynésienne loin des sentiers hyper touristiques, tel que je les imagine à Tahiti ou Bora Bora. Malheureusement, les Samoas, c’est tellement en dehors des sentiers hyper touristiques que c’est extrêmement cher pour y aller, à moins d’y aller à la nage ou à la rame. C’est donc Elodie de l’agence de voyage à Londres qui m’a suggéré plutôt les îles Cook. J’ai du lui répondre un truc du genre « C’est où ça ? ».

L’archipel des îles Cook est vaste. Il est constitué de deux grosses poignées d’îles formant en réalité deux archipels, nord et sud, distants de 600 km entre l’île la plus au nord de l’archipel sud et l’île la plus au sud de l’archipel nord. Je vous laisse quelques secondes pour bien comprendre cette phrase. Chaque archipel est lui même extrêmement vaste, au moins 1000km d’est en ouest. Ce doit être un casse-tête administratif car la capitale du pays, Avarua, se trouve sur l’île de Rarontonga (ta-tsoin, là où je me trouve) grossièrement quasiment au sud de l’archipel du sud. Je vous donne encore quelques secondes.

DSC_8189_DxOAfin de vous éviter de pénibles lectures de Wikipédia, sachez que l’île fait une trentaine de kilomètres de circonférence. Ce n’est pas énorme. Dis autrement, pour les moins calés en mathématiques niveau 4ème, son diamètre est d’à peu près 10 km. Ce n’est pas l’Australie. C’est une île volcanique, comme il est très aisé de le constater en tournant le dos à la mer. Des très jolis monts acérés couverts de jungle accrochent les nuages, le plus haut culminant à 650m. Vous pensez bien que la quasi-totalité de la population vit sur le mince anneau côtier.

En ce qui concerne cette capitale, Avarua, je n’ose employer le mot « ville » pour cette bourgade qui regroupe, à tout casser, à peine 5500 habitants pour la plupart dispersés dans des maisons. Le centre ville est assimilable au kilomètre et demi de route circulaire qui la traverse ajouté de deux ou trois petites rues perpendiculaires.

DSC_8186_DxOEn dehors de cette agglomération, quelques villages sans aucun centre se dispersent tout autour de l’île. Qu’y a t’il entre, alors ? Et bien la même chose. Lorsqu’on parcourt cette route circulaire en bus, en vélo ou en scooter (votre serviteur n’ayant utilisé que les deux premiers) il est très difficile de savoir où commence un village ni où il se termine. Des maisons, magasins, églises ou écoles se rangent gentiment de part et d’autre avec de larges espaces entre chacun. A certains endroits, le côté maritime est dénué de toute habitation et la route longe alors directement la plage.

DSC_8237_DxOA intervalles réguliers, des petites routes perpendiculaires s’enfoncent dans les terre et mènent à une série de routes parallèles à la côte forment une deuxième voie de circulation secondaire autour de l’île. Pour m’y être enfoncé à vélo, c’est par là que l’on trouve les quelques plantations, vergers et exploitations agricoles de l’île. Mais c’est surtout dans cette bande de terre que se logent les habitants dans des maisons de divers tailles et qualité munies d’un jardin.

Comme vous vous en doutez, la côte est réservée principalement aux hôtels et restaurants. En disant cela, je ne voudrais surtout pas vous donner une fausse image de l’île. Elle est très loin d’être surexploitée touristiquement parlant. Il y a certes un grand nombre d’établissements mais ils sont relativement espacés, modestes et discrets (tout étant relatif, bien entendu). D’ailleurs en de DSC_8205_DxOnombreux endroits, la plage est accessible sans soucis directement de la route et n’est jamais privatisée. Voilà un bon point pour les rarotongiens.

Comme je suis un peu masochiste, je suis allé fouiner avec mon vélo rouillé gracieusement offert par le Muri Beach Resort vers l’intérieur de l’île. Assez rapidement les routes s’élèvent. Je réitère d’ailleurs mon avertissement. La route principale de l’île a la taille d’une départementale donc toute route secondaire est du niveau cantonal. Celles-ci serpentent tranquillement au fond d’étroits vallons à la dense végétation, avant de se transformer en larges chemins de terre. On y croise d’ailleurs toujours des habitations mais aussi des ruisseaux qui alimentent l’île en eau potable. Bien entendu, ces petites routes se terminent en cul de sac. Au delà, c’est la jungle.

Revenons sur la côte. L’air est plus vif, 27°C au lieu de 27,5°C. On ne tarde pas à constater, surtout si on se tape l’heure de bus circum-insulaire, qu’en plus de ses nombreux hôtels, DSC_8161_DxORarotonga héberge quasiment une égale quantité d’églises de toutes sortes et de toute foi, à condition qu’elle soit chrétienne. Une discussion que j’aurai plus tard avec un insulaire (je vous narrerai cela dans un prochain billet) m’apprend que les habitants sont extrêmement croyants et ouverts aux religions. Ceci dit, encore une fois, il s’agit pour l’essentiel de religions chrétiennes (y compris baptistes, pentecôtistes et même mormons). Pour une population totale de 15000, ça fait une sacré offre religieuse. Le dimanche, c’est donc l’occasion d’assister au sublime clash esthétique entre des rarotongiens qui ont troqués leurs tongues / schlappes / gougounes / claquettes, t-shirt et shorts pour des habits de villes en blanc et noir, et les quelques touristes en couleurs criardes doigts de pieds et jambes à l’air venu regarder de loin.

Fort heureusement, le rarotongien, pour peu que j’ai pu l’étudier, est bien sympathique. Voilà une belle généralité, me direz vous. C’est vrai mais il faut bien l’avouer, la plupart des gens sont souriants (pas autant que mes vietnamiens, tout de même), nonchalants et particulièrement biens nourris. Ça, question bouffe, on ne doit pas mourir de faim là bas. D’ailleurs, en parlant des habitants, je viens d’être frappé par un fait étonnant. On y rencontre très peu de commerçants indiens, pourtant promptes à s’installer partout, ou de kebabs turques. C’est pour vous dire comme ce n’est pas non plus hyper connu. J’ai juste croisé trois personnes d’origine d’Asie du sud est (Chine ou Vietnam, je ne saurai conclure) qui tenaient la petite échoppe de tailleur où j’ai fait retailler un pantalon acheté à l’arrache à Auckland.

Tout ça pour conclure que Rarontonga, bien que touristique, surtout vis à vis des néo-zélandais et dans une moindre mesure vis à vis des australiens, l’île reste sympathique. J’appellerai ça du tourisme de masse nonchalant, si vous voyez à peu près où je veux en venir. Et puis, si vous êtes fans de liturgie chrétienne, vous allez vous régaler.

Marions sous la pluie

Avertissement : Le billet qui va suivre peut causer de graves troubles auprès d’un public enclin à la jalousie.

Petit rappel des évènements précédents. Alors que j’avais réservé une chambre avec kitchenette dans un hôtel proche du centre bourg d’Avarua, je me retrouve trimbalé sur un autre hôtel un quart de tour dans le sens horaire plus loin, le tout pour le même prix mais sans le troupeau de sympathiques apprentis instituteurs australiens fourni avec le premier hébergement. Y ai-je gagné au change ? Fondu au noir, fin du générique.

Oui. Et non.

Commençons par de bêtes considérations de confort matériel. Ayant réservé juste deux semaines à l’avance, le choix était mince et j’avais opté pour un endroit moyenne gamme. Avec tout ça, j’ai explosé le budget par rapport aux auberges de jeunesse, environ 75€ par nuit. Ceci dit, j’ai connu un motel à 90€ la nuit non loin de Melbourne qui était beaucoup moins sympathique.

DSC_8167_DxOC’est bien simple, et pour abréger le suspense envieux, ma chambre est un appartement. Pour tout vous avouer, il est même plus grand que mon F2 à Toulouse, qui lui, n’est pas situé à 50m d’un lagon bleu turquoise par temps ensoleillé et bleu gris clair par temps gris. Chambre agréable avec lit double, salle de bain également plus grande que la mienne avec douche ET bain / jacuzzi (que je n’ai pas utilisé, ne sachant pas trop quelle est ma température de cuisson), un grand salon / salle à manger muni de sa table ronde en verre et d’un canapé, télévision écran plat avec 4 chaînes (oui, bon, ça à la limite) et la sus-mentionnée kitchenette équipée de plaques vitro-céramiques, réfrigérateur et micro-onde. Devant, sous le patio, deux chaises longues et une autre table d’extérieur permettent de se prélasser au vue des voisins.

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Oui, car mon bungalow / appartement se situe à proximité de la piscine centrale (quasiment à jet de crachat) et du restaurant / bar (à un jet de pierre d’enfant). Si je part tout droit de ce qui est dorénavant mon nouveau chez moi pendant 8 jours et traverse une rase pelouse, je trébuche sur trois marches en rondins de bois et m’affale sur la plage de sable blanc sale. On a beau être sur une île paradisiaque, la marée, elle ramène toujours des saloperies, lagon ou pas. En définitif, je DSC_8184_DxOpeut donc conclure que j’y ai gagné au change. Pourtant, je n’ai pas l’impression que ce soit du grand luxe. Ah, si. Pardon. Je viens de regarder les tarifs sur internet. C’est plus du double. Elle est drôlement sympathique, la gérante du Paradise Inn, finalement.

Ce n’est pas tout, dans la cuisine je trouve quelques aliments de survie comme du café en poudre, du sucre et de l’huile de cuisson. Les placards sont remplis de vaisselle. Parfait. Il y a même un grille-pain ainsi qu’une bouilloire électrique . C’est donc ça le confort moderne ?

Côté activités, l’hôtel met à disposition gratuitement des palmes, tubas et chaussons de récifs pour faire du snorkeling (plus de détails là dessus dans un autre billet) et, encore plus sympathique, des kayaks de mer avec leur pagaies. Ça, c’est la classe. Le Muri Beach Resort, mon nouvel hôtel, est situé le long du lagon de Muri, l’endroit le plus large du lagon entourant toute l’île. Directement en face de l’hôtel, DSC_8185_DxOdeux petites îles à l’intérieur du lagon apportent un peu de variété et des pistes d’exploration pour le kayak. Un ton en dessous, trois vélos tout terrains en fin de vie et piquetés de rouilles, sont fournis à titre indicatif. L’île est truffé de loueurs de vélos (électriques ou pas), scooters ou voitures mais ça peut toujours dépanner.

Si on remonte l’allée centrale menant à la route principale, on tombe sur une supérette / station essence, idéale pour les petites courses (à un tarif toute de même assez élevé), comme on en trouve régulièrement le long de cette route circulaire. En la suivant à pied sur cent mètres dans le sens anti-horaire, après avoir passé un ou deux autres petits complexes hôteliers similaires au Muri Beach Resort, on trouve de part et d’autre de la route deux bars / snacks. L’un d’eux, hébergé dans une maison basse à l’aspect colonial propose des pâtisseries de bonne qualité et fait également office d’épicerie fine plutôt de luxe, le tout à des prix légèrement au dessus de la moyenne rarotongaise, déjà légèrement au dessus de la moyenne néo-zélandaise. Vu son nom, Le Bon Vivant, ça n’a rien de surprenant. Idéal, pour un goûté après une bonne séance de pagayage.

Pour résumé, question confort matériel et embourgeoisement, il n’y a rien à redire. J’y gagne drôlement au change. Seul point noir, il n’y a pas d’internet gratuit. Mais ça, j’en parlerai une autre fois.

Question ambiance, par contre, c’est un autre style. Mes voisins sont beaucoup moins dynamiques et ouverts qu’au Paradise Inn. Couples retraités, avec enfants ou simplement en amoureux, chacun reste un peu chez soi ou autour de la piscine. Sans parler que je passe la plupart de mon de temps à bosser dans mon salon ou à me balader sur le lagon en kayak. Seules exceptions mineures à la règle, la soirée « buffet » au restaurant et la retransmission du match de rugby Nouvelle-Zélande vs. Tonga.

Pour la première, c’est encore une fois l’occasion pour moi de constater qu’en ce qui concerne la nourriture, les réflexes naturelles et la peur du lendemain reprennent le dessus. Le buffet s’est retrouvé passablement dévalisé au moment de mon entrée en action tout ça par la faute de la serveuse qui avait carrément oublié de me servir mon cocktail. J’attendais patiemment son arrivée avant d’attaquer, ne voulant pas ruiné le goût subtil de fruits par des bouchés de crevettes épicées. Encore un véritable problème de riche, je le concède.

A l’occasion d’un test match entre les All Blacks et les Tongas, je suis allé au bar rejoindre les sept autres personnes présentes, pour l’essentiel des retraités, afin de bénéficier de l’écran géant. Tiens, si nous avions été dans une auberge de jeunesse, le public aurait été bien plus important et enthousiaste, j’en suis sur. Voilà ce que c’est que de proposer trop de confort. Les gens restent chez eux. Ou alors c’est qu’ils n’aiment pas le rugby, ce que j’ai du mal à croire vu la forte proportion de kiwis chez les clients de l’hôtel. En tout cas, l’ambiance pendant le match est polie mais distante, bien que crispée lorsque les tongiens aplatissent un premier essai après un quart de jeu. Finalement, les seules à vraiment s’emballer sont les deux serveuses du bar.

En vérité, je croise beaucoup plus de monde que cela au Muri Beach Resort. Je crois qu’en plus du tourisme, une des activités économiques principale de l’île est le mariage. En tout cas, ça a bien l’air d’être le cas pour mon hôtel qui accueille quasiment tout les deux jours une nouvelle cérémonie. Les conséquences ne sont pas bien désastreuses, fort heureusement. Hormis la privatisation du bar / restaurant et une ambiance légèrement plus festive que la moyenne le soir, elle se limite la plupart du temps qu’à des séances photos en costume sur la plage. Ça m’oblige à faire un détour pour accoster avec mon kayak et le trainer sur vingt mètres jusqu’à son emplacement de stockage tout en essayant de ne pas apparaître dans le cadre. Rien de bien méchant.

J’étaient à deux de doigts de m’énerver sur l’industrie du mariage sur carte postale (et sur une nouvelle marque du manque d’imagination des mes contemporains) lorsque je constate que les mariages auquel j’assiste de loin ont lieu entre rarotongiens. Je ne suis pas particulièrement physionomiste mais quand le marié ressemble à Jonah Lomu et la marié à une vahiné légèrement empâtée (oui, elles ne sont pas toutes comme sur les photos), ainsi que la majorité de l’assemblée, quelque chose me dit que ce sont des locaux. D’ailleurs, je vous parlerai plus tard de l’importance de la religion sur l’île, histoire d’ajouter du poids à mes dires.

Du coup, côté ambiance, il faut bien avouer que ce n’est pas aussi folichon qu’au Paradise Inn. Ceci dit, il ne tient qu’à moi d’aller sympathiser en bord de piscine. En même temps, j’avoue que ça fait du bien pendant quelques jours de juste vivre une petite routine, faite de courses, de préparation de repas, de pagayage, de snorkeling et de travail entre tout ça.

Le tout sous 27°C ? Oui. Même si, comme l’indique le titre de ce billet, il arrive parfois de pleuvoir. Au prix qu’on paye, tout de même, ils pourraient…

Jour de marché

Pour ceux qui auraient raté un épisode, je me trouve actuellement au 21° parallèle sud (soit quasiment directement sur le tropique du Capricorne) et au 159° longitude ouest (soit pas très très loin de la ligne de changement de date). Il est bon parfois de rappeler que la Terre est une sphère et que je ne suis pas loin de me retrouver à l’opposé de mon point de départ.

Ce matin, je me lève frais, dispo et bien loin de ces considérations astronomiques dans ma grande chambre temporaire. J’ai la matinée de libre avant que la gérante du Paradise Inn vienne de nouveau me récupérer pour me transporter vers l’hôtel où je resterai définitivement. Enfin, jusqu’à mon nouveau départ en avion, malheureusement.

Aujourd’hui, c’est exceptionnel car c’est le jour du marché à Avarua, la bourgade principale de l’île. En tout cas, c’est ce que me vante Trip Advisor et la gérante du Paradise Inn. Je reprend donc le bus, cette fois ci dans le sens anti-horaire, et descend vingt minutes plus tard en compagnie d’une petite douzaines d’autres touristes à l’arrêt du marché. Cette fois-ci je tombe sur un chauffeur beaucoup plus taciturne.

Le marché d’Avarua, c’est un grand terrain vague entre la route et la mer occupé par des cahutes permanentes en bois. Imaginez un marché de Noël en plein été, tout en longueur, aux cabanes beaucoup plus aérées et vous aurez une bonne idée de la nature du lieu. On y croise en majorité des touristes reconnaissables à leur peau cramoisie bien qu’il attire également des gens du coin pour le côté « fête au village ». En sortant du bus, je parcourt en premier une série d’étals de fruits et légumes, certains m’étant totalement inconnus. Plus loin, un grand nombre de commerçants proposent des paréos ou des babioles pseudo-artisanales. Au centre, une estrade couverte abrite une petite animation musicale autour de jeunes filles dansantes. Autour, quelques autres personnes proposent de quoi manger sous la forme de hot-dogs, fish’n’chips et brochettes de bœuf ou poulet. Je craque pour les derniers. L’ambiance est plutôt souriante et carrément détendu.

Je suis toujours autant estomaqué par la quantité de vendeurs d’habits, ici surtout représentés par des paréos et des t-shirts aux couleurs saturées. J’ai la désagréable sensation d’un marché très orienté vers le touriste de base. C’est bien dommage car je suis à la recherche d’un étal de poissonnerie. La gérante du Paradise Inn m’a vanté le poisson local, frais et peu cher, notamment du thon de la meilleure qualité (manifestement pas en voie d’extinction, ici) et le mahi-mahi, un gros poisson tropical. De ce côté-ci, c’est choux blanc.

Après avoir atteint l’autre extrémité du marché, je retourne aux vendeurs de fruits et légumes. Il est certes sympathique ce marché, mais on ne peut pas dire qu’il soit extrêmement varié. Finalement, j’achète quelques petites oranges mais surtout des patates douces locales, les fameuses kumaras emportées par les premiers colons maoris. Longues et un peu tordues, elles ont la chaire rosée. Ce sera une première expérience culinaire.

DSC_8190_DxOJe repart à pied vers le Paradise Inn en traversant Avarua, le long de la mer. C’est vraiment tout petit et le centre ville se résume à quelques magasins, restaurants ou bars ainsi que deux ou trois bâtiments officiels. L’agglomération est tout en longueur, comme partout sur l’île, les reliefs étant très montagneux et couverts d’une dense végétation.

Je rejoint de nouveau ce qui aurait du être mon hôtel et retrouve la gérante à l’accueil. Elle est marrante car elle est totalement dans le rythme insulaire tout en donnant l’impression d’être stressée. J’attends donc quelques minutes qu’elle finisse ses occupations en cours avant que l’on monte, de nouveau avec son chien, dans sa petite voiture japonaise.

« Ça vous dérange, Oliver, si je passe acheter du poulet pour midi ?

  • Euh, non. Pas du tout.

Décidément, il n’y a pas de formalités ici. On repart donc en direction du centre d’Avarua pour se garer deux ou trois minutes plus tard devant le CITC Shopping Center, le petit supermarché du centre ville. Je l’accompagne à l’intérieur et la suit jusqu’au rayon rôtisserie. Elle finit par me convaincre et je prend également un volaille rôtie. Tant que j’y suis, je fait également quelques autres petites courses pour la semaine, sel, poivre, etc. C’est l’occasion de constater que la majorité des produits proviennent de Nouvelle-Zélande, notamment la viande congelée et même certains fruits et légumes.

Après avoir payé à la caisse, je retrouve la gérante et, alors que nous repartons en voiture, je l’interroge sur le peu de produits locaux. D’après elle, la majorité des fruits, légumes et viandes locales sont produits directement par les familles sur leurs terres. Ils sont donc destinés à la consommation des ménages et non pas à la vente. Seule une petite proportion se retrouve en vente sur le marché. La plupart des familles élèvent des poules et possèdent quelques porcs. Dans la foulée, elle me déconseille le poulet local, à la chaire trop ferme. D’ailleurs, nos poulets rôtis son néo-zélandais.

En continuant de discuter autour de l’argent, elle m’apprend également que les îles Cook bénéficient du niveau de vie le plus élevé des îles polynésienne. Voilà, qui me surprend. En même temps, il est vrai que les locaux que je croise m’ont l’air heureux et sains. Ce n’est pas non plus Dubaï mais j’ai la première impression d’une île paisible et humblement prospère. Nous en venons à parler de Tahiti, la plus grande île polynésienne (après la Nouvelle-Zélande). Une de ses amies tahitienne, installée à Rarotonga depuis quelques années, est repartie dans son île natale, le coût de la vie y ayant sérieusement chuté. J’étais resté sur l’image d’une île hors de prix, notamment à Papeete. Il semblerait que ce ne soit plus le cas. Ça mériterait d’être approfondi.

Enfin, après un nouveau quart de tour de l’île, nous nous arrêtons au Muri Beach Resort. A l’accueil, elle me présente à l’employée qui me confirme que tout est arrangé. Je sert la main à mon ancienne gérante qui s’excuse une nouvelle fois de son erreur. Non, non, ce n’est rien.

C’est vrai. Ce n’est rien, surtout lorsque je vois sur quoi je suis tombé. C’est carrément beaucoup plus sympa.

L’arrivée à Rarotonga

Lorsqu’on arrive à Rarotonga, île principale de l’archipel des Iles Cook, on revient en arrière dans le temps. Peut être était-ce un temps fictif, mais en tout cas je parle du temps où tout était plus humble, chaleureux et à taille humaine.

L’aéroport international, tout d’abord, est aussi grand qu’une gare de ville moyenne (et pas nécessairement bourguignonne, pour changer). On descend de l’avion par un escalier, on traverse le tarmac, et on entre dans le bâtiment où la douane et l’immigration se résument à un portique de sécurité et deux employés qui regardent votre passeport. Chose très agréable, je ne suis même pas assommé par la chaleur, un idéal petit 27°C sous un ciel aux quelques gros nuages.

Notre vol Air New Zealand déverse son lot de touristes qui font patiemment la queue, la plupart avec déjà des caisses de bières dans les bras, achetés directement au magasin duty free, avant même le passage devant les deux employées de la douane, pour cause de législation spécifique. Il y a même quelqu’un du magasin pour nous prévenir que c’est la seule occasion pour payer moins chers les alcools. Manifestement, pour beaucoup de touristes, c’est quelque chose de connu et un passage obligé.

Pendant que je fais la queue, je profite pour compulser la vingtaine de flyers vantant les différentes activités sur l’île. Location de voitures, scooters, vélos, plongée, soirée spectacle à thème polynésien, restaurant de fruits de mers, trek en quad à travers l’île, le ton semble donné, il s’agit ici de divertir un maximum. Seul sort du lot un prospectus vantant les célèbres randonnées guidées à travers l’île d’un certain « Pâ », polynésien cinquantenaire en photo avec des dreadlocks, portant la mention « vu à la télé ». Je l’empoche.

Ce séjour dans une île du Pacifique, je l’attend impatiemment depuis la fraicheur de Melbourne. C’est également pour moi le seul moment, une semaine, où je vais rester à peu près sédentaire depuis Pondichéry. Accessoirement, c’est également l’endroit où je crains le plus de m’ennuyer. On verra bien. Et puis, passer une semaine dans une île polynésienne, c’est toujours ça de coché dans la liste des choses à faire avant de mourir.

Sans surprises, la plupart de mes co-touristes sont néo-zélandais ou australiens. L’archipel est plus ou moins indépendant mais administré par la Nouvelle-Zélande dans un mode qui semble similaire aux Territoires d’Outre Mer français. La monnaie ayant cours est le kiwi dollar avec sa variante à taux de change équivalent frappée localement. Plus dépaysant, le personnel local a la bonne bouille souriante polynésienne, les hommes ayant pour la plupart un physique de rugbymen et certaines femmes des fleurs dans les cheveux. On y vérifie sans peine l’origine ethnique des Maoris. C’est d’autant plus frappant que chacun parle anglais avec ce même accent néo-zélandais si amusant, quoique peut-être plus chantant.

Finalement, je me débarrasse des formalités, récupère mon sac à dos et sort du petit hall pour me retrouver directement sur le parking, à la recherche de l’arrêt de bus. D’après ce que j’ai compris sur internet, l’île possède deux lignes de bus. Les deux empruntent le même parcours, c’est à dire quasiment l’unique route qui fait tout le tour de l’île. L’une la parcourt en sens horaire et l’autre en sens anti-horaire. Il est à peine 16h et j’ai tout mon temps pour rejoindre le Paradise Inn où j’ai loué une chambre / studio pour la semaine. Des navettes proposent des billets plus chers pour aller directement à son hébergement mais moi, je trouve ça plus amusant de prendre le bus local, sans parler que c’est moins cher.

Je me dirige donc rapidement vers une dame de l’aéroport et je lui demande où se trouve l’arrêt du bus. Suivant ses indications je traverse le parking, traverse la route qui est à peu prêt aussi importante qu’une départementale française et me retrouve sur un dégagement en gravier devant un restaurant bar. Comme je vous l’ai dit en début de billet, ici, tout est plutôt simple. Je retrouve un petit peu l’excitation aventureuse de l’Inde. N’étant pas totalement débile, je me met du côté de la route correspondant au sens horaire, l’aéroport étant au nord-ouest de l’île et mon hôtel plutôt au nord-est, pas très loin du centre ville de la principale bourgade de l’île, puis je patiente sous le soleil. C’est également l’occasion d’admirer les rudes montagnes volcaniques couvertes de jungle du centre de l’île alors que derrière moi et le bar, à une vingtaine de mètres, j’entraperçoit l’océan.

Je suis d’un naturel patient lorsqu’il s’agit de faire la queue. Je patiente donc une demi heure. Je vois passer devant moi à intervalles régulières des voitures, des scooters et des vélos, certains portant des employés de la douane et de l’immigration quittant l’aéroport. Tout laisse à croire que le trafic aérien est suffisamment clairsemé pour s’autoriser quelques pauses. D’ailleurs, depuis notre arrivée, aucun avion n’a décollé ou atterri.

Finalement, j’aperçois un vieux bus à moitié rouillé arrivant dans la bonne direction. Je lève donc un bras et attrape mon sac à dos alors que le véhicule se range sur le gravier dans un couinement de freins. A l’intérieur, quelques touristes en t-shirt, short et coups de soleil occupent les bancs en skaï verts parmi quelques autochtones. Le chauffeur, un souriant polynésien me dit bonjour et je lui achète un ticket avant de m’asseoir derrière lui.

Il s’en suit alors une bonne heure de trajet dans ce bus cahotant, temps pendant lequel je peux avoir un premier aperçu de la totalité de l’île, avant de revenir à mon point de départ, devant l’aéroport. Que c’est-il passé entre temps ? Et bien, tout d’abord, je n’ai pas bien compris au début qu’il fallait que j’avertisse le chauffeur du nom de mon hôtel afin qu’il s’y arrête. Toute la périphérie de l’île est constellée d’hôtels, complexes, resorts et restaurants (même si on est très loin de la côte varoise) dans une sorte de continuité en pointillé sans qu’il en ressorte de véritable ville hormis la capitale, Avarua, grande comme un village. Ensuite, j’étais en état de semi-somnolence en train de profiter du trajet. Finalement, le chauffeur s’est avéré être principalement un comique, se moquant gentiment de chaque nouvel usager avec des blagues récurrentes (au bout d’une heure, j’avais compris le principe, moi qui pensait au début qu’il improvisait) ou racontant des blagues parfois incompréhensibles (sauf pour les néo-zélandais à bord) sur les maoris (qui ont l’air d’être les belges du coin). Bref, je profitai du spectacle dans tout les sens du terme sous 27°C, température que nos politiciens devraient imposer par la loi.

Après un tour complet de l’île, je me dit qu’il est peut être temps de me poser, surtout que j’ai déjà vu le spectacle. Je me penche donc vers mon chauffeur et lui demande s’il peut me déposer au Paradise Inn. Je m’en sort bien, il ne cherche pas à m’humilier devant tout le monde en se fichant ma tête. Ceci dit, il est bien sympathique, et prend même la peine d’avertir son patron qu’un des clients a oublié son iPhone, ce que moi, personnellement, je n’aurai pas fait.

C’est donc vers les 18h que le bus s’arrête de nouveau devant mon hôtel et je quitte mon chauffeur-comédien-humoriste en le remerciant. L’hôtel est un bâtiment en bois blanc, sorte de grande maison tout en longueur, entre la route et la mer comme il se doit pour la plupart des hébergements pour touristes de l’île. A l’accueil je pose mon sac et cherche un être humain pour interagir. J’aime bien ça, moi, l’interaction. Personne. Bon, bon. J’attends un peu, étant encore une fois plutôt stoïque. Rien. Je cherche une sonnette. Echec.

Finalement, après dix minutes, je décide de faire le tour de la grande maison pour croiser quelqu’un. Je longe le bâtiment où donnent les chambres et pénètre dans le salon commun donnant sur la plage. Sur la terrasse, une bonne vingtaine de personnes sont confortablement assises en rond, un verre à la main, écoutant attentivement une dame anglo-saxonne d’âge moyen en paréo. A mon arrivée, tout le monde se retourne et la dame se tait. J’ai l’impression que je dérange.

« Bonjour, je cherche quelqu’un pour l’accueil ?

  • Euh, c’est moi, répond, un peu surprise, la dame en paréo. Quel est votre nom, s’il vous plait ?
  • Olivier Prat, j’ai réservé pour une semaine sur Agoda.
  • Ah, répond-elle après quelques secondes de blanc. Euh… je vous rejoint et je m’occupe de vous dans quelques minutes.

Je me replace donc à l’accueil et attend donc qu’on s’occupe de moi. Quelques minutes plus tard, la dame me rejoint avec un petit chien blanc et un air interrogatif.

« Alors, à nous maintenant. Vous pouvez me rappeler votre nom, s’il vous plait ?

  • Olivier Prat, j’ai réservé par Agoda.
  • Bon, voyons voir, dit-elle en se penchant sur son ordinateur. Je vous avoue être perplexe car nous sommes complet et je n’attendais plus personne. Ceci dit, votre nom me dit quelque chose.

C’était donc cela. Effectivement, après quelques minutes de recherche sur son ordinateur, la vérité éclate au grand jour : ma réservation est passée à la trappe. Avouez tout de même qu’il y a de pires endroits au monde où se retrouver sans toit qu’une île paradisiaque où la température ne descend pas en dessous de 25°C. Je n’éprouve donc même pas de colère ou de panique, mais plutôt un certain amusement.

Fort heureusement, après des explications au sujet d’ordinateur en panne et de disque dur changé, la tenancière m’assure gentiment qu’elle va s’occuper de moi en appelant les autres hôtels de l’île, à sa charge bien sur. En attendant qu’elle trouve une solution, elle m’invite à me poser confortablement sur la terrasse avec une boisson offerte par la maison. Chic.

Quelques secondes plus tard, me voilà donc assis en terrasse sur une chaise face à la mer, au dessus d’une petite plage, en train de profiter des premières gorgées d’une bière bien fraîche. De la vingtaine de personnes à mon arrivée ne restent que deux jeunes hommes à une table, également munis de leur bouteille de bière.

Assez rapidement, la conversation s’engage, suite à mon arrivée un peu surprise. Je leur apprend ma situation en rigolant et très facilement, nous commençons à parler d’autres choses. L’hôtel est au complet car il héberge pendant un mois une vingtaine de jeunes instituteurs stagiaires australiens, venus ici pour parfaire leur formation dans le cadre d’une convention avec le gouvernement des îles Cook. Ils interviennent dans les écoles primaires de l’île tout en profitant d’un cadre plus qu’agréable. Alors que le soleil décline rapidement, comme c’est légitime sous les tropiques, nous sommes rejoint par un troisième larron de la bande, un grand gaillard blond et costaud.

Une bière à la main, un couché de soleil dans le dos, une température idéale et une conversation agréablement intéressante, voilà ce qu’il faut pour bien finir une journée de voyage. Les trois gars viennent de la région de Melbourne et nous parlons fatalement de la ville et de sport. C’est eux qui m’apprennent qu’une grande partie de la population de leur région est férue de sport et qu’il n’est pas rare d’aller voir des matchs de toutes les compétitions au stade plusieurs fois par semaine. On plaisante également sur le caractère un peu « snob » et « trendy » de Melbourne, tel qu’il est perçu par les gens habitant la campagne autour.

En cours de route, du balcon, deux jeunes femmes, toujours institutrices stagiaires, participent à la conversation. Elles m’apprennent qu’elles doivent, en plus de leurs cours, rédiger un mémoire, ce qui bien entendu, vu les conditions, est bien la dernière chose qui leur fait envie. Je suis d’ailleurs surpris par l’âge de ces stagiaires qui vont de 20 à 30 ans. Certains ont d’ailleurs déjà pratiqué des métiers et sont venus à l’enseignement après coup, bénéficiant des bourses octroyés par le gouvernement australien. Sans vouloir conclure trop hâtivement, je trouve ça assez rafraichissant par rapport à tout les instituteurs et professeurs français, directement sortis des études, sans autre expérience professionnel. Mais peut être suis-je tombé sur un lot très particulier. Déjà, ils sont en stage sur une île paradisiaque.

Alors que je fini de bien sympathiser avec cette dynamique bande, la responsable de l’hôtel revient et m’annonce avoir trouvé une solution. Elle s’est arrangé pour m’héberger cette nuit dans un autre hôtel et les nuits suivantes dans un troisième. Elle me rassure, j’y serai beaucoup mieux qu’ici. C’est peut être vrai d’un point de vue purement fonctionnel et luxueux, mais j’avoue déjà regretter ces jeunes australiens et l’ambiance détendu de l’endroit. Je les quitte donc en les remerciant et en leur souhaitant un bon stage, alors que le blond barbu m’invite à les rejoindre boire un verre si on se recroise. Sait on jamais avec cette île tout en cercle.

Nous nous retrouvons donc à trois, la gérante, son chien et moi, dans sa petite voiture japonaise en route vers ma prochaine étape. Enfin, pas tout à fait. Elle me propose d’abord de s’arrêter en route pour s’acheter un fish’n’chips. Elle meurt de faim et il 20h, il est vrai. Soit, allons-y, je ne suis pas pressé. Je discute donc un peu avec elle et j’apprend qu’elle est néo-zélandaise, installée ici depuis quelques années. Elle loue le bâtiment de son hôtel car la loi des îles Cook interdit la vente de terrain aux étrangers. A vrai dire, c’est même plus simple que cela car la terre n’est pas réellement une propriété privée. Elle appartient aux familles élargies et ne peut être vendue sans l’accord d’un comité. D’après elle, c’est une bonne chose qui a permit de contenir le prix des logements tout en préservant l’hébergement des habitants locaux. Aux îles Fidji, qui suivait jusqu’ici une loi similaire, il a été décidé de libéraliser le marché de l’immobilier, à la mode occidentale, avec pour résultat une inflation terrible et des autochtones mal logés.

Elle se gare alors sur un parking en gravier et nous descendons en laissant le chien, placide à l’arrière. D’après elle, ici se font les meilleurs fish’n’chips de l’île et pendant qu’elle part se chercher sa portion, je m’approche de habitués. Le lieu s’avère être une sorte de bar / restaurant en plein air et ce soir, l’affluence est plutôt importante. Sur un écran géant, un match de rugby du championnat néo-zélandais est diffusé, suivi passionnément par les clients. Je tente de suivre.

Régulièrement, je surveille ma chauffeuse, occupée à avaler son plat avec les doigts tout en discutant avec des connaissances. Finalement, une demi-heure plus tard, elle me retrouve dans la foule et nous remontons en voiture. On peut dire qu’elle a attrapé le rythme des îles, elle.

Enfin, quelques minutes et un petit quart de tour de l’île plus tard, nous nous arrêtons une nouvelle fois, cette fois-ci devant un hôtel plutôt luxueux en bord de mer (mais est-il besoin de le préciser), le Pacific Resort. La gérante du Paradise Inn résume la situation à la préposée de l’accueil et cinq minutes plus tard, après avoir remercié la première de ces efforts, je suis la seconde vers ma chambre, à l’étage d’un bâtiment isolé, de l’autre côté de la route.

Pour ce soir, j’ai le droit à une grande chambre classieuse avec une belle salle de bain et une petite kitchenette. Pour ne rien gâcher, la gérante de mon ex-hôtel m’a même offert le diner. Je fini donc ce périple au restaurant soigné et lounge du Paradise Inn, à l’air libre, entouré d’une végétation tropicale et bien entendu, toujours sous 27°C.

Côté conversation, par contre, c’est beaucoup moins agréable.