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First night in kiwi land

Je commence ce tout premier billet Néo-Zélandais par un coup de gueule. Rhhaaaaaa !!!! Merde !!!! Con !!! Chié !!! Voilà. Il est destiné aux hôtesses et hôtes de l’air d’Air New Zealand qui ne font que me déranger dans mon vol. Encore un problème de riche me diriez vous. Certes. Je paye pour un vol d’avion qui, en l’occurrence, dure trois heures. Oui, il faut trois heures pour rallier Auckland de Sydney en jet. Là n’est pas le problème. Dans ce laps de temps, j’ai environ 2h30 pour profiter un maximum de l’ « on-board entertainment », que je traduirais en français par « divertissement à bord » qui depuis quelques années est individuel sur les longs courriers. On a un petit écran en face de nous dans le dossier de notre voisin de devant avec un petit joypad tout pourri qui nous permet de naviguer péniblement dans une arborescence de films, émissions de télévision et musiques. Donc pendant ces 2h30, j’ai de quoi caser un film et une poignée de « Big Bang Theory ».

Et bien on est constamment dérangé dans son film par des annonces ridicules du personnel naviguant. Turbulences, vente d’alcool, consignes de sécurité, annonce de l’approche d’Auckland, température et météo à destination, tout y passe. Ce sont de véritables pipelettes. C’est pire que les publicités car parfois ça survient en plein milieu d’un dialogue clé. Tout à coup l’image se fige, un « dong » en La 4 retentit et une voix inconnue du scénario nous fait alors remarquer que des rafraichissements seront bientôt servis avec un choix de poulet ou de bœuf pour les classes économiques. Quelques secondes plus tard, la vidéo reprend ainsi que le son mais non sans avoir oublié les deux derniers mots : « Luke, je suis ton… Nous voudrions vous rappelez qu’il est interdit de fumer dans les toilettes. Merci… Noon, nnooon, ce n’est pas vrai. C’est impossible. Noooooonn !!!! ». Ben pourquoi il gueule, l’autre blondinet ?

Voilà, c’est dit. C’est dommage parce qu’à part cela, ils sont extrêmement sympathiques chez Air New Zealand. Tenez, pour les consignes de sécurité ils nous diffusent une vidéo extrêmement drolatique avec dans le premier rôle, le héros de « Man vs. Wild ». Ils ne sont pas à leur coup d’essai dans leur domaine car ils avaient précédemment utilisé une autre vidéo ayant pour thème le Hobbit ou encore celle-ci, beaucoup plus disco . Bref, tout ça donne un bon à priori des habitants de la Nouvelle Zélande.

La bonne nouvelle, c’est que cela s’est confirmé une fois arrivé à Auckland. Pour une fois, à l’immigration, l’officier m’a souris en me souhaitant la bienvenue. Il va se calmer cet hystérique, dis donc. Ensuite, j’ai loué une voiture pour ma semaine de séjour. C’est court donc je veux être mobile même si je trouve ça finalement assez dommage d’être tout seul dans son véhicule. On ne peut pas tout avoir. A l’aéroport, donc, après quelque instants de surprise, ne voyant pas de guichet au nom de mon agence de location, je suis aimablement dirigé vers un téléphone interne où une personne me rassure en m’annonçant que quelqu’un vient me chercher en mini-bus pour m’amener au dépôt. Quelques minutes plus tard, un monsieur d’une soixantaine d’année se gare devant moi et me fait monter à l’arrière. Immédiatement il entame la conversation en me demandant se que je viens faire ici et où je compte aller. Dans les cinq minutes du trajet il m’explique gentiment comment rejoindre la route vers la péninsule de Coromandel, où je compte passer ma première nuit. Comme c’est agréable.

C’est finalement peu avant 17h que je quitte la zone aéroportuaire aux commandes d’une petite coréenne blanche à boite manuelle. Je me surprend moi même à m’adapter extrêmement rapidement aux nouvelles conditions de trafic. Ceci dit, j’ai beau avoir changé de pays, les indications et le code de la route est similaire voir identique à l’Australie. Ce ne sera pas la première chose que trouverai identique des deux côtés de la mer de Tasmanie.

La monnaie, par exemple, hormis le nom, dollar, même les pièces sont quasiment identiques en taille et colorie. La seule différence, et je me permet d’affirmer que c’est particulièrement agaçant, est que la pièce de 2$ néo-z est plus grosse que la pièce de 1$ alors qu’en Australie, c’est l’inverse, ce qui est totalement illogique.

Je m’engage donc sur la highway 1 qui, bien qu’autoroute aux abords d’Auckland se transforme très rapidement en route. Une demi-heure plus tard, je prend l’embranchement pour la 2, direction Coromandels. Le soleil est déjà très bas sur l’horizon mais je constate des changements rapides de paysage dont j’avais perdu l’habitude en Australie. Globalement, tout est vert et ondoyant. Je poursuit toujours dans la direction Coromandel (c’est vraiment très bien indiqué, bien que j’ai acheté une carte de l’île du nord). Une heure plus tard, je suis déjà à l’entrée de la péninsule et ses paysages de petites montagnes escarpées. C’est fou comme tout va plus vite ! J’ai l’impression que le monde s’est reconstruit à l’échelle 1/10ème.

Le soleil se couche et je m’engage de nuit dans une petite route de montagne. Pendant une petite heure ce n’est que méandres, virages et montées dans le noir. Dommage pour le paysage. Je bascule finalement à un sommet et redescend de la même façon à la lumière des phares. Un embranchement à gauche direction Tairua puis quelques derniers kilomètres de routes et j’arrive à destination, le Blue Motel de Tairua, petite bourgade au bord de l’eau. Il est environ 20h et suis rejoint à l’accueil désert par la patronne, souriante, qui me souhaite la bienvenue. Je range mes affaires dans ma chambre puis part à pied à la recherche du pub restaurant recommandé par mon hôte.

Déjà, il fait un peu frisquet ici et je traverse d’un pas vif un pont afin de rejoindre le coin des commerces, ne croisant personne en chemin. Je devine juste en vague silhouette le paysage d’une baie à demi entourée de reliefs. Sans difficulté je trouve le lieu dit et rentre dans un pub, croisement entre un saloon et un bar PMU. On est très loin de la chaleur d’un bar irlandais. Des gars à l’aspect rude jouent au billard, trois autres personnes sont au bar et deux femmes s’affairent devant le jukebox placé sous un écran plat de télévision diffusant un match de rugby. Aaaah, la voilà la vrai Nouvelle Zélande ! Grâces aux préposées au jukebox, un enchainement de classiques du rock donne une touche finale à l’ambiance. Fait notable, l’une des deux femmes à des traits d’allures maori. Par rapport à la discrétion aborigène constatée en Australie, cela mérite d’être relevé. Attendons la fin de notre séjour pour conclure.

Je m’approche tranquillement du bar et note un panneau marqué « Tonight’s special – Beef Strogonoff ». Voilà qui est tentant. Le barman se penche vers moi avec un air de concentration et, d’une voix que je veux pleine d’assurance, je commande le plat du jour avec une bière. Sans un sourire il prend note et je me pose à une table haute face au jukebox et au match. Pendant quelques secondes je ne reconnais pas les règles avant de comprendre qu’il s’agit de rugby à 13. Déjà, il n’y a aucune mêlée ni ruck. C’est d’un triste.

Une femme vient m’amener ma bière et quelques minutes plus tard, mon bœuf strogonoff qui n’a de strogonoff que le nom. Des émincés de bœuf, du riz et une vague sauce à la crème, voilà en quoi il consiste. Vu le décor, je ne suis pas non plus particulièrement surpris. Je me contente donc de manger tranquillement, siroter avec calme la bière en tentant de me passionner pour un match entre deux équipes inconnues ou de saisir les conversations bruyantes de certains habitués.

Pendant ce temps, la musique rock persiste. Et dire que hier j’étais à Sydney. C’est vraiment marrant ces changements brutaux d’ambiances.