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Les animaux citadins

Il faut absolument que je vous parle des animaux. Je trouve qu’il est toujours intéressant d’observer la façon dont une société traite les animaux. Ca n’en dis pas plus sur la façon dont les humains se traitent au sein de la société mais c’est souvent un élément de différenciation entre les cultures, ça et la nourriture, le paiement des impôts, le comportement envers les personnes âgées et la conduite en véhicule à moteur.

En tout bien tout honneur, commençons par la vache. Je ne vais pas vous ressortir le tableau mais oui, effectivement, il y beaucoup de vaches citadines à Mumbai (ainsi qu’à Hampi et Pondicherry). Alors bien entendu ce n’est pas à franchement parler des vaches de compétition élevées aux hormones et elles ressemblent plus à des petits buffles efflanqués qu’à des Holsteins pisseuses de lait. Mais néanmoins il y a toujours un côté amusant à voir une vache en ville, chose qui ne risque pas d’arriver en France à moins qu’on soit à la foire ou au salon de l’agriculture. Donc je vous confirme lecteurs impatients que, oui, la vache jouit d’un certain respect de la part de ses compatriotes humains. On peut dire qu’on lui fout royalement la paix à moins bien sur qu’elle vienne brouter les cannes à sucre d’un vendeur de jus de canne. Dans ce cas ledit vendeur(euse) va gentiment mais fermement la repousser (car aussi efflanquée soit elle, elle doit quand même approcher les 300kg), parfois accompagné d’un cri sensé effrayer la bête mais qui souvent a pour effet collatéral d’effrayer le touriste français masculin d’âge moyen passant par là.

Mais la chose la plus étonnante pour moi ne réside pas dans le comportement de l’humain vis à vis de la vache, mais plutôt du comportement de la vache vis à vis de l’humain. Une vache mumbaiki (ou de Hampi ou de Pondicherry) est d’une placidité à toute épreuve. Déjà, elle survit sans crise de nerfs dans un environnement auditif relativement stressant (si, si, moi j’en peux plus) sans que ça ne l’émeuve outre mesure, mais en plus elle se fait frôler en permanence par une meute de rickshaws, motos, mobylettes et voitures au klaxon bloqué et se fait mettre la main à l’arrière train par des centaines de passants inconnus sans que cela ne DSC_5434_DxOtransparaisse sur sa face bovine. C’est tout bonnement stupéfiant. Devant cette nonchalance et cette désinvolture, je me suis parfois imaginé, en croisant une vache à pied, l’entendre me marmonner un « ‘alut » tout droit sorti de l’année 68 sans toutefois qu’elle me brandisse le signe « Peace & love » car c’est tout de même un quadrupède. Il suffit d’aller se promener dans un champs français équipé de son quota de vaches pour se rendre compte que la vache française, elle, devrait être puissamment droguée aux anxiolytiques pour espérer survivre plus de deux minutes à Santa Cruz (East) à 10h du matin sans partir en cacahuètes en meuglant et courant comme une bête terrorisée. Merveille de l’adaptation animale. Pousses z’en l’air pour Darwin.

Notre deuxième compagnon d’étude est le chien. Je parle ici du chien errant, fier, sauvage et indépendant et non pas du bon vieux gentil toutou des familles. J’ai du apercevoir quelques chiens de compagnie mais c’est quand même relativement rare. Non, ici notre sujet de conversation est le chien des rues : lupus domesticus via (si mon inexistant latin est encore bon). Tout d’abord son nombre est important et l’espèce se porte bien merci. Enfin, disons qu’elle n’est pas en extinction. Le bon vieux bâtard est, chose toujours surprenante pour moi, complètement toléré par l’homo erectus. De la même façon que personne ne s’émeut de la présence d’une vache dans la rue (même si elle est sacrément sacrée), de ce que j’ai vu, tout le monde applique le bon vieux « vivre et laisser vivre » aux chiens errants. Il faut néanmoins bien avouer que, comme les vaches, ils sont dotés d’une prodigieuse placidité inculqué dés leur plus jeune âge, j’imagine. Ici pas de chiens errants babines moussantes grognant à l’approche d’un humain mais plutôt le tranquille bâtard à poil ras et rêche, côtes saillantes qui vous croise en vous lançant un « ‘lut » amical quand il n’est pas en train de ronfler sur le flanc sur le trottoir juste au pied d’une aération (oui car il fait toujours autant chaud dans ce pays, nomdedjieu). Après ils sont sans doute plus houspillés car plus intrusifs que des vaches et sans doutes plus abîmés car moins visibles qu’une vache. Oui il m’est arrivé de voir plusieurs chiens à trois pattes mais aucun à cinq. Bref le chien des rues indien vis tout intégré dans la société. Je me demande d’ailleurs si pour lui aussi, la vache est sacrée, tiens.

L’autre animal emblématique de l’Inde que je peux évoquer dans ce billet est l’éléphant, d’asie bien entendu sinon c’est de la contrefaçon. J’en ai vu deux et ils s’appelaient tous les deux Lakshmi. Le premier (Lakshmi) c’était à Hampi dans le temple Sri Virupaksha (que je présenterai une autre fois) où je l’ai aperçu à l’ombre des passages latéraux. Il était accompagné par deux de ces cornacs et visiblement au travail. Je me sentais donc mal à l’aise de le déranger mais il avait l’air de bien aller, merci pour lui. Le second (Lakshmi), je l’ai croisé à Pondicherry à une intersection dans la vieille ville française déserte. Il marchait tranquillement avec un cornac sur le dos et un autre le tenant par la corde, avec un joli motif blanc sur le front. Il avait également trois touristes au cul qui lui mitraillaient le postérieur au téléphone portable (environ trois raisons de les envoyer valdinguer à mon sens). Je sentais bien qu’il était concentré car manifestement en route vers son boulot au temple de Marrakula Vinayakar (tous les noms de temple ne sont absolument pas cités de mémoire). Je me suis donc mis à l’arrêt à dix mètres car il faut bien avouer que je n’ai pas l’habitude de rencontrer un éléphant en pleine rue. J’essayais plutôt de me rappeler la nature et l’heure d’ingestion de mes dernières boissons puis ensuite de profiter du spectacle saisissant d’un éléphant marchant tranquillement de ses grosses pattes plates. Et donc je confirme, l’éléphant d’asie a de plus petites oreilles.

Pour faire encore plus dans l’exotisme et en continuant sur notre lancée des animaux citadins, pas plus tard qu’il y a trois jours, à Pondicherry, dans ma guest house (oui car je ne dors pas à l’hôtel mais dans des guest houses), alors que je descendais ce matin là, j’aperçois sur le mur peint en blanc de l’escalier un magnifique bas relief blanc en forme de lézard, tout à fait charmant. Du coup, esthète, je met mes lorgnons et je m’approche de ce superbe travail, dont l’artisan devait être particulièrement fier, pour me régaler du moindre de ses petits détails : une queue recourbée d’une exquise finesse, des petites écailles magnifiquement rendues par je ne sais quelle technique et des yeux globuleux qui se disent mutuellement merde car chacun fixant une direction propre. Su-perbe.

C’est à se moment là que l’animal a cligné des yeux. Surpris, j’ai laissé échapper un petit cri de chaton (que j’ai vite repris en redescendant ma voix de deux octaves). Il est brusquement parti se planquer derrière un tableau de Parvati, la meuf de Vishnu (je vous parlerai une autre fois de mes connaissances en hindouimse), en marmonnant un discret « fait sssssier ». Ce petit lézard, je mettrai ma main dans du curry extra fort que c’était un caméléon. J’aurai bien aimé qu’il se mette sur une surface d’une autre teinte pour en avoir le cœur net mais il a préféré se planquer DERRIERE le tableau. Ceci dit, c’est tout à fait compréhensible de sa part au vue des dorures et couleurs pétantes composant le sus-mentionné tableau. Moi même j’en ai les yeux qui pleurent.

Notre dernier sujet d’étude animal est bien entendu, le chat. Notez que j’en parle pour éveiller un peu d’empathie chez une potentielle catégorie de lecteur savoyard de ma connaissance car il n’y a malheureusement pas énormément de choses à dire à son sujet. Soit la population de chats en Inde est très faible, soit ils sont particulièrement discrets. Je dois n’en croiser qu’un tout les deux jours, quand je claque la bise aux chiens environ quatre fois par jour. Pour être honnête avec vous (et je souhaite drôlement l’être) quand je dis croiser je dis ça pour l’effet de style car la vérité est que je fais fuir un chat environ tout les deux jours. Comme les chiens, ici je ne parle pas du matou bourgeois et installé mais du chat de gouttière dans toute sa magnifique splendeur racée et fière. Ce qui est encore une fois une belle figure de style car en réalité il s’agit de petits chats maigrelets au regard craintif. Alors eux, la placidité, il faudrait la leur administrer de force. Pourtant je n’ai pas perçu de signes d’agressivité particuliers des indiens vis à vis des quatre chats que j’ai croisé. Il y a peut être une raison religieuse, un dieux à la tête de chat qui se serait bêtement moqué du troisième œil de Vishnu (Vi-shnou il a un troisième oeiiillleux, na na nère), qui expliquerait un rejet du chat dans la culture hindou. Ou bien tout simplement la raison réside dans la nature pathologiquement angoissée du chat qui ne parviens pas à s’adapter aux 90dB et aux véhicules métalliques lancés à vitesse respectable sur les voies goudronnées.

Bref tout ça pour dire que j’ai été particulièrement frappé par la tranquille coexistence entre humain et animaux à Mumbai (et Hampi et Pondicherry). Une autre fois je vous parlerai de singes, écureuils et autres lézards (mais pas des caméléons).

Mon ami sans nom

J’ai fait un rêve en planifiant (oui, sauf le train, gna, gna, gna) ce tour du monde. J’ai rêvé que je rencontrai des gens du coin et que malgré la barrière de la langue nous parviendrions à créer un lien et à échanger sur nos pays respectifs. En un mot comme en cent, j’ai rêvé de rencontres exotiques (humaines ou pas. Je suis pas difficile). Ouvres toi monde, je viens z’a toi. Et bien il ne m’a pas fallu plus de 24h pour commencer à papoter avec un gars du cru, c’est à dire (et pour voir si vous suivez), un indien de Mumbai. Il est pas beau le monde, hein?

DSC_4927_DxOJe vous pose le décor : Mumbai, fin de journée. Le soleil se couche sur le célèbre front de mer surnommé le « Queen’s Necklace », face à la mer d’Arabie. La foule remonte (ou redescend ça se trouve) la promenade au bruit des vagues qui s’écrasent sur la plage mais également au bruit des klaxons et des bruits de moteur, oui lecteur cynique. Après une longue journée de négociation avec des employés des chemins de fers indiens, je me pose sur un banc face à la mer et profite du spectacle sans cesse renouvelé de mes congénères bipèdes.

Après quelques minutes de méditations, j’entends mon voisin à ma droite qui me parle du temps qu’il fait dans un anglais impeccable. Voilà qui est incroyable. C’est le premier indien que je comprends instantanément depuis mon arrivée (ce sera d’ailleurs le dernier). Je me tourne vers lui un peu sur la défensive (putain, mais il voit pas que je médite face au célèbre front de mer qu’on surnomme le « Queen’s Necklace » celui là?) mais malgré tout intrigué car il avait lancé la conversation non pas sur un thème météorologique complètement banal du genre « halala, qu’est ce qu’il fait beau » mais sur quelque chose de plus exotique du genre « la mousson ne vas pas tarder à arriver et les couchés de soleils en seront plus joli ». Poésie orientale, transporte moi. Etant donné que, moi, la mousson je compte bien la vivre en direct (vu que je me suis fait suer à investir dans des sacs étanches pour mon matos) je lui demande donc quand est-ce qu’elle va t’elle arriver la mousson, dites, hein ? Mais en anglais, bien sur.

DSC_4929_DxOBref de fil en aiguille, nous sommes restés gentiment assis côte à côte à deviser de l’Inde, de la France, de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, de la corruption, etc, le tout pendant au moins trois heures. J’en ai profité pour lui poser des questions sur des comportements vus à Mumbai que je n’avais pas très bien compris (notamment cette fameuse impolitesse dans les queues), sur la situation économique en Inde. Bref, j’en profites en faisant mon candide. Un monsieur à la conversation agréable, cultivé, d’environ cinquante ans je dirai, un peu chauve à la Mahatma Gandhi mais un peu plus gras (est-ce un exploit?) et sans les lunettes. Bien entendu également un peu plus vêtu. Il m’a expliqué qu’il travaillait dans la pharmacie mais que ça société ne le payait plus depuis trois mois et donc qu’il cherchait du boulot. Il m’apprend également qu’il a un bon ami français qui est producteur de cinéma. Mais c’est dingue ça ! Comment s’appelle t’il ? Figurez-vous que je connais également des gens qui sont dans le cinéma à Paris ? Bon là j’étire un peu la vérité car en fait je connais vaguement un producteur avec qui j’ai travaillé sur un projet européen il y a dix ans. Mais ça serait bien le diable si c’était lui. Forcément c’était un gars que je ne connaissais pas (Luc Besson, non, connais pas) mais qui d’après lui l’avait rencontré de manière naturelle comme nous maintenant alors qu’il venait pour un festival à Mumbai. Mais c’est dingue ça dites moi, dis-je, quand même un peu surpris qu’un producteur de cinéma parisien se lie d’amitié aussi facilement avec le premier venu.

Je découvre également après forces questions sur sa vie (oui car on s’est raconté nos vies, un peu) qu’il est en procès, lui et ses collègues, avec sa boite pour qu’elle paye les salaires mais qu’entre temps elle s’est fait racheté par Pfizer, une grosse boite pharmaceutique. Ah, mais oui, je connais très bien. Sauf que Pfizer veut liquider la branche indienne donc ils vont sans doute se retrouver au chômage. Du coup forcément, j’enchaîne sur le système d’assurance chômage en Inde pour pouvoir comparer avec notre bon vieux Pôle Emploi.

Puis un peu plus tard on revient sur sa situation et notamment familiale. Il m’explique qu’il a envoyé sa famille dans sa ville d’origine (Pune pour les plus curieux. C’est à côté de Mumbai) parce qu’il ne pouvait plus payer le loyer à Mumbai, exorbitant. Combien lui demande-je ? 6000 roupies par mois. Rapide calcul mental. Ah oui, c’est euh… exorbitant. Bref, sa famille proche n’était plus avec lui.

On parle un peu du coup de nos situations familiales respectives et sur la structure familiale en Inde. Un peu plus tard il m’apprend qu’en dehors de sa femme personne d’autre est au courant de sa situation financière car il ne veut pas affoler ses parents et qu’il est gêné vis à vis des autres membres et amis pour qui il est un symbole de réussite. Il n’ose pas trop demander de l’aide à son ami français parisien ou à son autre ami italien bien qu’à chaque foi qu’ils viennent à Mumbai, il les reçoit comme des rois chez lui. Ah oui, la fameuse fierté masculine, hein, mon cochon ?! Je ne lui ai pas dit comme ça. Mais un truc un peu plus édulcoré.

J’étais peut être en mode voyageur candide, monde viens z’a moi, je m’ouvre à toi (ou inversement, je m’y perds), mais là j’avoue que je commençais à avoir l’arnaquomètre qui commençait tout doucement à s’approcher de la zone d’alerte. Cette insistance à ramener le sujet sur sa situation financière commençait à devenir suspecte. Je suis donc passé en mode noyade de poisson.

On poursuit donc la conversation sur des sujets variés, moi essayant de parler d’autre chose qui pourrait avoir trait à de l’argent, lui revenant sur ces problèmes d’emploi. La situation était délicate. Malheureusement, j’avoue qu’à un moment j’ai fait une gaffe de débutant. Il devisait tranquillement sur un entretien qu’il venait de passer chez une autre société pharmaceutique (car il cherchait à trouver un autre job vu qu’il n’était plus payé) et qui avait été très positif. La preuve, on l’avait rappelé pour venir faire un deuxième entretien au siège social situé quelque part dans le Gujarat (un autre état d’Inde). Je suis pas très fortiche en géographie indienne mais je me doutais que c’était un peu loin de Mumbai. Donc naïvement (rhaaa, la faute de quart), je lui demande si la société lui paye le déplacement. Non ? Ah ben elle est dure celle là dites donc. Gloups. Ah et puis en plus vous pensez qu’il va falloir payer un dessous de table pour avoir ce job alors qu’on vous a dit de source sure que vous êtes le dernier candidat retenu mais que vous n’avez pas de quoi vous payer à manger alors vous pensez bien payer un aller retour vers le Gujarat. Ah. Ben merde alors.

A partir de ce moment là le doute c’est immiscé. Pas de chance pour lui j’avais le lointain souvenir de mes parents se faisant arnaquer d’une somme à Nairobi au Kenya, par deux « étudiants » qui voulait retourner à Mombasa pour leurs études en sachant qu’ils n’avaient pas de quoi payer le voyage. Par contre ils avaient promis de rembourser à leur arrivée. Argent jamais remboursée, bien entendue. Bref une histoire dans le genre.

Je regarde donc ma montre en sortant la célèbre réplique vaudevillesque « Ah, mais il se fait tard monsieur. Mon mari va bientôt revenir. Vite, cachez vous dans le placard » que j’avais bien entendu adapté à la situation : « Ah, mais il se fait tard monsieur. Il faut que je rentre à mon hôtel qui est loin d’ici, à Santa Cruz ». J’avais enlevé toute la partie cocufiage qui me semblait hors de propos dans le contexte. Je me lève donc en le remerciant de cette charmante conversation sauf que bien entendu, il s’invite pour me conduire à la gare pour m’indiquer le chemin. Rhaaa le lourd. On marche donc vers la gare ou il me reparle un peu de ces problèmes financiers (il doit penser que je suis pas très sensible aux messages subliminaux) pour finalement, au pied de la gare, enfin faire son coming out : « me voilà navré vous pensez bien mais au vu de ma situation je ne peut pas faire autrement que de vous demander une petite aide financière pour me sortir de ma situation ». Aaaaaah ben voilà. Que je lui ai dit ou presque. Disons que je lui ai fait remarquer avec le sourire que je me demandais quand il allait finalement me demander explicitement de l’argent. Il m’accompagne jusqu’au pied des quais où il m’indique celui pour rejoindre Santa Cruz. Il me propose également de faire le guide pour moi le lendemain. Un peu impressionné par le temps qu’il a passé à me tenir la jambe, je sors mon portefeuille et décide de lui donner 50 roupies, pour le spectacle.

La morale de l’histoire, c’est que d’une part j’ai fait mine d’aller en direction de la plate forme qu’il m’avait indiquer en disant au revoir de la main pour finalement revenir en arrière et vérifier avec un passant si c’était bien la bonne. Mais d’autre part il m’avait complètement bousillé mon rêve. Je me suis mis à douté de tout ce qu’il m’avait raconter sur l’Inde, sur ses amis français, italiens, sur sa vie, bref sur tout. Dans un grand pschiiit, le ballon s’est crevé. 50 roupies c’est rien mais malheureusement je n’y ai pas cru à son histoire. Il y toujours un doute mais je lui en veut surtout de m’avoir rendu plus méfiant.

Monde viens z’a moi, mais d’abord t’es qui ?

Les physiques de Mumbai

Il est toujours amusant, quand on découvre un pays, d’observer les gens.

Je reprends.

Il est toujours amusant d’observer les gens, point.

Je ne me risquerai pas à des conclusions hâtives, du moins pas avant la fin de ce billet, mais j’ai constaté une nette différence quand à la taille moyenne des gens croisés à Mumbai par rapport à, mettons, Toulouse. Et je peux vous dire que j’en croise des gens à Mumbai. A vrai dire c’est mon occupation principale et ceci contre ma volonté. Mais de manière vraiment naturelle je constate que je dépasse la plupart des gens d’une demie, voir d’une tête complète. Autant dire que je vois assez loin dans la foule (ce qui n’est pas désagréable). Il me semble avoir eu également cette impression à Mexico, mais le temps passant, les souvenirs se brouillent sur ce point.

Ensuite côté largeur, j’ai la nette impression que j’ai une corpulence légèrement supérieure à la moyenne indienne, également. Là je ne sais pas s’il faut que j’en soit particulièrement fier même si dans une foule, ça peut m’être également utile pour garder mon cap en bousculant gentiment l’aveugle ou le cul-de-jatte. Je plaisante bien entendu. Je ne bouscule personne. Et encore moins les aveugles. En tout cas, l’habitant de Mumbai moyen que je croise est frêle (comme les serveurs ou les gardiens d’immeubles, oui). J’imagine que le régime alimentaire joue pour beaucoup car les quelques indiens un peu « occidentalisés » et manifestement de catégories légèrement supérieures que je croise dans mon wagon de première classe (on va pas se mélanger avec les gueux, non?) sont plutôt à la norme européenne. Comme quoi les vitamines…

Finalement, côté beauté (attention, passage subjectif), je me suis fait la même remarque qu’à Mexico : mais dieux que le / la français(e) est beau/belle ! Oui, c’est le moment d’auto congratulation. Ou pas, car on se doute que l’indien moyen a moins l’occasion ou l’argent de prendre soin de soi. Résultat on constate une plus grande variété de « gueules » dans la rue et surtout des personnes plus cabossées avec l’âge.

Bref tout ça pour dire que j’ai un énorme sentiment de supériorité physique avec mon mètre soixante quatorze et quatre vingt kilos (bon, peut être un peu plus). Ce n’est pas un frêle vendeur de boissons ou un frêle gardien de musée qui va m’intimider avec ces petits bras. Ca change des vigiles de supermarché qu’on croise en France, ça aide pour se sentir un peu plus à l’aise dans la foule mais ça me fait drôlement chier quand je me tape régulièrement le haut de la tête en sortant de la salle de bain de la « guest house » !

Mumbai traffic

 

DSC_5093_DxO DSC_5083_DxO DSC_5091_DxO DSC_5092_DxOQu’il est beau le doux bruit du klaxon. Qu’elle est belle l’agréable pétarade des rickshaws. Concert urbain, ballet humain, Mumbai traffic tu me rends dingue.

Et avec le son et le mouvement c’est encore mieux. Au choix, ambiance jour ou ambiance nuit. La dernière étant prise à quelques encablures de mon hôtel.