Tous les articles par admin

En route vers Wellington

Il faut vraiment que vous compreniez quelque chose d’essentielle à propos de la Nouvelle Zélande. Ce pays est petit. Je dirais même minuscule et surtout l’île du Nord (que je persiste à honorer d’un N majuscule). C’est bien simple, on peut la traverser d’Auckland à Wellington en une bonne journée de route. C’est ridicule, hahaha, j’en ris tellement ça l’est, riquiqui. En plus, lors de cette traversée, on est perturbé par des changements de paysages complètement incongrus et malvenus, à mon sens, car chacun sait qu’un vrai paysage, il est homogène sur 500km ou ça devient de l’hystérie géologique.

Non, l’Australie, en voilà un pays à la bonne échelle. On prend une photo par jour et on a résumé son trajet. Pas besoin de s’arrêter toutes les dix minutes dans le froid et le vent pour tenter de croquer un ressenti. C’est un coup à choper une maladie grave où un ennui mécanique.

Hors donc, je décide de descendre au sud du nord pour aller visiter la capitale du pays, Wellington, posée dans une baie juste en face de l’autre île, séparée par un mince détroit d’une quinzaine de kilomètres de large. Présentement, je suis en train de regarder une carte des environs et, faut-il vraiment manquer d’imagination, je constate que ce détroit s’appelle le détroit de Cook. Cook par ci, Cook par là, ça devient de la vénération à force. Mais je m’égare.

Cette traversée de Rotorua à Wellington en voiture permet de traverser le cœur de l’île où se trouve l’immense lac Taupo, la ville du même nom sur sa rive nord mais beaucoup moins immense mais également l’immense pour de vrai plateau volcanique du parc national de Tongariro, au sud du lac, où dominent quatre grands volcans, en plein milieu du Mordor, pour ceux qui cherchent à se débarrasser de leurs bijoux. Je vous en parlerai une autre fois car aujourd’hui, je file vers Wellington. Je visiterai un peu plus longuement au retour.

DSC_7959_DxOIl n’y a pas à dire, l’hiver c’est nul. Même si on est vers la fin. Il fait un petit temps frisquet et gris. Je quitte donc Rotorua le matin très tôt après une petite séance photo devant le lac couvert de brume. Au sud, je traverse un paysage de collines vertes et quasiment dénudées où paissent des moutons blancs (pour changer) et rejoint assez rapidement Taupo. La route longe l’immense lac, mais avec ce temps, tout est gris est morne.

DSC_7992_DxO

DSC_7998_DxOLa route s’élève tout doucement pour rejoindre le plateau de Tongariro. La température prend le chemin inverse. Un vent frais souffle là haut et la végétation change d’aspect. On quitte les prairies vertes et ondulantes pour un paysage plus plat couvert de plantes brunes ou beiges à l’aspect rustique. Au loin, des collines marrons rappellent l’Ecosse. Alors que je roule, je tente désespérément d’apercevoir ces satanés volcans à droite qui s’obstinent à se cacher dans les nuages. Peine perdu, la météo n’est pas avec moi. Peut être au retour aurai-je plus de chance.

DSC_8002_DxOEn tout cas, le paysage est un peu désolé et hormis une base militaire je ne croise aucune ville ou village. C’est finalement alors que je m’apprête à redescendre du plateau et que le paysage redevient un peu plus vert que j’aperçois la base du Mont Ruapehu, le plus méridionale des quatre volcans. Fichtre qu’il fait froid. J’ai définitivement perdu mes capacités d’acclimatation sous 20°C. Quelques kilomètres plus loin, je m’arrête dans la petite ville de Taihape pour quelques courses de survie : de la nourriture et un petit bonnet bleu élastique en laine mérinos 100% néo-zélandaise made in China. On s’étonne après qu’ils aient des problèmes économiques. En tout cas, les vendeuses sont sympas. Par contre, ces petites villes n’ont décidément aucun charme.

Finalement, la route longe plus ou moins la mer pendant plusieurs kilomètres sous un temps légèrement pluvieux. La prochaine fois, je vient en été. C’est bien la peine de visiter un pays réputé pour ses paysages sous ce temps. Ou alors autant aller en Ecosse. A l’approche de Wellington, l’urbanisation se densifie, la route s’agrandit d’une voie et le trafic augmente notablement. Surtout, sans prévenir, ce qui était une autoroute se transforme en rue et je me retrouve projeté dans le centre ville de Wellington avant de comprendre ce qui m’arrive. En même temps, ça tombe bien, mon hostel s’y trouve. Au passage, je retrouve avec joie et délectation la joie masochiste qui consiste à trouver son hôtel en automobile et se garer dans une ville moderne. Au moins, l’auberge est bien située.

Première impression de Wellington ? Mmmmh, c’est pas très joli et un brin endormi.

L’accent néo-z

Un jour, un anglais m’a ouvert les yeux sur un truc complètement dingue en rapport aux accents. Je ne suis pas sur que ça fonctionne avec toutes les langues mais, avec l’anglais, c’est du 99,99%. Il s’agit tout simplement de décaler les voyelles. Mettez vous le fameux « a-e-i-o-u-i grecque » dans la tête et décalez tout d’un cran. Par exemple, admettons que le « aaah » devienne « eeeeuuuh », le « euuuuh » devienne « iiiiih » et ainsi de suite. La charmante phrase « ci gît la grosse patate grise » devient, sauf erreur, prononcée avec ce nouvel accent que je vient d’inventer devant vos yeux écarquillés et qui se situerai à la louche entre Moscou et Kiev, « ço geo le grusse peteti grose ». Dingue, non ?! Encore une fois, je ne suis pas certain que cela fonctionne terriblement en français car on perd une grande quantité d’information dans l’opération.

En tout cas, si vous souhaitez attraper sans trop de difficultés l’accent néo-zélandais, pour une soirée rugby dans un pub ou bien pour vous démarquer de l’américain ambiant (et puis après tout, qui suis-je pour me soucier de vos motivations profondes mais ésotériques), la règle s’applique. Tenez, à New York on dit « cool ». A Auckland on dit un vague truc ressemblant à « kéul » ou « kewl ». Amusez vous également à remplacer tout les « e » par des « i » ainsi que les « i » par des « é » et la sympathique et fort récurrente phrase « it’s a fresh weather, no ? » devient « ét’s a frish weathir, no ? » dans toutes les contrées de Terre du Milieu. Moi, ça m’amuse à chaque fois.

Notez que, contrairement à la même démarche effectuée en français en préambule, cela n’ôte absolument rien au sens. J’veux dire, sans vouloir frimer, je comprend tout ce qu’on me dit, ici. Pour les plus curieux, cette technique marche également avec l’accent écossais ou irlandais bien que la « matrice de décalage de voyelles », comme il me plait à l’appeler, ne me vient pas spontanément, là, maintenant, présentement. D’après un spécialiste, il semblerait que l’accent néo-zélandais se rapproche d’ailleurs du celui d’Afrique du Sud.

La seule exception que je connaisse pour le moment touche à l’accent indien qui consiste bêtement et dans un soucis excessif de simplification à remplacer toutes les voyelles par des « i », des « ing » ou, par défaut, quelque chose d’aléatoire. A ce niveau là, ce n’est plus du décalage de voyelles, c’est du cryptage de données.

La vallée volcanique de Waimangu

Je ne voudrais pas que vous croyiez que je suis tout le temps négatif alors je vais tout de suite énumérer les choses à faire autour de Rotorua. Si vous êtes venu pour visiter uniquement la ville, vous vous êtes planté. Non, ici, tout est une question de nature.

Autour de la ville, vous pouvez visiter un petit village Maori recréé au milieu de la forêt et y assister à des cérémonies traditionnelles, faire une ballade en bateau sur le lac, emprunter les circuits VTT des environs ou quelques chemins de randonnée notamment l’ascension des quelques petits volcans autour du lac, sauter à l’élastique (et puis quoi encore?) et bien entendu, visiter quelques sources géothermiques. Lorsqu’il fait un temps pourri digne d’un mois de novembre en Bourgogne, les options se resserrent, surtout que maintenant, je tente désespérément de retrouver 100% de mes capacités respiratoires donc il est hors de question, par exemple, de rester assis une demi-heure dans le froid et la pluie à se faire terroriser par de grands polynésiens aux yeux exhorbités effectuant un haka à l’allure belliqueuse (même si on me certifie que c’est une cérémonie de bienvenue et qu’il ne faut pas prendre toute décapitation au pied de la lettre).

A quelques kilomètres au sud de Rotorua se trouve la vallée volcanique de Waimangu. Comme son nom l’indique, même si parfois les choses peuvent être trompeuses, il s’agit d’une vallée riche en activité volcanique de toutes sortes, explosion violente et coulée de lave destructrice exclus. C’est tout de même un site pour touristes et bien qu’ils fassent payer à l’entrée, il s’agit que le flot de clients ne se tarisse pas. Je part donc un après midi pour y aller faire une petite randonnée.

La pluie fine qui tombait sur la ville s’est transformée en trombes d’eau et après m’être jeté dans le centre des visiteurs à l’entrée de la vallée, je désespère. A l’accueil, une dame me conseille un peu penaude de tenter malgré tout le chemin principal qui mène au lac et qui relie les principales curiosités. D’autres personnes viennent de partir tenter l’excursion et elle peut même me fournir gratuitement un parapluie. C’est ça ou rentrer à l’auberge de jeunesse me remettre à travailler.

Quelques minutes plus tard, plus léger de quelques dollars, je marche à l’abri de mon parapluie multicolore géant le long d’un chemin légèrement descendant. La végétation est luxuriante, ce qui n’a rien d’étonnant, même si je me doute qu’elle n’a pas poussée dans la journée grâce à cette satanée pluie. Ce n’est pas une végétation tropicale mais on dirait une sorte de forêt primaire. Rapidement, je me réchauffe en marchant et je ne tarde pas à arriver au premier point de vue au dessus d’un petit lac au fond d’un creux de terrain, d’un bleu vif éclatant. Des minces volutes de vapeur remontent à sens inverse des gouttes d’eau.

Un peu plus loin et un peu plus tard, je longe un petit ruisseau bouillonnant surgit d’une crevasse à flanc de terrain. De la même façon, des volutes de vapeur en émergent, donnant une idée approximative de sa température, entre un thé bien chaud et une douche brûlante. Bien que l’idée de me baigner dans ses eaux fumantes m’est venu, je me la suit instinctivement déconseillée à la vue des dépôts colorées vert, bleu et orange aux aspects de pollution industrielle que l’on trouve le long du ruisseau.

A un autre endroit, ce sont des petites sources d’eau à la température létale qui bouillonnent alors que les gouttes de pluie viennent s’exploser dans un bruit de friture à leurs contact. Autour de ces sources, des croutes de silicates aux trainées multicolores éloignent la végétation à distance respectueuse. N’empêche que certaines plantes n’ont pas l’air d’être particulièrement dérangées d’être irriguée par cette eau chaude et chargée de minéraux que je soupçonne de ne pas être essentiels. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, les maoris du coin, non plus, n’avaient pas l’air d’être dérangés par cette eau. Ils se servaient de ces sources comme de fours en y plongeant des paniers fait d’une herbe très dure endémique (flax). Bien entendu, les paniers étaient remplis de mets à cuire, comme du poisson ou une pizza surgelée, sinon ça n’a pas de sens. Mes sources (encore un autre jeu de mot, tient) ne m’indiquent pas s’ils ressortaient couverts d’une appétissante croute bleue de sulfate de cuivre ou assaisonnés au souffre.

Cette activité se concentre au fond d’un vallon où coule le fameux ruisseau bouillonnant, que je suit à pied alors que la pluie commence progressivement à s’adoucir. De temps en temps, indiqué par des panneaux, des trous ou des crevasses dans les flancs du terrain laissent s’échapper de la vapeur. Au dessus, les collines sont couvertes d’une riche et dense végétation se perdant dans les nuages bas.

Finalement, je rejoint après une petite heure de marche une famille, quasiment au bout du chemin qui se termine sur les rives d’un lac où se jette le ruisseau, maintenant à température suffisante pour y plonger un doigt sans hurler de douleur. Ce que je ne fais pas. Le plafond bas et la fine pluie empêche toute visibilité. Fort heureusement, un bus faisant la navette nous récupère et nous remonte vers le centre d’accueil, rebroussant chemin plus ou moins le long du vallon.

Mais de tout cela, vous êtes obligé de me croire sur parole. Vous ne pensez pas que j’allai embarquer mon appareil photo alors qu’il tombait des cordes ?

Rotorua

Il y a plusieurs façon de voyager. Tenez, par exemple, on peut potasser son Lonely Planet ou Guide du Routard (selon ses préférences) trois mois à l’avance, lire au moins quatre livres d’histoire du pays, deux romans, un film et organiser un voyage au plus serré pour ne rien rater. Jusqu’ici, ce n’est pas ce que j’ai fait. Du coup, je n’arrête pas d’être surpris pas la Nouvelle-Zélande car, hormis certains paysages, je n’ai aucune idée de ce qui m’attend. L’inconvénient de cette technique c’est qu’il est fort possible que je passe à côté de certains lieux totalement incontournables que j’aurai inconsciemment contourné.

Je ment un peu d’ailleurs en affirmant n’avoir rien préparé pour ce pays. J’ai tout de même eu une discussion avec Jane, la nouvelle-zélandaise croisée à Darwin avec son mari Nick, qui m’a donné deux trois idées de choses à faire jugées vraiment chouettes dans l’île du nord. Ce que j’ai retenu c’est que la partie centrale de l’île est particulièrement volcanique.

Rotorua n’est pas au centre de l’île mais n’empêche que c’est particulièrement volcanique dans les environs. D’ailleurs, un soupçon d’odeur de souffre plane dans les rues de la ville émanant des nombreuses sources géothermiques. Ça ne fait rien pour augmenter l’attrait de cette petite bourgade qui suit un classique plan en grille que bordent des bâtiments et magasins de plein pied. C’est une sorte de Matamata en plus grand, si vous voyez ce que je veux dire. Si vous ne le voyez pas, vous êtes quand même bien capable de l’imaginer : ce n’est pas spécialement dynamique, surtout les nuits de fin d’hiver. Il doit bien y avoir un ou deux bars sympathiques mais à l’heure où je feint de vous écrire par l’emploi du présent narratif, je suis au Youth Hostel Association de Rotorua, légèrement en retrait du CBD.

Après mon après midi dans le Comté, je suis arrivé en début de soirée en ville et une fois récupéré mon lit dans une chambrée de quatre surchauffée par une centrale géothermique, part à la recherche de quoi me restaurer. Je n’y passe pas non plus des heures car je dois vous avouer quelque chose : ça fait bien cinq jours que j’ai des petits soucis de santé. Jusqu’ici tout était parfait mais je soupçonne les fraiches soirées de Melbourne et notamment ce fameux match assez venteux au sommet du MCG d’avoir entamé ma santé. Les choses se sont doucement dégradées depuis mes premières nuits à Sydney et je passe maintenant mon temps à déglutir des lames de rasoir ou du verre pilé, selon l’éloignement de ma dernière succion de pastilles Strepsils extra-fortes aux anesthésiants. La nuit, je bascule en mode survie en tentant de respirer à travers une trachée obstruée par des substances dont je suis quasiment certain produire moi même mais sans en avoir donné l’ordre. Ce doit être mon système immunitaire qui tente des choses mais sans en mesurer les conséquences sur mon alimentation en oxygène. Tout ça pour dire que ça commence à bien faire les températures en dessous de 20°C.

Dans un élan d’auto-médicamentation, je décide donc de m’arrêter à un restaurant « cuisines sud-américaines » et commande une tequilla brute en apéritif suivi d’enchiladas extra-fortes. La serveuse m’apporte la boisson en m’avouant que ce n’est pas commun. Ce n’est non plus pas très efficace et hormis une douce chaleur qui m’envahit et un goût vraiment moyen dans la bouche, je ne le recommande pas. J’avale donc mes enchiladas, moyennement épicées et repart pour une nouvelle nuit en apnée.

Avec tout ça, le lendemain, je décide de prendre des mesures drastiques. Je veux bien attendre trois autres jours que ça se soigne tout seul mais ça va sérieusement me gâcher le voyage. C’est donc dans un cabinet de médecin que je me retrouve en mâtinée à attendre mon tour. C’est d’ailleurs finalement une bonne idée car ça me permet d’avoir un aperçu d’un système de santé étranger. On devrait tous tomber malade pendant nos voyages.

Déjà, le cabinet que j’ai choisi, un peu par hasard, regroupe plusieurs médecins de différentes spécialités. Une pharmacie est attenante à la salle d’attente et les prix affichés au dessus des bureaux des secrétaires. On me demande mon assurance santé internationale, ce qui est une bonne chose car la consultation est facturée 150$ en tant que non résident, soit environ 90€. Pour les résidents, ma mémoire faibli mais je crois bien que c’était autour de 20$. Si jamais le médecin m’annonce que c’est un bête rhume, ça fera cher le rhume.

Heureusement, une fois la consultation effectuée par un médecin sympathique avec qui je parle voyage, forcément, il me prescrit des antibiotiques. Ce n’est sans doute pas systématique mais dans un soucis d’efficacité, je n’en attendais pas moins. De toute façon, avec moi, c’est toujours efficace vu que j’en prend rarement. Si je me permet un petit saut dans le temps, au bout de 24h, ça allait déjà beaucoup mieux et le jour suivant, c’était réglé.

Au moment de réglé au secrétariat, encore une fois, ma carte bleue refuse la transaction et je repart dans le froid retirer de l’argent liquide. Depuis un semaine, en tâche de fond, je tente de joindre mon banquier par e-mail pour lui demander des explications. Cet abruti ainsi que son remplaçant car il est en vacances, ne savent manifestement pas utiliser ce moyen de communication car je n’ai aucune nouvelle. C’est donc toujours avec angoisse que règle mes factures.

Mais Rotorua, ce n’est pas qu’une ville où on peut se faire soigner efficacement des petits maux. En vérité c’est même une ville où on peut se faire soigner des grands. Enfin, ça l’était. Et encore. On n’est pas particulièrement sur du taux de réussite, finalement, même si, à l’époque, les gens y accourait. DSC_7955_DxOMais de quoi parle-je ? Tout simplement de l’industrie thermale de la ville qui est d’ailleurs la source (si je puis m’exprimer z’ainsi par un jeu de mot facile) de son développement avec le tourisme. De cette époque ne restent que quelques bâtiments à l’architecture originale, l’office du tourisme et le musée. Ce dernier est abrité dans les anciennes thermes de la ville et je suis allé y effectuer une petite visite sous la conduite d’un guide bénévole d’une soixantaine d’année fort sympathique, en compagnie d’un couple de néo-zélandais. Un peu comme Steve, je le trouve fort agréable, chaleureux et gentil. Pour le moment, les nouveaux-zélandais (pour changer) sont sympathiques. D’ailleurs il nous apprend que sa femme est maori. Pourquoi je vous dis ça ? Et bien parce qu’une section du musée est dédié à la culture Maori des environs. Mais je vous en parlerai une autre fois.

C’est un endroit qui craint un peu côté volcanisme vu que c’est pas mal actif. Hier ou à peine, en 1886, il y a eu une explosion du Mont Tarawera (vous n’êtes pas obligé de retenir le nom, ce ne sera pas à l’examen) qui a tué 150 personnes et entièrement détruit deux magnifiques cascades de terrasses de silicates blanches et roses, célèbres jusqu’en Angleterre qui s’avéraient être le clou touristique de la région. Dans les années 50, c’est une coulée de lave qui a enseveli une ligne de chemin de fer et provoqué un accident. Si je m’échappe d’ici avec juste mon mal de gorge, je signe.

DSC_7960_DxOBien que la ville ne soit pas exceptionnelle ou même mignonne (si, ne nous voilons pas la face), elle borde néanmoins un grand lac (le deuxième par la taille de l’île du Nord) avec un volcan en face se reflétant dans ses eaux tranquilles. Autour, sur la rive, des volutes de vapeur et de sulfures hydrogénés s’échappent de crevasses menant directement aux boyaux terrestres. C’est sublime et un tantinet diabolique, surtout cette subtile essence d’oeuf pourri. Enfin. C’est ce qu’on m’a dit. Moi j’ai rien vu car, hormis une micro-parenthèse ensoleillée, il faisait un temps de chien pourri et galeux ou, au mieux, le jour de mon départ le surlendemain, brumeux. Ceci dit, je préfère la brume car au moins, elle est photogénique surtout lorsqu’il y a plein de mouettes à la moue dubitative ou des cignes au port de cou d’aristocrates en fin de race. La pluie, c’est nul.

DSC_7962_DxO DSC_7978_DxO DSC_7979_DxO DSC_7981_DxO DSC_7991_DxO

 

De rondes portes

J’ai vu un film, il n’y a pas longtemps, qui était vachement chouette. Dans cette dernière phrase, vous devriez sentir l’influence indéniable qu’ont eu les aventures du Petit Nicolas sur moi. Et ça ne tient qu’à un adverbe et un adjectif bien choisi. Tenez, j’aurai pu dire : « J’ai vu un film il n’y a pas longtemps, qui était super cool » et la face de ce billet en aurait été transformé (en tout cas, son introduction sérieusement raccourci). Tout ça pour vous dire que je suis extrêmement influencé par ce que je vois au cinéma.

Hors donc, ce film, qui s’avère être en réalité une série de film, a été tourné en grande partie en Nouvelle Zélande. C’est une histoire bouleversante ayant trait au milieu des gens handicapés par leur taille contraints à une longue marche par tout temps nu pieds à travers le pays pour se défaire de leur addiction à la joaillerie, sujet peu traité de nos jours et qui mériterait sans doute plus de considération de nos hommes politiques. En tout cas, une large part est donné aux paysages immenses et fantastiques de ces contrées méridionales, sans doute pour marquer le contraste avec la petite taille du héros (qu’elle est ma place dans cet univers trop grand?) et sa vénération futile et matérielle pour un bout torique de métal brillant alors que la véritable beauté, elle est là, autour de toi, dans la nature, petit con. C’est pas pour rien que le réalisateur c’est fait chier à filmer son pays vu du ciel, sans compensation carbone, le gros dégueulasse. Accessoirement, il y a des gens avec des épées dans le film, mais je trouve que ça l’éloigne de son véritable sujet qui est l’addiction au pouvoir et la possibilité d’une amitié entre deux hommes de petites tailles (et sans chaussures, source d’empathie physique pour les personnages) à l’homosexualité refoulée par temps de guerre.

Dans cette série de film, les héros sont originaires d’un petit village à la pauvreté extrême, incapables de rassembler des fonds pour s’acheter des parpaings, des briquettes rouges occitanes ou, à l’extrême limite, des panneaux de tôle ondulée pour se construire des habitations en dure. Ils en sont réduits à se creuser des terriers qu’ils agrémentent de portes en bois ronds pour se préserver une intimité. Par contre, ils se vautrent dans le péché de gourmandise, les salopards, pour compenser leur manque manifeste de génie civil. Hors donc, il se trouve que le décor de cinéma de ce petit village a été préservé et peut être visité par le commun des mortels, avec ses chaussures.

C’est donc après deux heures de route tranquille, par delà les montagnes volcaniques de Coromandel puis dans une plaine de prairies bordé à l’est par d’autres montagnes couvertes de verdure que je parvient à la petite ville de Matamata. Vous avez noté, je l’espère, un certain DSC_7912_DxOschéma dans le nommage des bourgades dans ce pays. Il s’agit bien entendu de noms Maori. Pour m’ôter mes derniers doutes, un grand panneau à la police de caractère officielle claironne « Bienvenue à Hobbiton ». Ce que j’aperçois de la ville n’a rien de folichon, quelques rues bordée de magasins de plein pieds. Au coin d’un parc, une petite maison à l’allure médiéval fantastique attire mon regard et je me gare à proximité. Après inspection de proximité, il s’agit de l’office de tourisme. Tiens donc.

A l’intérieur, je retrouve la même décoration médiévale inspiré des films mais également deux dames derrière un comptoir et quelques autres touristes comme moi mais au physique beaucoup plus japonisant.

« Bonjour, je souhaiterai prendre un billet pour visiter Hobbiton.

  • Bonjour. Bien sur, au départ de Matamata ?
  • Euh oui. C’est quand le prochain départ ?
  • Dans un quart d’heure.
  • Ah ben parfait. C’est combien ?
  • 50$.

Silence. Tout de même. Je vous l’ai dit, je suis extrêmement influencé par le cinéma. Le taux de change est à 60 centimes d’euro par dollar néo-zélandais, ça relativise.

  • D’accord. Un billet adulte, s’il vous plaît.

Je patiente donc un peu dehors alors que le temps est légèrement gris. L’attente est de courte durée. Un immense bus estampillé « Hobbiton » se gare devant la chaumière et quelques touristes en descendent suivi du chauffeur. Ce dernier pénètre dans l’office du tourisme puis, quelques minutes plus tard en ressort. « Il semblerait que vous soyez le seul. On y va ? ». Je monte donc et m’assois derrière lui alors qu’il reprend sa place. Nous prenons la route et en même temps, le chauffeur se retourne vers moi en me lançant un « Salut, au fait mon nom est Steve. Et vous ? ». Je me présente et sous son questionnement lui décline ma nationalité et mon parcours. Pendant le quart d’heure du trajet, on se met à discuter de Hobbiton, du tournage du film mais également de choses plus générale ayant trait à la Nouvelle-Zélande. Je lui dit même que je compte bien descendre à Wellington visiter les studios WETA, la boite d’effet spéciaux de Peter Jackson, voir y laisser un CV. De manière assez sympathique il m’encourage à le faire. A dire vrai, de manière générale, Steve est très sympathique, ouvert et d’aspect franc. Grâce à lui, j’apprends que la Nouvelle-Zélande est un pays très rural. L’exploitation du site d’Hobitton est une source de revenue bienvenue pour Matamata et sa région. On évoque rapidement la grève des techniciens du cinéma néo-zélandais qui a eu lieu avant le tournage du Hobbit, afin de demander un réajustement de leurs salaires sur ceux des intervenants étrangers. C’est assez amusant d’avoir l’avis d’un autochtone après avoir lu des comptes rendus de la presse étrangère.

Lorsque j’évoque la ressemblance sur de nombreux point avec l’Australie et l’impression que j’ai de proximité très forte aussi bien culturel que politique entre les deux, il acquiesce et avec un sourire, à propos des australiens, ajoute cette phrase lourde de sens « On aimerait bien avoir leur argent, aussi ». C’est grâce à lui que j’entraperçois pour la première fois la réalité économique en Nouvelle-Zélande, beaucoup moins reluisante que son voisin. Une économie et une agriculture peu diversifiée (essentiellement basée sur l’élevage ovin et bovin) font de ce pays rural le parent pauvre. On mesure alors d’autant plus le poids et le potentiel du tourisme comme source importante de revenue. Je suis du coup encore plus admiratif de Peter Jackson, à l’époque réalisateur néo-zélandais de films de série B qui s’est battu auprès des grandes majors hollywoodiennes pour que sa trilogie des Anneaux soient entièrement filmés, tournés et post-produits dans son pays alors qu’il n’y avait qu’une petite industrie cinématographique nationale. Grâce à lui, son pays a une visibilité mondiale et les compétences de ses techniciens sont dorénavant de renommée idoine.

DSC_7913_DxO

Finalement, il me dépose à une sorte d’auberge le long d’une route de crête, dans un paysage de rondes collines ondoyantes couvertes d’un gazon vert tendre ou paissent de blancs moutons. Que c’est beau. Ce qui l’est moins, c’est ce ciel de plus en plus gris. Sur un parking, quelques voitures sont garées. Steve repart après m’avoir assuré qu’il sera là pour me redescendre à Matamata. Chic type. On m’assure que le tour va bientôt débuter. On attend juste le bus pour nous amener au site. Décidément, il y a beaucoup de transport.

Dix minutes plus tard, un car blanc à l’aspect usé mais toujours estampillé « Hobbiton » débouche d’une colline de l’autre côté de la route et arrive vers nous sur un chemin de terre. Il déverse son lot de visiteurs, sourires aux lèvres, ainsi que la chauffeur, une dame costaud à l’allure masculine. Un jeune homme blanc sort de l’auberge et nous rassemble. « C’est pour le tour de 16h ? ». Oui, m’sieur. Nous montons donc dans le bus et il commence par nous rassurer en nous affirmant que le radar annonce que la pluie ne sera pas de la visite. Le fait qu’ils aient un radar météo m’indiquent que la pluie n’est pas rare dans ces parages. Il se présente, Sam, alors que notre chauffeuse repart sur le chemin gravillonneux.

Comme d’habitude nous commençons par décliner notre nationalité et comme par hasard, me retrouve avec un couple de français. Indéniablement, nous sommes un peuple de voyageurs en tout cas, beaucoup plus que les irlandais ou les autrichiens. Pendant ce court trajet en car, qui se prénomme Gandalf, tout les cars ayant un nom pioché dans l’oeuvre, Sam nous expose un peu la genèse de ce site. Peter Jackson, à la recherche d’un décor évoquant la campagne anglaise (d’après lui, ce qui prouve qu’il n’a pas foutu les pieds dans la campagne anglaise depuis un certain nombre d’années) avec un petit lac et des collines a repéré une ferme par hélicoptère. Après négociation, la famille accepta de louer une partie de ses terres pour la construction du décor. On construisit l’ensemble, on tourna les scènes du Seigneur des Anneaux et tout le monde était content. Selon les clauses du contrat, la compagnie de production s’apprêta a revenir sur les lieux du décor pour le démonter et ainsi rendre la terre aux propriétaires. La météo, capricieuse (d’où le radar) décidé de contrecarrer ces plans, déversa des trombes d’eau sur le site. Impraticable, les machines de chantier et les semi-remorques ne purent l’atteindre pendant un long moment. La production demanda donc un délai de quelques mois à la famille.

Pendant ce temps, un certain nombre de touristes vinrent de manière officieuse sur les lieux du décor. La famille leur firent la visite de la même manière mais il devint clairement évident qu’il y avait un potentiel touristique. Elle négocia donc avec la société de production, propriétaire des décors, pour les maintenir sur place (voir de les rénover un peu, le site ayant souffert du déluge) et proposer des visites organisées. Ainsi fut-ce fait et ce fut-ce un succès.

Quelques années plus tard, on décida de tourner le Hobbit, autre trilogie cinématographique (cette fois-ci plus accès sur le douloureux thème de l’appât du gain et l’addiction à l’or) ayant pour nombreuses scènes le décor d’Hobbiton. La production revint donc sur les lieux mais décida de le restaurer entièrement avec de véritables matériaux de constructions pérennes, bois, pierre et mortier. Le décor initial n’était qu’un pâle pastiche de polystyrène. En tant que spectateurs, nous nous somme fais eu. Le choix de le construire en dur est d’ailleurs motivé par deux choses. Premièrement on avait compris l’intérêt de conserver le décor au delà des besoins du film mais également car ce nouvel tri-opus devant être tourné avec des caméras de résolution largement supérieur au premier projet, les décors initiaux se seraient trahis à l’écran. Le polystyrène, ça va bien lorsqu’on est myope.

Bien évidemment, le sujet financier fut abordé, curieux que sont les gens des revenus des autres. Je crois bien qu’un loyer d’un million de dollars par an pour les décors a été évoqué, en échange de l’exploitation touristique par la famille. A priori, ils n’ont pas l’air de se plaindre.

Il n’y a pas à dire, ces terres sont charmantes. En passant, Sam nous indique gentiment le vaste espace plat où furent garés les multiples semi-remorques de logistique lors du tournage. Ooooooh. J’apprendrai quelque jours plus tard que ces magnifiques collines de prairies vertes agrémentées de quelques arbres solitaires et de petites mares nichées au creux des ondulations furent à l’origine entièrement boisées. La déforestation massive, c’est triste à dire, mais c’est parfois réussi. DSC_7929_DxOAprès une descente nous apercevons enfin les décors à flanc de colline et c’est un concert synchronisé et spontané de « Aaaah » et de levage de fesses qui accompagne l’arrivée. Moi je reste assis et je ne pipe rien. Oh ! C’est qu’un décor de cinéma, ça vaaaaa ! Depuis que j’ai participé au tournage foiré d’un pilote d’émission de télévision, je suis comme ça. N’empêche que c’est très mignon.

On nous dépose au pied des décors, astucieusement cachés à notre vue de ce point de départ par de hautes haies taillées. Sam solennellement nous explique que nous resterons une heure sur place, boisson gratuite à l’auberge du Dragon Rouge compris. Ah ? Une boisson ? Gratuite ? Cool. Pour commencer, il lance un rapide sondage à main levée pour connaître le nombre de personnes n’ayant jamais vu les films ou lu les livres. Cette fois-ci c’est 0% mais il nous assure qu’il lui arrive régulièrement de voir des gens qui ne viennent ici que pour rendre jaloux des amis alors qu’ils ne connaissent absolument pas l’histoire. Moi, je veux pas rendre jaloux, je veux m’asseoir au coin du feu de Bag End.

DSC_7914_DxONous pénétrons dans le site et malgré le temps couvert, le paysage à flanc de colline est vraiment mignon. Par contre, magie du cinéma et du cadrage serré réuni, l’ensemble du décor est quand même relativement réduit en surface, à tout cassé je dirais 100 mètres sur 100 sans compter le petit lac et l’auberge de l’autre côté. Bag End, Mecque touristique que tout le monde attend avec impatience se trouve en haut. Sam nous déverse alors un flot d’anecdotes sur le tournage, que je connais pour la plupart pour avoir déjà lu plusieurs articles sur le sujet. Il nous pointe du doigt l’endroit où Frodo rencontre Gandalf, l’endroit où le magicien lance ses feux d’artifice aux enfants ainsi que le bosquet ou Ian McKellen a déversé son urine afin de se soulager urgemment d’une envie pressante que ses lourdes robes lui empêchait de satisfaire dans le temps imparti à la conservation de sa dignité d’acteur Shakespearien d’âge mur. Mais ça, c’est moi qui me fait un film.

DSC_7915_DxOCe qui est assez amusant, c’est effectivement le soucis du détail et du réalisme des éléments du décor. Tout a été patiné et âgé à la main et même des vêtements ont été pendus à des lignes pour donner de la vie à l’ensemble. Sam nous apprend qu’une équipe de jardinier opère à plein temps sur les lieux, fleuri même en cette période. Autour du site, des lignes électrifiées protège cette alléchante végétation de l’appétit des moutons de la ferme.

Tout n’est d’ailleurs pas réaliste dans ce décor. A dire vrai, suivant le sens dans lequel on le prend, la moitié des multiples trous de hobbit qui parsème le simili-village sont soit trois grands, soit trop petits. Certains sont à l’échelle humaines pour les plans impliquant des acteurs de taille « hobbit » alors que d’autres sont de taille plus réduite pour des acteurs jouant des personnages humains. J’espère que tout ceci est clair.

DSC_7939_DxO

DSC_7925_DxOPar contre, et là je suis déçu, ce décor n’est que de façade. Oui, oui, magie du cinéma, me voilà, je connais merci mais mince, je me disais tout de même qu’ils auraient pu construire au moins UN véritable intérieur. Que nenni. Lorsqu’on ouvre une de ces rondes portes, on ne trouve derrière qu’un mur aveugle. Damn. La photo souvenir dans Bag End, la porte ouverte et la tête émergeant de l’entrée nécessite alors un cadrage travaillé pour ne pas révéler la supercherie.

Justement, j’ai beau avoir l’habitude, je n’arrive toujours pas à comprendre l’intérêt qu’il y a se photographier bêtement devant un site touristique en mimant une pose comme le millionième précédent touriste, juste pour avoir une photo prouvant « qu’on y était ». C’est navrant et même, je trouve ça triste. Ça veut dire que la majorité des gens n’ont que des connaissances n’ayant aucune foi en leurs dires. « Hey, les gars, super cette visite du Taj Mahal. ». Ouaih, ouaih. Prouve le. Et paf, obligé de se DSC_7933_DxOprendre en photo certifié conforme pour ne pas se faire pourrir à son retour. Avec le diktat de Facebook, c’est dorénavant urgent d’alimenter sa page de contenu. Ces médias sociaux sont voraces en contenu. Je peux vous dire que ça ne fait rien pour améliorer la qualité du flot photographique du touriste moyen. Du coup, alors que tout le monde faisait la queue pour se faire prendre en photo un grand sourire aux lèvres et le pouce en l’air devant la célèbre porte ronde et verte, Sam c’est tourné vers moi. « Vous voulez que je vous prenne en ph…. ? ». NON. Si vous ne me croyez pas quand je vous dit que j’y étais, j’en ai rien à faire. Je ne compromettrai pas ma dignité dans l’affaire.

DSC_7947_DxONous finissons la visite par le champs où fut tourné la grande fête d’anniversaire de Bilbo alors que le soleil commence à baisser. De l’autre côté du lac bordant le champs se trouve l’auberge du Dragon Rouge, ajout récent n’ayant jamais apparu dans les films, uniquement construit dans un but mercantile. Néanmoins, elle a été construit dans un style homogène à proximité du petit moulin et le pont de pierre qui eux, sont « authentiques » au sens du tournage. Je ne vais pas faire la fine bouche car c’est dans ce lieux que nous seront servis notre boisson gratuite.

DSC_7952_DxOLe groupe se dirige donc là bas après une charmante traversée du pont de pierre. La vue sur le village de l’autre côté est charmante et l’air frisquet de fin de journée rend l’auberge encore plus accueillante. Des lampions sont allumés à l’extérieur et de chaleureux halos orangés aux fenêtres invitent à entrer. Si j’avais un pub comme cela à proximité de chez moi, j’y passerais mes soirées. Tout est en bois sombre avec des poutres apparentes et une grande cheminée dans la salle principale. Des petites fenêtres rondes percent les murs et pour ne rien DSC_7953_DxOgâcher, tout est à l’échelle humaine. Ça évite le torticolis ou le blocage du bas de dos. On nous propose une bière brassée localement, un cidre également du cru ou bien un thé chaud. J’opte pour la bière locale et choisi un cookie sur mes deniers personnels pour encore plus de confort. Mmmmmmh. Une petite musique celtique en fond fini de me transporter dans l’atmosphère médiéval fantastique de l’oeuvre de Tolkien. Le charme se brise lorsque je vais aux toilettes et que je retrouve le carrelage blanc, le savon et le sèche mains Dyson. Ils nous font chier avec leurs normes d’hygiène. Une fosse à purin, voilà ce qu’il fallait !

DSC_7948_DxOUn quart d’heure plus tard, Sam nous rassemble et nous remontons dans le car Gandalf, toujours conduit par la matrone de l’allée. Il demande à l’assemblée si tout le monde est satisfait de sa visite. Oh oui. Je crois que je suis vraiment difficile mais je suis un peu frustré et un peu agacé par le prix vraiment élevé pour la durée et ce qui n’est finalement qu’un décor. Ils auraient pu dire plein d’autres choses sur les films, l’œuvre, le tournage, les effets spéciaux, bref agrémenter un peu plus la visite et donner un peu plus de corps à une expérience qui revient malgré tout à près de 30€ par personne. Faut-il vraiment que je sois passionné ? Sans doute oui, et sans doute est-ce aussi parce que je viens de faire la moitié d’un tour du monde pour en avoir la possibilité. Je me demande combien de personnes du cru ont payé pour cette visite ?

Tout ça pour dire que je réponds hypocritement « oui », comme tout le monde. Ce n’est qu’un quart d’heure plus tard, après avoir attendu dans le froid que Steve se repointe avec son car, alors qu’il me pose la même question, que je lui réponds « non ». Déçu de pas pouvoir rentrer dans une maison de hobbit, voilà pourquoi je ne suis pas satisfait. Ils sont dans les studios de Wellington, chez WETA, les décors intérieurs, me révèle Steve, ce que je savais déjà. C’est juste que j’imaginais qu’ils avaient fait l’effort de faire pareil ici. Enfin, c’était sympa quand même.

De retour à ma voiture, je reprend la route encore plus au sud. Ma prochaine étape est Rotorua, dans une heure de route, et j’ai tout le temps de replonger dans l’atmosphère du Seigneur des Anneaux en conduisant.