Je veux pas partir.
Enfin, si.
Aarrh, j’sais plus.
Je suis à la fois en pleine empathie pour des gens comme Paul Gauguin et Jacques Brel qui ont choisi de finir leur vie sur des îles polynésiennes tout en étant impatient de passer à autre chose. Je crois bien que j’ai fait le tour du lagon même si j’ai adoré cette vie nonchalante. Si j’avais eu la chance de rester au Paradise Inn et de rencontrer finalement plus de monde, le départ aurait-il était encore plus difficile ?
C’est donc avec un mélange confus de nostalgie et d’anticipation que je me retrouve le soir vers 11h30 au petit aéroport international, attendant mon dernier vol Air New Zealand pour Los Angeles. Signe qui ne trompe pas, lorsque la gérante du Muri Beach Resort m’a demandé l’heure de mon départ dont je ne me souvenait pas, il m’a suffit que je lui dise que je partais vers Los Angeles pour qu’elle me réponde d’un air experte : « Ah oui, le vol de minuit d’Air New Zealand ». Comme dans les petites villes secondaires, les vols sont assez rares pour être notables.
En tout cas, un dernier repas au restaurant / bar d’en face, de l’autre côté de cette petite artère circulaire et je n’ai plus qu’à attendre avant de retrouver la civilisation. Comme tout est plus modeste ici, le hall de départ est grand ouvert sur la nuit et les insectes stridulants. Tout doucement, il se remplit de passagers. Alors que je passe la douane, point de non retour, dans le petit espace tampon avant la traversée du tarmac, un homme sur une estrade, couvert de colliers de fleur, joue pour nous des airs à la guitare. Il me donnerait presque le bourdon, celui-là.
Au revoir. Aera ra.