Pondy la spirituelle

Pondichéry c’est aussi un endroit pas mal spirituel. Attention, jeu de mot : ça ne veut pas dire que Pondichéry est un endroit drôle mais juste que c’est un endroit particulier par la présence de l’ashraam de Sri Aurobindo. Mais qui est donc ce Sri Aurobindo ?

Monsieur Aurobindo (j’ai oublié son prénom mais je crois que Sri est un titre honorifique comme « seigneur ») est un des protagonistes de l’indépendance de l’Inde. Il fut un activiste au même titre que le mahatma Gandhi qui trouva refuge à Pondichéry (territoire contrôlé par la France à l’époque) pour échapper à l’emprisonnement par les britanniques. Après l’indépendance il se retira de toutes luttes politiques pour se concentrer sur la recherche spirituelle. Je ne suis pas un grand spécialiste de son œuvre mais si vous voulez des informations, tournez vous vers l’internet ou Emmanuel de Chalon-sur-Saône, dit « Le Fourmillier ». En tout cas, sachez qu’il fut rejoint dans cette quête par une française (dont j’ai également oublié le nom) que l’on nomme « La Mère ». Oui, avec des majuscules, ça en dit long. Notez que c’est LA Mère, pas UNE Mère ou TA Mère. Les deux fondèrent un ashraam, c’est à dire un lieu de recueillement et de méditation (et non pas un éternuement), à Pondichéry qui eu (et a toujours) un certain succès. Le temps passa et Sri Aurobindo souhaita de plus en plus se concentrer sur sa recherche intérieure et délégua la vie et le développement de l’ashraam à « La Mère » tout en gardant une sorte de guidance spirituelle (ce qui devait consister à pondre une ou deux phrases crypto-spirituelle toute les semaines pompées chez Confucius. Mais là je fais mon spirituel).

Je n’ai encore une fois pas de grands détails philosophiques à vous donner mais ce qu’on constate quand on se ballade dans Pondy est la présence relativement importante de l’ashraam. En plus du lieu de recueillement proprement dit (dans un joli bâtiment colonial bleu pastel), la fondation Sri Aurobindo possède une bibliothèque, un petit atelier de fabrication de parfums, un magasin de fringues, une école et divers autres bâtiments dans la ville française dont je ne connais pas le rôle. Ce qui est amusant c’est qu’on trouve également dans ce vieux quartier de nombreux bâtiments, notamment plusieurs écoles de différents niveaux, tenus par l’ordre de « Saint Joseph of Cluny », catholique. Entre ces deux là, le gouvernement de Pondichéry et les établissements liés au gouvernement français, il ne doit pas rester grand chose. Enfin, un peu quand même. J’exagère. Il y a quand même un temple hindou avec un éléphant dedans. Le fameux Lakshmi.

Mais revenons au Sri Aurobindo et sa copine « La Mère » (Die Mutter en allemand pour faire encore plus peur), qui était française je vous le rappelle. Je le dis au passé car elle est morte depuis quelques années. Lui est mort beaucoup plus tôt qu’elle. Donc pendant pas mal d’années c’était également l’autorité spirituelle de l’ashraam. Dans les années 70, elle décida (mais pas seule, je suppose) de créer une communauté « utopique » tourné sur le développement personnel. Encore une fois je ne suis pas un spécialiste mais cette communauté pris la forme d’un village, Auroville, construit à quelques kilomètres au nord de Pondichéry. Il fut construit par un ensemble de volontaires venus de tout les coins du monde (y compris des indiens) qui venait pour y vivre une expérience spirituelle et concrète puisqu’ils expérimentaient également des techniques de construction ou d’agriculture. Ça devait pas mal tâter de l’acide également mais c’était l’époque.

J’ai visité l’ashraam ainsi qu’Auroville (lors de ma virée en scooter, pour l’information). Malheureusement, il n’y a pas grand chose à voir. L’ashraam autorise une petite visite de deux minutes dans les premiers lieux publics. Quand à Auroville, on peut visiter le centre des visiteurs qui contient une exposition photo, des explications sur l’origine et l’évolution du village ainsi qu’une vidéo sur la conception et la construction du Matrimandir (avec un M majuscule et un bruit de DSC_5306_DxOtonnerre), bâtiment sphérique contenant en son centre des salles de méditation épurées accessibles qu’aux plus motivés et méritants. Oui ça sent un peu la secte, je suis d’accord, surtout que le centre des visiteurs est un peu couvert de citations de « La Mère ». C’était une mystique, c’est sur. La bonne nouvelle c’est que personne ne se ballade dans le village en faisant « Ooooom » habillé en toges blanches. En tout cas je n’en ai pas aperçu. Du coup, il est très difficile de conclure véritablement à une possible nature sectaire. Du centre des visiteurs on peut ensuite DSC_5311_DxOmarcher quelques minutes vers un point de vue sur le Matrimandirrrrrrrr (toujours avec un M majuscule et deux bruits de tonnerre). Oui, bon, je vous laisse juge. Il y a également un très joli banian (le fameux arbre où Bouddha resta des années en méditation et accessoirement un arbre qui a des racines qui tombent des branches) très âgé et qui se trouve être un arbre sacré chez les hindous et donc une fois ressorti du mixeur spirituo-new age, également respecté à Auroville.

Non mais il faut que j’arrête avec ces pseudo remarques négatives. En vérité je n’ai rien contre Auroville. J’avoue avoir été assez convaincu et intéressé par les travaux effectués par les différentes entités de la communauté sur des domaines très concrets comme la construction écologique durable (ils ont développé des blocs de terre compacté utilisé pour la construction en partenariat avec l’UNESCO) ou les énergies solaires (avec notamment la construction d’un four solaire). Village utopique, international et humaniste, lieu sectaire, source de développement économique pour les villages alentours (Auroville emploi beaucoup de locaux), espace d’expérimentations en tout genre (le crédo de Sri Aurobindo était de ne rejeter aucune forme de savoir et de recherche, dans tous les domaines, y compris spirituel), Auroville doit sans doute être vécu de l’intérieur pour saisir sa nature réelle. La visite ne laisse qu’un vague aperçu car on ne rencontre personne de la communauté (bien qu’on puisse, si on en croise en mobylette, vu que la plupart habitent dans des constructions neuves aux alentours).

Il y a des volontaires pour tenter l’immersion?

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