American conclusion

C’est bientôt la fin. Je ne vous cacherai pas que je suis très en retard sur la rédaction de ce blog. Ça fait maintenant un an que je suis parti et plus de six mois que je suis revenu. J’ai épuisé mon stock de photos à vous montrer et il ne me reste que très peu d’anecdotes dignes d’intérêts qui n’ont pas été dilués par le temps. Il est temps de conclure sur les Etats-Unis et New-York. Commencez donc par vous plonger dans l’ambiance du métro, ça ne fait pas de mal.

Commençons par mes remarques spécifiquement nouvelle-yorkaises. La ville est toujours aussi fascinante. Par contre, ses habitants le sont moins. Oui, j’ai un petit reproche à faire aux new-yorkais : je les trouve souvent un peu désagréables. C’est bien simple, on dirait des serveurs parisiens. Oui, je pense à toi la dame de l’accueil aux YMCA (j’ai effectivement passé mes dernières nuits dans une chambre monastique et déprimante du YMCA de Vanderbilt, à deux pas des Nations Unies, pour environ 80€ la nuit. Une expérience que je ne conseille à personne) lorsque je suis descendu t’annoncer que j’avais refermé la porte de ma chambre en laissant ma clé magnétique à l’intérieur. Je pense à toi la serveuse qui tirait la tronche au petit déjeuner. Je pense surtout à vous, le portier et la préposée au lecteurs multimédias du musée Guggenheim, désagréables que vous êtes. Certes la vie ne doit pas être simple et réjouissante lorsqu’on vit d’un petit boulot dans cette mégalopole hors de prix, je le concède. Ceci dit, le vieux serveur du fast-food de Philadelphie où j’ai commandé mon seul (et unique) Phillie’s cheese steak n’était pas non plus hilare.

C’est d’autant plus marquant que dans mes périples californiens, les vendeurs étaient plutôt très souriants voir obséquieux, ce que je ne trouve pas non plus forcément plus appréciable. A San Francisco, en général, les gens sont plutôt cools.

Mais concluons. Pour tout vous dire (et je pense que c’est maintenant ou jamais), San Francisco ou New York, ce n’est plus ce que c’était. Plus spécifiquement, parce que je sens bien que je m’emballe en sortant une telle généralité, une bonne partie des US ont perdu de leur spécificité et ne sont plus aussi dépaysants qu’il y a encore trente ans. On croise les mêmes voitures dans les rues, on regarde parfois les mêmes émissions, on mange la même chose et de la même manière et finalement, nos modes de vies sont très semblables. Le comble, il y a maintenant des systèmes de location de vélo rapides, à la manière des Vélov’ et Vélib, à NYC et San Francisco. Ils nous piquent tout ! On est en train de les envahir culturellement !

Comme souvent, la vision des US que l’on a quand on y séjourne est beaucoup moins agressive que celle retransmise par les médias en France. Comme disait Phil, l’ORL américain croisé en Australie, réagissant à ma remarque sur la propension de pays comme la France à adopter certains choses négatives venant des Etats-Unis, notamment au niveau des comportements : « J’entends souvent dire ça, mais pourquoi faut-il toujours que vous ne preniez que nos choses négatives ? ». Mmmmh, c’est pas faux.

Gens à Philly et NYC

Mon voyage tire à sa fin mais j’ai quand même quelques dernières anecdotes dans la thématiques « les gens ». Dieu sait (et pourtant je n’y crois pas) que je ne les aime pas mais qu’est-ce qu’ils sont divertissants !

Un matin à Philadelphie, alors que je mâchonnai mollement une tranche de pain à la confiture en sirotant un café dilué dans le sous-sol de l’auberge de jeunesse où se trouve la cuisine, mon oreille est attiré par une conversation en français. Un homme est une femme parlent de politique américaine. Je ne sais plus par quel truchement mais je parviens à m’immiscer dans la conversation. Oui, je suis comme ça, je m’immisce par truchement interposé. Ce sera la dernière rencontre un peu originale de ce voyage : un habitant de Metz en ballade discutant avec la directrice de l’association des haïtiens aux USA. Celle-ci nous parle avec un petit accent créole dans un vocabulaire un peu grippé. La soixantaine avec un peu d’embonpoint, elle ne tarit pas sur son pays d’origine et les calamités qui s’y sont acharnés, politiques et météorologiques. Je ne me souviens plus en détail de la conversation mais ce devait être extrêmement passionnel et chargé de dénonciations sur la gestion catastrophique et l’oubli médiatique que subit son pays. Au moins. Car cette dame était passionnée… et bavarde. Non, franchement, il n’y a pas à dire, les auberges de jeunesse, c’est quand même fascinant les gens que l’on peut y croiser au petit déjeuner.

De retour à New-York, je décide pour mon dernier soir d’aller faire un petit tour dans un bar autour de Times Square. Après un repas arrosé d’une Kwak hors de prix (les bières d’importation belges sont excessivement chères aux USA), servie dans son verre bulbeux (comme il se doit, ce qui ne manque pas d’attirer la curiosité de ma voisine), un peu au hasard, attiré par la décoration, je pénètre chez Lillie’s sur la 49ème rue. Le soir le quartier est extrêmement vivant et le bar est déjà bien rempli. L’intérieur est tout en décoration victorienne, Belle-Epoque, art-nouveau et tutti-quanti. Une sono diffuse un fond musical electro-techno-lounge, noyé sous le brouhaha des conversations.

Dans la foule, quelques personnes habillés en costumes d’époques ressortent du lot. Intrigué, j’interroge une femme habillée d’une magnifique robe rouge fuschia qui me répond avec enthousiasme. Il s’agit de la réunion mensuelle d’une association de fans de steam-punk qui viennent ici en habit adéquat pour célébrer leur passion. De plus, ce soir, un spectacle est prévu sur le thème. Effectivement, chacun est habillé à la mode Sherlock Holmes ou Jules Verne. Très classe. Case « découverte de la culture locale » cochée ! Ce qui est sur c’est qu’il n’y a aucun mal à trouver des bars sympas à New-York, métropole dynamique oblige. Après, il faut ne pas être trop près de ses sous.

Si vous êtes adeptes des chaud-froid, enchainez un samedi soir à Chalon-sur-Saône avec un dimanche soir à New-York. Le contraste est dévastateur.