Latinos

Quittons la baie et tournons nous vers le cœur de San Francisco. Si vous avez bien retenu votre leçon, Market Street traverse le cœur du downtown. Les rue perpendiculaires à celle-ci sont numérotées, selon un bon vieux plan en grille tout américain. En s’éloignant des quais et du quartier financier, on croise la 5ème, la 6ème, la 7ème rue et ainsi de suite. C’est d’ailleurs pour cela que l’on parle de « downtown », l’endroit de la ville où se trouvent les premières rues. Pourquoi donc vous parle-je avec condescendance de cela ? Parce qu’il m’est venu l’envie de rejoindre la demeure de mes copains frenchies, au croisement de la 18ème et de Connecticut, au pied de Portrero Hill. Sachant que mon auberge de jeunesse se trouve non loin de la 6ème, je me dit que l’aventure est parfaitement jouable. Le plan est simple : suivre Market street puis Mission street (un autre grand axe) en s’éloignant du downtown, jusqu’à croiser la 18ème qu’il me suffira ensuite de suivre jusqu’à l’intersection d’avec Connecticut. Imparable.

Je marche donc tranquillement en cette belle journée ensoleillée le long de Market. J’oblique sur Mission pour piquer droit au sud en comptant les rues que je croise. A l’approche de la 16ème, le quartier commence à changer. On quitte progressivement un monde anglo-saxon pour se retrouver dans une bulle hispanique. Je n’aurai de cesse de répéter à qui en doute encore que la Californie est autant hispanique qu’anglais et c’est encore plus flagrant dans ce quartier. A San Francisco et Los Angeles, de nombreux panneaux publicitaires et chaînes de télévisions sont en espagnol et la langue est quasiment devenu langue officielle.

DSC_8365_DxODans une ambiance latino, je retrouve un petit peu de cette atmosphère de rue du Vietnam. Le long de Mission se trouvent plein de petits magasins de toutes sortes, épiceries, tatoueurs, restaurants, quincailleries. La population est clairement issue de toute l’Amérique latine et cela se retrouve dans les denrées vendues. Sans difficulté, je trouve des masques de lucha libre, complètement indispensables, mais aussi des piñatas de toutes formes. Bien entendu, les épiceries vendent des produits du cru. La population est plutôt pauvre et on croise de nouveau quelques gueules cassées ou physiques disgracieux, signes qui ne trompent pas. Le tout est dynamique et vivant, dans un esprit populaire vraiment agréable.

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DSC_8363_DxOC’est aussi un quartier où on peut apercevoir des églises pentecôtistes ayant pignon sur rue dans des petites échoppes aux allures de préteurs sur gage. De manière assez amusante, dans une rue parallèle, j’aperçois une superbe église en bois peint abritant un magasin.

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Concernant mon cheminement vers ma destination, après une première surprise où je découvre que la rue directement après la 17ème s’appelle Mariposa et non pas 18ème (première entorse à la règle), je remonte cette dernière en croisant progressivement quelques rues au nom d’états : Florida street, Alabama street. Là où les choses sont devenues un peu moins agréables, c’est quand je me suis rendu compte que j’étais du mauvais côté de la fameuse colline de Portrero. Je ne sais pas si je vous en ai parlé mais les collines de San Francisco, elles ne sont pas de la tarte à grimper.

Des ailes verticales

Comme le disait (et je crois bien qu’il le dit encore) quelqu’un de ma connaissance, « on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise ». Cette adage vient de se vérifier une nouvelle fois. Je viens de découvrir un sport et je le trouve passionnant. Le seul ennui, c’est que si je m’y consacre pleinement, il va falloir que je change légèrement mon accoutrement, polo, bermuda, mocassins et chandail consciencieusement négligemment jeté sur les épaules, les manches nouées autour du cou. Ça m’embête bien car on risque de croire que je suis originaire de la banlieue ouest de Paris, ou pire d’Ecully (ça, si vous n’êtes pas Lyonnais, elle vous passera au dessus de la tête). Ceci dit, j’ai bon espoir que cet accoutrement soit démodé au vu de ce que je vais vous raconter incessamment bientôt, là, juste quelques lignes plus bas. Mais avant, un petit rappel.

Je suis actuellement à San Francisco et je me ballade le long des quais. Voici pour le contexte général. Il se trouve, par un heureux hasard qui, selon que l’on soit plus ou moins croyant et selon là-dite croyance, n’en ai pas (en ce qui me concerne, c’en est un), de manière concomitante à mon séjour saint franciscain, un grand événement sportif mondial a lieu dans cette belle ville californienne. N’étant pas un sport populaire au sens « accessible aux gens de classe moyenne inférieure », il est fort probable que vous n’ayez pas été averti de cela mais, si vous lisez un tant soit peu un quelconque quotidien sportif, vous voyez de quoi je parle. Pour les autres, je vous parle de la Coupe America.

Alors la Coupe America, soyons cru, je m’en fout. Généralement, je passe mon chemin lorsqu’on m’en parle. Voir deux richissimes équipes s’affronter sur des voiliers prototypes tous les 3-5 ans (c’est même pas régulier, pfff) à des vitesse d’escargot, voilà quelque chose à mon sens de parfaitement non télégénique et réservé à des initiés fortunés. Déjà, à la base, moi, les régates, je trouve ça chiant, excusez mon langage. Si au moins ils avaient le droit de partir à l’abordage, ça aurait du chien. Mais non, ils se contentent de faire des aller-retours entre deux bêtes bouées.

Vous n’êtes pas sans savoir, si vous lisez ce blog depuis quelque temps (et Vishnu sait que sa rédaction traine), que je suis actuellement plongé dans les palpitantes (quoique répétitives) aventures de Richard Bolitho, natif de Falmouth en Cornouaille, et présentement commodore à bord d’un trois ponts après avoir commandé frégates et goélettes. Je suis donc, depuis le temps, légèrement sensibilisé à la chose marine, bien que je ne comprenne toujours rien aux manœuvres qu’ils effectuent. Pour vous dire, je hoche la tête d’un air entendu à ces passages alors que je pige que dalle. Ce qui m’importe c’est de savoir quand le premier boulet sera tiré. Ce que j’ai noté, par contre, c’est l’incroyable largesse temporelle que se permet l’auteur, Alexander Kent. D’une sidérante nonchalance qui frise le mensonge, il résume l’approche de deux frégates entre le moment où Dick Bolitho l’aperçoit de sa longue vue et les premiers tirs de canon, action qui dure facilement une heure vu le train d’escargot de ces grosses masses flottantes (et encore, je vous parle d’un cas où le vent est favorable), en une phrase anodine. Certes, la narration s’en trouve plus nerveuse, et je l’en remercie pour cela. Mais j’ai bien noté que la voile, c’est un peu emmerdant quand même, excusez mon langage, surtout en cette époque de ski extrême, base jump et autres sports hyper véloces.

DSC_8263_DxODétrompez vous. Moi, je me suis détrompé alors mettez-y du votre. Ça c’était la voile de papa (voir même d’arrière arrière grand-papa dans le cas de Richard Bolitho). Les voiliers de classe America d’aujourd’hui, ça envoi du steak, ça claque sa mère et ça déboite la tête. On a, de plus, largement amélioré la qualité de la retransmission télévisuelle par le biais d’infographies superposées aux images d’hélicoptères. Laissez moi vous convaincre.

Fini les bêtes voiliers en bois. Depuis une dizaine d’années, ces bestiaux sont en matériaux composites. Fini les monocoques. Depuis une dizaine d’années ce sont des catamarans (deux coques) effilés comme des rasoirs. Fini les voiles. Depuis quatre ans, ils sont à moteurs. Non je plaisante, quoique. La grosse révolution depuis quatre ans c’est que ces voiliers n’en sont plus vraiment vu qu’ils n’ont plus de voiles. On continu de les appeler ainsi car ils se meuvent avec le vent. Non, le truc dingue c’est qu’ils ont une immense aile verticale rigide, comme un avion, à la place de toute la toile d’antan et, pour encore plus de spectacle, des foils. Des foils ce sont de sortes de petites ailes sous l’eau qui avec la vitesse, soulèvent le bateau jusqu’à sortir la coque de l’eau. On alors l’impression vivace de bateaux volants au dessus de l’eau.

DSC_8262_DxOCes fins mastodontes de carbone arrivent à filer à 45-47 nœuds (soit entre 80-88 km/h) avec vent favorable et 25-27 (45-46) en défavorable. On approche des 100km/h et ça commence à avoir de la gueule d’autant plus que ces bateaux légers sont hypers réactifs et les frégates ressemblent par moment à des chassé-croisés entre formules 1. Pour vous donner une ordre de grandeur, un hors bord monte typiquement à 100-110km/h sur l’eau. Ça tape fort et on comprend alors pourquoi les régates de Coupe America ne peuvent se tenir que dans des conditions étroites de météo. Des caméras embarquées permettent d’apprécier le travail hyper physique des équipiers sans cesse à régler les paramètres du bateau dans un environnement sonore cacophonique. Ces coques hyper rigides en carbone propagent tous les sons de choc et de grincement sans atténuation. Pour vous dire, les marins à bords portent casque et combinaison de protection comme les motards.

C’est donc, alors que je remonte Embarcadero, que je note de l’activité sur un quai avec des grands panneaux « America’s Cup ». C’est, de plus, la finale entre une équipe américaine et une autre néo-zélandaise. Bon, si on cherche un peu la petite bête, on constate que c’est quand même pas mal une finale entre kiwis, la plupart des marins de l’équipe US étant néo-zélandais. Oui, c’est là que le sport est un peu fumeux. La nationalité de l’équipe est déterminée par celle du bateau ou plutôt par celle de l’équipe projet « Coupe America » menant à sa construction. Présentement, les américains sont sponsorisés par Oracle, c’est à dire par Larry Ellison, le richissime patron de la firme dont le siège social est quelques kilomètres plus au sud dans la Silicon Valley (Le budget d’une participation à cet évènement de privilégié est aux alentours de 300 millions de dollars). Ils jouent donc quasiment à domicile.

Chose agréable, l’accès à la zone « Coupe America » est totalement gratuite. C’est donc sous un magnifique soleil que j’y pénètre et profite de l’ambiance festive au sein d’une foule importante mais supportable. Des écrans géants permettent de suivre la régate du jour et des expositions thématiques permettent de comprendre la physique de la voile ou l’histoire de la Coupe. Bien entendu, buvettes et restaurants sont présents, ainsi qu’un grand nombre de personnes, bien que minoritaires, en bermuda, polo, mocassins et chandails sur les épaules.

DSC_8255_DxOJ’ai vraiment un grand coup de chance car je suis présent pile-poil un quart d’heure avant le départ des deux régates du jour. Team Oracle est mené de plusieurs manches (la coupe se joue sur un nombre important de manches) et a la pression. Franchement, c’est passionnant, vif et stratégique. La retransmission permet de visualiser la zone de course en infographie qui court globalement du Golden Gate jusqu’à l’extrémité est de San Francisco avec Alcatraz posant la limite nord. La régate consiste logiquement à faire plusieurs fois (le nombre exact m’échappe) l’aller retour du quai de départ jusqu’au Golden Gate en revenant le premier. A 90km/h, ça va vite, mais le plus génial c’est de voir les choix stratégiques pour profiter au maximum du vent et des courants, notamment car l’île d’Alcatraz, en plus d’être esthétique, procure un abri du puissant courant rentrant dans la baie par l’embouchure du Golden Gate. Avec sang froid, Team New Zealand humilie les américains, arrivant en ayant creusé un trou de 1500m. Je quitte donc l’écran géant et me rapproche rapidement du bord du quai pour tenter d’apercevoir les bateaux rentrant à quai. Une aile géante dominant la foule devant moi traverse mon champ de vision à une vitesse surréaliste, dans un silence anormal malgré les hélicoptères qui bourdonnent loin au dessus de nous.

J’attends donc impatiemment la deuxième manche de la journée. Quelques minutes plus tard on nous apprend, avec consternation, que l’équipe américaine utilise son joker et jette l’éponge pour la journée, les pleutres. Les fesses encore rouges, quelques heures plus tard, ils annonceront même avoir viré leur stratège pour le remplacer par un autre. Je ne pourrai pas trop dire ce qu’il a fait de mal (et qui suis-je pour juger, marin d’eau douce). J’ai cru comprendre que tout c’est joué au premier virage (et je vous affirme que ces bestiaux virent à vitesse supersonique), l’équipe américaine ayant prise une option sud alors que les néo-zélandais remontaient plus au nord pour se mettre dans la zone sans courant derrière Alcatraz, les fiéfés rusés.

Avec ça, vous vous demandez qui a gagné au bout de toutes ces régates, hein ? Et bien figurez-vous que l’équipe américaine a progressivement rattrapée son retard les jours suivant pour finalement l’emporter 9 manches à 8. Si c’est pas du suspens, ça.

Embarcadero

Si vous êtes un minimum attentif ou avec un minimum de culture, vous savez que San Francisco est un port. Si ce n’est pas le cas, vous venez de l’apprendre. Je m’abstiendrai pour une fois de vous assommer de statistiques divers, surtout parce que je n’en connais aucune, hormis qu’il connu son DSC_8244_DxOessor à l’époque de la ruée vers l’or, logiquement, puis ensuite pendant la Seconde Guerre Mondiale (tiens, je met des majuscules pour marquer le coup). C’est par un matin ensoleillé que je part à la découverte des quais. Oui, bizarrement, je constate que le touriste est attiré par les ports et beaucoup moins par les aéroports.

Le port de San Francisco n’est plus un port industriel. Ne prenez pas cet air désolé, l’activité portuaire principale se trouve de l’autre côté de la baie à l’est, à Oakland. A San Francisco, les quais sont encore utilisés pour les ferries qui desservent les autres villes de la baie mais surtout pour le tourisme. L’ancien terminal a notamment été transformé en halles alimentaires où on peut trouver des produits bio locaux (ou « organiques » comme on dit aux Etats-Unis).

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En remontant ces quais d’est en ouest (et donc légèrement du sud au nord), en allant vers l’embouchure vers le Pacifique et le Golden Gate Bridge, on s’approche de plus en plus des zones touristiques. La rue longeant la baie porte le joli nom hispanique de « The Embarcadero ». A San DSC_8247_DxOFrancisco, il subsiste encore plein de références à cette lointaine époque quand la Californie faisait partie du grand Mexique. The Embarcadero tourne autour d’une colline du nom de « Telegraph Hill » reconnaissable par la tour cylindrique à son sommet. Le nom de cette tour est extrêmement facile à mémoriser puisqu’elle s’appelle la « Coït Tower ». Voilà, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de faire un commentaire si ce n’est qu’elle a été érigée par un monsieur Coit pour célébrer les pompiers de la ville. Vous aviez l’esprit mal tourné.DSC_8251_DxO

DSC_8277_DxOLe sommet de l’activité touristique se concentre autour de Firsherman’s Wharf, l’autre nom du pier (quai) 39, où un grand ponton en bois supporte une ribambelle de magasins, restaurants et échoppes à touristes. Tout ceci est assez joyeux et au bout on peut parfois avoir la chance d’assister à diverses représentations tel que le magicien que j’ai pu voir. Si vous cherchez un souvenir un peu kitsch de la ville, c’est ici qu’il faut aller.

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DSC_8265_DxOSi au bout du pier 39 on tourne à gauche pour le longer de l’autre côté, face au Golden Gate Bridge au loin, il est impossible de ne pas s’arrêter à une des attractions majeurs de l’endroit. Enfin, je dis ça mais je suppose que ceux qui ne voient aucun intérêt dans les animaux sauvages passeront leur chemin. Peu après le grand tremblement de terre de 1989, des lions de mer de Californie (et non pas des otaries) se sont installés sur des pontons à côté du pier 39. Au fil des années, ils furent de plus en plus nombreux à venir ici régulièrement. C’est donc de façon totalement détendue qu’ils restent ici, au soleil, protégés par la loi, pendant qu’une horde DSC_8304_DxOde touristes les prend en photo. La vérité, c’est qu’ils sont incroyablement divertissants à regarder. Déjà, ils font un bruit du tonnerre avec leurs aboiements mais surtout, il y en a toujours un ou deux pour se chamailler. Généralement cela se traduit par un des lions courant partout sur SON ponton (de manière très maladroite, il faut bien l’avouer) pour empêcher qu’un de ses congénère (souvent têtu) se propulse dessus afin de pouvoir, lui aussi, profiter d’une petite sieste.

DSC_8296_DxODe Fisherman’s Wharf, on peut également faire une petite croisière d’une heure autour de la baie voir passer un peu de temps sur l’île d’Alcatraz, juste au large. Alcatraz, je suis sur que vous le savez, est l’ancien pénitencier fédéral, aujourd’hui devenu un musée. Je me suis contenté d’un petit tour en bateau jusqu’au Golden Gate puis autour de l’île ce qui est amplement suffisant pour revenir décoiffé. D’ailleurs, je vous glisse un petit conseil. Si vous souhaitez entendre les commentaires du guide, ne vous mettez pas dehors, le bruit du vent empêchant toute écoute. Voir ou entendre, il faut choisir. En tout cas c’est l’occasion d’une vue sur la ville.

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DSC_8315_DxODe retour à terre, je poursuit ma ballade toujours plus à l’ouest vers le quai 45 qui abrite trois attractions d’ordre historique potentiellement intéressantes. Tout d’abord, amarré au quai on peut visiter un véritable sous-marin de la Seconde Guerre Mondiale. Je confirme, ce n’est pas très grand à l’intérieur. Comme je vous sais friands de petites anecdotes inutiles, un sous-marinier n’avait le droit qu’à une douche par semaine. A la découverte de cette information, une adolescente américaine aux allures de lolita fait la moue dégoutée en crachant un « Groossssss » écoeuré. En voilà encore une qui a le sens des réalités.

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Un peu plus loin, on peut également admirer un Liberty Ship en parfait état. Ces bateaux sont des transporteurs construits à la chaîne pendant la Seconde Guerre Mondiale et vendus en masse aux alliés (notamment les Grands-Bretons) pour compenser les immenses pertes des convois transatlantiques. Finalement, côté à côté on trouve le chasseur, le sous-marin, et le chassé, le transporteur.

DSC_8306_DxOSi tout ce qui touche à cette période de l’histoire vous ennui profondément, ne partez pas tout de suite. Quasiment à l’entrée du quai, je vous invite à visiter le Musée Mécanique (en français dans le texte) dont l’entrée est gratuite. Il contient dans un joyeux fourbi de nombreuses machines à sous en tout genre et de toutes époques, des bandits-manchots jusqu’aux jeux vidéo des salles d’arcade des années 90. Toutes ces machines sont parfaitement fonctionnelles et on peut, une fois avoir fait le plein de « quarters » (les pièces de 25 cents), y jouer comme on veut. Ceci explique la gratuité du lieu. Avec joie, on peut donc admirer des bornes d’arcade mythiques tel que « Pole Position » ou « Donkey Kong » ou verser dans le voyage temporel en glissant une pièce pour admirer des scènes polissonnes (selon les critères de la belle époque) en relief. Si vous êtes plutôt morbide (Marylin Manson, c’est toi?), faites vous plaisir avec une exécution à la guillotine.

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Bon et puis comme toute cette marche, ça creuse, vous pouvez continuer encore plus à l’ouest le long de Jefferson Street. L’endroit concentre un nombre impressionnant de restaurants, notamment de fruit de mer. Si le temps est un peu grisonnant est frisquet, c’est l’occasion de manger un peu de « clam chowder » (chaudrée de palourdes en français, d’après Wikipédia), une sorte de potage de crustacés. Si vous êtes encore plus aventureux, vous pouvez même la manger sur le pouce farcie dans un gros pain. Moi, je me suis contenté de craquer pour un plat de crabe à l’ail et un verre de vin blanc. Ensuite, si la queue ne vous fait pas peur, vous pourrez tranquillement repartir vers downtown en vous accrochant à un cable-car. Moi, elle m’a fait peur. Je suis donc rentré à pied.

En somme, une bonne petite journée le long d’Embarcadero. En plus, je vous ai gardé quelque chose en réserve pour un prochain billet.